Les cités de la Grèce égéenne étaient de grandes importatrices de céréales, et spécialement de blé. Certaines cités ne disposaient vraiment pas des conditions naturelles propices pour développer leur propre agriculture (le cas de plusieurs îles rocheuses de l' Égée). Par conséquent elles étaient en grande partie dépendantes des importations. Il y avait d'autres cités, dont les territoires agricoles (chora) produisaient des céréales, mais en quantité insuffisante. Pour remédier à ce défaut, l'on recourait toujours à des importations régulières. Enfin, il y en avait d'autres, plus riches en céréales, qui pouvaient exporter en temps normal, mais qui, une fois touchées par des malheurs naturels comme des sécheresses ou provoquées par le facteur humain comme les guerres avec leurs razzias et les états de siège, n'avaient plus d'autre choix que de chercher la nourriture ailleurs.
[...] La désignation se faisait annuellement, comme pour les magistrats ordinaires. Empêcher l'accaparement La deuxième opération nécessaire en cas de disette était de veiller à sa distribution. Les pénuries plus ou moins récurrentes étaient normales, et elles pouvaient être provoquées tout simplement par la spéculation au niveau de la production locale. Ainsi, il suffisait que plusieurs propriétaires fonciers constituent des stocks à des fins mercantiles pour que l'agora locale devienne déficitaire. Sur ce point il y avait un parfait vide législatif, sauf en cas de situations dramatiques qui imposaient des mesures contraignantes et spéciales. [...]
[...] Les trois premiers Ptolémée avaient essayé d'imposer leur contrôle sur le trafic du blé mais ils n'y parvinrent pas. La Sicile Il s'agissait depuis l'époque archaïque, d'un partenaire traditionnel de l' Égée en ce qui concerne ses exportations céréalières. Mais le contexte politique et notamment la guerre du Péloponnèse pouvaient avoir des conséquences dramatiques sur les relations entre la Grèce égéenne et la Sicile. L'envoi d'un corps expéditionnaire athénien à Léontinoi en 427 est expliqué par le désir de couper la route des grains à Sparte et à ses alliés (Thucydide). [...]
[...] Abstraction faite de la force, car toutes les cités n'avaient pas la capacité militaire d'Athènes, les réserves étaient combinées avec des réseaux diplomatiques ayant comme enjeux les circuits céréaliers, avec l'incitation des emporoi à vendre sur place et avec la régulation des opérations. Si le commerce des céréales, comme tout commerce, restait aux mains des particuliers, l'approvisionnement en céréales était bien une affaire d'État. Bibliographie indicative Arnold Herman Ludwig Heeren. De la politique et du commerce des peuples de l'antiquité : Tome Adamant Media Corporation p. [...]
[...] Ils devaient gérer les fonds publics affectés au grain (sitônikon) et trouver du grain à des prix avantageux. Ils accomplissaient le voyage eux-mêmes, à moins qu'ils ne trouvent sur place des marchands prêts à collaborer. Leur mission était une liturgie, et de ce fait il avait en principe les pouvoirs d'agir et les obligations d'un magistrat. Les meilleurs candidats à de telles charges étaient les citoyens aisés, qui pouvaient renchérir, si le fonds d'achat était insuffisant, et qui pouvaient assumer, les frais de voyage et même l'équipement d'un navire, si la cité n'était plus capable de financer. [...]
[...] Sans compter les préjudices des imprévus comme le naufrage ou les attaques des pirates. Pire encore, les guerres entraînaient des interdictions de navigation, voire des confiscations ou des détournements de cargaisons. Ainsi, les circuits céréaliers étaient toujours fluctuants et inconstants. Les oscillations que connaissent les prix s'expliquent donc en grande partie par ces facteurs. De l'abondance à la pénurie il n'y avait parfois qu'un pas à franchir. II-La politique frumentaire des cités Le commerce des céréales se faisait par des particuliers. [...]
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