L'écriture latine, par le fait de l'impérialisme sourcilleux de Rome, pris en relai par le catholicisme, aura finalement détruit beaucoup d'alphabets européens antérieurs. On imagine toujours la légion romaine ou les missionnaires apportant aux illettrés qu'ils soumettent et convertissent les bienfaits de l'écriture : c'est une vue simpliste. Le latin a tué, par décret, l'alphabet étrusque, celui des Siciliens, des Vénètes et d'une douzaine d'autres peuples « italiques » (...)
[...] Comptoirs et royaumes vassaux se multiplient. Les archéologues espagnols déterrent des stèles montrant qu'avant la conquête romaine, plusieurs mini états avaient emprunté et curieusement amalgamé des lettres et des signes syllabes de leurs visiteurs pour se constituer des écritures locales, particulièrement difficiles à déchiffrer (il y avait des peuples lusitaniens, celtes, ibériques et Vasconi ancêtres des Basques). Le professeur Gomez Moreno a réussi à traduire le cocktail voyelles syllabes Ce qui n'est pas un mince exploit ! Comparez rr et r : pour doubler leur ceux qui utilisèrent cette écriture en accolaient deux, l'un à l'endroit, l'autre à l'envers, le résultat étant une sorte de φ. [...]
[...] Le latin a tué, par décret, l'alphabet étrusque, celui des Siciliens, des Vénètes et d'une douzaine d'autres peuples italiques Il a fait disparaître le carthaginois, puis les écritures de la péninsule ibérique, comme celles des Irlandais, des Anglo-saxons, des Germains ; il a refoulé celle des Scandinaves. On a persécuté les Tchèques et querellé les Yougoslaves dalmates pour usage du glagolitique cyrillique. Un concile a interdit le mozarabe. Le latin a unifié, certes, les échanges entre Européens, mais à l'aide d'un alphabet jaloux et intolérant. La vie de l'écriture est un combat. [...]
[...] mais on trouve aussi besoin, grêle et tumeur II) L'épée trouvée dans la Tamise Un groupe de guerriers germaniques, Angles a donné son nom à l'Angleterre. Au VIe siècle, il s'installe sur les rives de la Tamise, sur laquelle l'un des chefs perd son épée. Retrouvée plus tard, elle fut conservée, car elle porte une inscription en runes anglo-saxonnes. Le latin liquidera cette écriture, quoique lui-même bien mal adapté aux sons de l'anglais . le simple nom de Shakespeare le montre ! [...]
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