Les wisigoths sont des peuples nomades originaires du Caucase. A partir du III siècle, ils vont traverser le Danube et pendant plus d'un siècle vont représenter une menace pour l'empire romain. En 410, le roi Alaric investit Rome et pille la ville. Cela a une résonance particulière, aucun n'adversaire de Rome que ce soit Hannibal, les Parthes ou encore Spartacus n'avait réussi l'exploit. Cela faisait VIII siècle que Rome n'avait pas été prise et mise à sac par des barbares. Les wisigoth déferlent ensuite sur l'actuel France et Espagne, puis progressivement ils vont se sédentariser. Un royaume va émerger : le royaume de Toulouse. En 507 après la défaite de Vouillé contre Clovis qui provoque la perte de Toulouse, les wisigoth installent leur capital à Tolède et fondent le royaume de Tolède. Royaume par ailleurs détruit par les arabes en 712. Dès le V siècle, il contrôlait la majorité de la péninsule ibérique les autres peuples qui vivaient alors étaient les basques, les suèves et il y avait aussi une enclave byzantine au sud.
Le document est un édit royal concernant la minorité juive résidant dans ce royaume d'Espagne. Il a été rédigé par le roi wisigoth Sisebut. Il régna de 612 à 621, cet édit s'inscrit donc à l'aube de son règne. On a très peu d'information sur lui : né en 565 il fut un conquérant qui défit les dernières forces byzantines sur la péninsule, et qui renforça le pouvoir wisigoth sur les Basques et les Cantabres (tout cela au nord de l'Espagne). Il est surtout connu pour son intolérance face à la communauté juive sujet du texte que nous avons a étudié.
[...] Ce qu'il veut absolument éviter et donc soumet à la plus lourde peine est le prosélytisme. Il appréhende qu'un chrétien puisse se convertir au judaïsme. Ainsi toute forme de prosélytisme est sanctionnée par la mort et la saisie de tous ces biens sans hésitation (L26). Peine extrêmement lourde. Avec le signe le plus visible et le plus marquant d'appartenance au judaïsme : la circoncision. Qui est par ailleurs de nos jours une question d'hygiène, une personne circoncise est moins sujette aux maladies sexuelles. [...]
[...] (l45-70) et cette loi à valeur perpétuelle À travers tout le texte, Sisebut tente de pérenniser sa politique anti –hébraïque. Dans les premières lignes de son texte, il présente cette loi à valeur perpétuelle Il se permet de le rappeler dans le dernier paragraphe de l'édit royal nous décrétons que cette loi, que nous avons conçu par amour de la piété et de la religion pour notre salut et celui de notre peuple, soit, soit avec l'aide de dieu qui l'a inspiré, valable à perpétuité (L45-46).Dans les dernières lignes du texte, il mentionne la venue du christ et celle du jugement dernier ou les personnes sauvées iraient à la droite du christ et les autres à sa gauche. [...]
[...] Il a y avoir un engorgement. Beaucoup trop d'esclaves font être mis sur le marché, et le jeu de l'offre et la demande va jouer son rôle, c'est-à-dire que la plupart des propriétaires juifs vont devoir vendre à perte. S'ils peuvent encore vendre car il n'est pas moins sûr qu'ils trouvent encore des acheteurs. la négation des droits romains : l'affranchissement : Ainsi l'auteur propose une deuxième solution : l'affranchissement, avec une formule des plus délicates : si l'hébreu préfère libérer son esclave chrétien En vérité le propriétaire n'a aucun intérêt à affranchir son esclave, en toute conscience, il voudrait le vendre. [...]
[...] Le roi dénie au juif le droit romain qui semble avoir prospéré dans le royaume wisigoth puisqu'est mentionné ledit obseqium ainsi que les terres impériales : fisc. Argument qui peut être étayé par la ligne 22 ou il est question de patronage. Un esclave qui dénonce son maitre coupable de protéger un juif, se voit libérer mais reste sous les contraintes de la loi romaine : il restera à vie sous le patronage de l'homme auquel il était jusque-là attaché par la servitude. [...]
[...] Que ses successeurs le respectent semble lui tenir réellement à cœur. Les wisigoths ont offert à l'Espagne une chance réelle de devenir un ensemble géographique ethnique et religieux unifié. Car l'obstacle essentiel à la fusion entre Goths et Romain va être progressivement levé. En effet, la noblesse wisigothe de confession arienne s'imprègne de la religion traditionnelle qui est celle de la majorité : et le passage, par Reccared à l'orthodoxie s'inscrit dans cette logique. Or Le règne de Sisebut relève la même logique unitaire, pendant son règne il ne restait plus qu'une confession minoritaire : le judaïsme. [...]
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