À l'étranger, les citoyens de Sparte étonnent et souvent offusquent par une confiance tranquille en leur supériorité. On les savait d'incomparables soldats ; leur fierté civique imposait le respect ; la simplicité de leur esprit était souvent compensée par un don de répartie (qu'admirait Platon). Une dure contrainte, un laborieux exercice formaient les âmes et les corps. Nulle part la mainmise de l'Etat sur l'individu ne commence si tôt et n'est si absolue qu'à Sparte.
Nos sources sur l'éducation spartiate sont tardives : Xénophon et Platon, au IVe siècle, des inscriptions du Ier siècle. Ces sources posent d'autant plus de problèmes que Sparte a été plutôt réactionnaire que conservatrice : elle a voulu souvent revenir aux sources, aux « mœurs traditionnelles » de Lycurgue, mais aux prix de relectures fausses et de pseudo-restaurations arbitraires.
[...] L'encadrement de cette éducation Xénophon insiste sur l'encadrement permanent des jeunes spartiates. Aux lignes 2 et 3 : Mais Lycurgue a chargé de les gouverner un des citoyens que l'on revêt d'une des plus hautes magistratures : on l'appelle le pédonome Le pédonome est un magistrat spécialisé dans l'éducation, il contrôle les groupes dans les trois cycles de l'agôgé et a tout pouvoir sur les enfants. A la ligne 4 : Il lui a aussi adjoint des irènes porteurs de fouets en effet le pédonome est assisté des porte-fouets que sont les irènes ou éphèbes, ces derniers font partis de la tranche d'âge entre 16 et 20 ans et commandent les plus jeunes. [...]
[...] Une éducation collective obligatoire sous la direction de la cité I.1. Une nécessité pour la citoyenneté L'éducation spartiate concerne presque exclusivement les futurs citoyens de la cité de Sparte. Les citoyens de Sparte sont les homoioi, c'est-à-dire les Semblables, les Pairs, les Egaux. Leur fonction sociale et institutionnelle est double : la guerre et la participation à la vie politique. Ils n'ont aucune activité agricole, artisanale ou commerciale. Cette éducation ne concerne que les garçons et les enfants de citoyens. [...]
[...] Les jeunes Spartiates qui ne la supportent pas devenaient des citoyens aux droits restreints. Selon Xénophon, ils ne peuvent accéder aux honneurs et ils sont entièrement méprisés par la cité Seuls les héritiers présomptifs de la double royauté spartiate en étaient dispensés. I.2. Une éducation collective A partir de 7 ans révolus le Spartiate est pris en main par l'état et ce jusqu'à sa mort. Les enfants sont embrigadés dans les groupes de types scoutismes. On va ici utiliser la classification d'Henri-Irénée Marrou qui propose comme la majorité des spécialistes, un tableau qui s'appuie sur Hérodote. [...]
[...] L'éducation spartiate L'agôgé, éducation des enfants Source : XENOPHON, Constitution des Lacédomiens, II, 2-11 (traduction F. Ollier) À l'étranger, les citoyens de Sparte étonnent et souvent offusquent par une confiance tranquille en leur supériorité. On les savait d'incomparables soldats ; leur fierté civique imposait le respect ; la simplicité de leur esprit était souvent compensée par un don de répartie (qu'admirait Platon). Une dure contrainte, un laborieux exercice formaient les âmes et les corps. Nulle part la mainmise de l'Etat sur l'individu ne commence si tôt et n'est si absolue qu'à Sparte. [...]
[...] Aux lignes 25 à 27 : Lycurgue a fait un point d'honneur de ravir le plus de fromages possible sur l'autel d'Orthia, et il a prescrit que des camarades les fouetteraient pendant ce temps Il s'agit d'une lutte engagée entre deux groupes d'éphèbes pour dérober des fromages, offrandes rustiques déposées sur l'autel d'Artémis Orthia. C'est donc une de ces batailles entre garçons, un de ces rapts accompagnés de coup qui jalonnent l'éducation spartiate et, dans une rivalité de résistance, mettent aux prises des groupes antagonistes. Xénophon décrit ce rite comme un jeu qui consiste pour les éphèbes à ravir le plus grand nombre de fromages sur l'autel. [...]
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