Comme l'a souligné Raymond Descat en 2003, la notion d'économie royale n'est pas une invention contemporaine ou un modèle, c'est une véritable conception grecque, que le Pseudo Aristote mentionne dans l'Economique, qu'il rédige au IVe siècle. En effet, dans cet écrit, il définit les modalités de gestion de l'Oikonomia, qu'elle soit royale, satrapique, civique ou privée.
L'économie royale est le système le plus simple, puisqu'un seul individu est appelé à disposer des revenus, les crésis. Il dépense à lui seul ce que les autres collectent.
Ce système a plusieurs conséquences. Le roi est tenu d'assurer la sécurité et la subsistance des communautés. Il est aussi soumis à des impératifs chrématistiques. L'économie tributaire crée des surplus qu'il faut pérenniser. Le roi doit donc se projeter dans la longue durée afin de garantir la collecte des revenus. Il doit enfin les gérer et les écouler.
Le système tributaire n'est pas un système économique fermé. En effet, le roi doit accéder à des marchés, à des réseaux d'échanges afin de commercialiser les versements qui lui sont faits en nature et les convertir en numéraire.
[...] Or, le gymnase forme les futurs citoyens, c'est un élément important de la vie civique. Les rois participent aussi aux constructions urbaines. C'est un domaine particulièrement dynamique étant donné la surenchère existante entre les cités, chacune essayant de s'imposer par l'éclat de ses constructions. Antiochos fait ainsi construire à ses frais un portique à Milet. Les revenus provenant de sa location doivent permettre d'aider à la construction du sanctuaire de Didymes. Le pouvoir royal, fréquemment par l'intermédiaire des reines, peut également contribuer à doter les jeunes femmes pauvres, la dot étant une nécessité absolue dans le monde grec. [...]
[...] Cette stabilité permet également un développement économique des cités dont les retombées bénéficient au roi. Les rois et leurs fonctionnaires ont une bonne connaissance des situations locales grâce notamment aux ambassades qui permettent des échanges permanents. Ainsi, lorsque les cités sont indemnisées ou bénéficient d'allégements fiscaux, c'est parce que le roi tient compte de spécificités locales. La cité contrôle et surveille la levée des impôts mais ne procède pas elle- même aux prélèvements qui sont confiés à des citoyens par adjudication. [...]
[...] Economies et sociétés en Grèce ancienne : les relations entre l'économie royale et l'économie civique A l'époque hellénistique, le pouvoir royal interfère de différentes manières dans le fonctionnement des cités. Les cités sont-elles en association avec les royaumes ou sont-elles simplement sujettes ? Ont-elles conservé une certaine liberté ou une forme d'autonomie vis-à-vis des rois ? I. L'économie royale A. Un modèle théorique Comme l'a souligné Raymond Descat en 2003, la notion d'économie royale n'est pas une invention contemporaine ou un modèle, c'est une véritable conception grecque, que le Pseudo Aristote mentionne dans l'Economique qu'il rédige au IVe siècle. [...]
[...] Finalement, tout repose sur la bonne volonté du roi, il ne s'agit pas de dialogues entre deux parties égales et les décisions dépendent uniquement de l'arbitraire royal. Bibliographie Aperghis, The Seleukid Royal Economy. The Finances and Financial Administration of the Seleukid Empire, Cambridge Descat, R Qu'est-ce que l'économie royale ? in : Fr. Prost (éd.), L'Orient méditerranéen de la mort d'Alexandre aux campagnes de Pompée, Presses Universitaires de Rennes et Presses Universitaires du Mirail : 149-168. Migeotte, L., L'économie des cités grecques, Ellipses, coll. Antiquité : une histoire Paris Topoi, supplément : Le roi et l'économie. Autonomies locales et structures royales dans l'économie de l'empire séleucide. [...]
[...] Ainsi, plus un monarque accorde d'avantages à une cité et plus elle se trouve arrimée au système royal et soumis à son autorité. C. Une interdépendance inégale Le roi a besoin de la fidélité et des contributions financières des cités présentes sur son territoire. Celles-ci ont perdu une partie de leur autonomie et de leurs revenus mais elles bénéficient de la stabilité locale apportée par les grands royaumes. En effet, la paix entre les cités favorise leur développement économique et urbain ce qui représente des intérêts pour les citoyens comme pour le roi qui prélève davantage de revenus. [...]
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