L'église du monastère de Daphni qui porte aussi le titre d'église de la Dormition de la Vierge, se situe sur l'ancienne voie sacrée d'Athènes à Eleusis. Cette église constitue le catholicon d'un monastère dédié à la Théotokos datant du milieu du XIe siècle. Malheureusement aucun document ne nous permet de dater de façon précise la structure actuelle et sa décoration, mais on s'accorde autour de la date de 1100. Le nom Daphni provient du grec daphnaï qui désigne le laurier. En effet, ce monastère a été fondé sur un ancien temple dédié à Apollon ; sachant que le laurier était une plante sacrée qui lui était attribuée ; aujourd'hui on peut toujours voir une colonne non loin de l'entrée qui témoigne de la présence de cet ancien temple dédié à Apollon.
Il semble important de préciser, qu'un premier monastère plus petit a été construit durant le VIe siècle. Mais il a dû être abandonné au moment des invasions Slaves entre le VIIe et le VIIIe siècle.
Le monastère de Daphni a été considérablement agrandi au XIe siècle, c'est-à-dire à la période d'apogée de l'Empire Byzantin. De nos jours, très peu de bâtiments du monastère ont survécu, mais l'église principale est toujours debout. Elle a, cependant, été fréquemment restaurée et réparée après de nombreux dommages causés par des tremblements de terre et par les différentes invasions.
En 1204, les Croisés prirent Constantinople et le monastère de Daphni fut mis à sac par les Croisés Francs en 1205. Deux ans plus tard, Daphni fut donnée aux Cisterciens de l'Abbaye de Bellevaux. Les moines catholiques ajoutèrent un cloître ainsi que deux arcs Gothiques devant l'entrée de la partie ouest de l'église, mais ne touchèrent pas aux mosaïques.
En 1458, Athènes fut prise par les Ottomans, qui rendirent Daphni aux moines grecs orthodoxs. Pendant une longue période de l'occupation Turque, le monastère de Daphni ne fonctionnait plus ; ses bâtiments étaient utilisés comme baraquements pour l'armée. Il fut officiellement abandonné en 1821.
En 1889 et 1897, des restaurations furent entreprises sur l'église par la Société Archéologique Grecque ; les mosaïques ont été nettoyées et consolidées par une équipe d'artisans italiens. Le côté ouest du narthex ainsi que le dôme ont été entièrement reconstruits.
L'église de Daphni présente un plan en croix inscrite ; l'élément central est la coupole qui fait environ 7,5 mètres de diamètre. La coupole est supportée par des trompes d'angle ainsi que par de grandes arcades qui s'ouvrent sur les bras de la croix centrale. On note la présence de chapelles secondaires qui sont en fait les espaces rectangulaires circonscrits aux coins du carré où la croix est inscrite. L'église dispose d'un vaste narthex dans la partie ouest.
Ce dossier sera essentiellement consacré à la description et à l'étude des mosaïques qui ont subsisté dans le corps principal et le narthex du catholicon de Daphni. En effet, les mosaïques du monastère sont considérés comme les plus représentatives de l'art byzantin.
[...] Les corps sont à la fois vivants et souples et se dessinent sous les amples drapés des manteaux. La Vierge se tient à côté du petit Jésus qui reçoit la lumière divine ; ainsi que la présence de l'âne et du bœuf. Les compositions sont parfaitement adaptées aux surfaces courbes des voûtes et des niches. Le paysage de fond de la Nativité qui est placé dans le creux d'une trompe d'angle, monte doucement de part et d'autre vers l'axe vertical pour, en quelque sorte, envelopper La Vierge et le Christ par des lignes mélodieuses On peut remarquer que la palette utilisée est riche et claire, ainsi les bleus, verts, blancs dominent : les couleurs soulignent le bonheur qui se dégage de l'ensemble. [...]
[...] On voit en ce Christ Pantocrator qui est vu de très loin un souci du détail. Séparés de ce dernier par un large bandeau doré se trouvent les seize prophètes de l'Ancien Testament tenant chacun un parchemin sur lequel on lit des citations sacrées. Les prophètes, aux barbes abondantes et aux cheveux bouclés, peuvent nous faire penser aux images de philosophes antiques ; de plus les anges avec leur front ceint d'un bandeau qui enserre leur épaisse chevelure peuvent nous rappeler les jeunes femmes des stèles attiques. Eglise de Daphni, vue intérieur ouest. [...]
[...] En 1458, Athènes fut prise par les Ottomans, qui rendirent Daphni aux moines grecs orthodoxes. Pendant une longue période de l'occupation turque, le monastère de Daphni ne fonctionnait plus ; ses bâtiments étaient utilisés comme baraquements pour l'armée. Il fut officiellement abandonné en 1821. En 1889 et 1897, des restaurations furent entreprises sur l'église par la Société Archéologique Grecque ; les mosaïques ont été nettoyées et consolidées par une équipe d'artisans italiens. Le côté ouest du narthex ainsi que le dôme ont été entièrement reconstruits. [...]
[...] On a enfin utilisé le narthex pour compléter le cycle de la Vierge ; cycle qui fera l'objet de la seconde partie de ce dossier. Détail du Christ Pantocrator, mosaïque de la coupole de Daphni. Le Christ Pantocrator entouré des seize prophètes de l'Ancien Testament. On peut apercevoir également deux scènes de la vie du Christ sur les trompes d'angle : l'Annonciation à gauche et la Nativité à droite. De plus, on remarque la Théotokos dans l'abside en arrière-plan de l'image. Saint Bacchus. [...]
[...] L'abside est occupée par l'image de la Théotokos et l'Enfant trônant. Les archanges Michel et Gabriel sont représentés de chaque côté du bêma mais la mosaïque de la voute adjacente s'est perdue. Il semble important d'ajouter que l'église de Daphni est dédiée à la Vierge, d'où son nom de la Dormition de la Vierge. Ailleurs, la décoration existante consiste en des images de saints (n°152 du plan). Le cycle de la Vierge, comprend en tout cinq scènes : la Nativité de la Vierge qui, par exception, se trouve au bras nord de la croix. [...]
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