économie et société, Sparte, système politique et économique, époques classiques et hellénistiques, Lacédémone, Plutarque, Xénophon, Polybe
Sparte, ou Lacédémone, fut l'une des plus brillantes et des plus puissantes cités de la Grèce antique. Nombreux sont les récits qui nous racontent son histoire, surtout célèbres dans le domaine. Mais Sparte est également célèbre pour une autre de ses spécificités : son système politique et social. Souvent sujet à controverse, réputé pour promouvoir la violence, mais aussi la collectivité et l'égalité citoyennes, il a inspiré bon nombre de penseurs et d'écrivains. Nous allons donc étudier ce système propre à Sparte à travers cinq extraits de textes d'auteurs différents. Tout d'abord Plutarque, et son célèbre Vie de Lycurgue, puis Xénophon avec République des Lacédémoniens et enfin Polybe dans Histoire.
[...] Cette éducation sportive et militaire laisse de côté les domaines lettrés, jugés inutiles. Les jeunes doivent devenir des hoplites afin de pouvoir défendre Sparte et son système social. Ce système va cependant s'effondrer lors de l'époque hellénistique, avec l'esprit de conquête de plus en plus grandissant des spartiates qui veulent établir leur puissance non seulement dans le Péloponnèse, mais aussi dans toute la Grèce. Ce sentiment de supériorité qu'ils ont développé au fil des siècles vis-à-vis des autres cités grecques va leur faire bafouer leurs règles les plus fondamentales. [...]
[...] Les contacts avec les autres cités grecques étaient quasiment inexistants. Tout d‘abord, leur monnaie de fer leur faisait défaut puisqu'aucun marchand grec ne l'acceptait, et même si dans l'hypothèse ils l'avaient accepté, les Lacédémoniens n'auraient pu rien acheter, tellement la valeur du nomisma fut faible. Ainsi, pas un marchand, pas un rhéteur, pas un proxénète, ni même un charlatan ne se rendaient en Laconie, pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait pas de monnaie d'échange. D'ailleurs, les étrangers n'étaient pas les bienvenus sur le territoire spartiate et les Lacédémoniens n'en sortaient jamais, de peur de contracter des mœurs étrangères et non conformes à leur philosophie. [...]
[...] Pour préserver le pouvoir naissant sur les autres cités, Sparte va également leur imposer des tributs et mendier auprès des Perses qui leur fourniront les moyens financiers à la hauteur de leur soif de pouvoir. Leur armée, trésor national des spartiates, va enrôler des mercenaires étrangers, qu'il faudra payer en or évidemment. Cela aurait été inimaginable quelques siècles auparavant puisque même les hilotes et périèques ne combattaient pour Sparte (sauf rares exceptions). Combattre dans l'armée était un honneur et seuls les homoioi en étaient dignes. Y enrôler un étranger aurait été impensable. [...]
[...] Ce flux de richesses va faire sortir Sparte et ses habitants de son austérité et lui faire abandonner une à une ces institutions. Le système institutionnel spartiate aurait été mis en place par Lycurgue vers le VIIIe siècle avant notre ère. Le cas de la cité était unique à l'époque et reposait sur différents fondements : une éducation violente et militaire, une égalité entre citoyens, une vie organisée en collectivité et une économie basée sur le troc et l'absence de monnaie. [...]
[...] De telle sorte qu'il est impossible de s'enrichir afin de ne pas créer d'inégalités et de différences entre les citoyens. Pour lutter contre l'envie et la vénalité, seuls les objets nécessaires à la vie courante comme les lits, les chaises ou les tables étaient fabriqués par les périèques. Il n'y avait donc pas d'homoioi pouvant prétendre à une supériorité financière sur les autres et faire preuve de vanité en possédant d'innombrables objets de valeur. Il faut toutefois noter que les artisans, ne devant créer qu'un nombre limité de meubles ou objets, ont plus de temps pour les travailler finement. [...]
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