Article publié dans la revue archéologique de Corseul pour définir la place du dieu Esus dans l'Empire romain et son rapport au dieu Mars. La recherche vise à bien comprendre l'évolution de la religion celtique et la réalité d'une religion gallo-romaine au travers d'un dieu très symbolique pour les études historiques antérieures. Cet article sert d'annonce pour présenter les démarches d'une recherche historique scientifique plutôt qu'intuitive, le tout s'appuyant sur des illustrations.
[...] La proximité de leurs domaines d'attributions vis-à-vis des activités agraires donne probablement, dans ce cas, une image romaine assez similaire des deux divinités. L'iconographie illustre (cf. Fig et en fait dès le Ier siècle av. J.- C. un contraste entre d'une part Saturne sous les traits de Cronos comme le souverain, père d'une humanité primitive, qui apportait par des sacrifices l'abondance de la nature ; et d'autre part celui plus proche de Sylvain qui était évocateur pour les Latins d'une piété des temps anciens, incarnant en lui et dans sa compagne Ops, une prospérité des champs ou des récoltes, notamment céréalières. [...]
[...] Le dieu Silvanus (cf. Fig. avec un chien comme compagnon favori, était également représenté sous les traits d'un homme d'âge vénérable ; mais moins austère avec des attributs qui étaient le plus souvent une faucille ou une serpette et une branche d'arbre, de cyprès ou de pin, le plus fréquemment. Ce qui nous rapproche également de l'iconographie du dieu Ésus présent sur le pilier des Nautes. Une autre image est à rapprocher de celle d'Ésus, dans ce contexte, et se trouve sur le flanc droit 7 d'un autel de Trèves (cf. [...]
[...] Il s'intègre parfaitement à l'âge d'or d'Hésiode que les Romains plaçaient en Italie sous le règne de Saturne. Ce roi, époux de Rhéa, de Cybèle ou de Ops, fut exilé par son fils Jupiter dans ces terres du Latium où détrônant Janus il vécu dans une harmonie avec la nature ; sa popularité par son caractère agricole était ancienne et importante comme le mentionne Virgile. Les vestiges de cette royauté symbole de richesses se voulaient être présents et associés à Rome alors que le culte fut surtout axé vers le domaine rural et populaire. [...]
[...] Cette image d'Ésus du pilier des Nautes (cf. Fig. pratiquant l'émonde est ainsi particulière, par sa nature très symbolique ; elle se rapproche des deux divinités romaines connues : Saturne et Sylvain LES PARTICULARITÉS DU THÉONYME Les mentalités celtiques avec leur mythologie propre 10 étaient déjà influencées par l'hellénisme et le monde méditerranéen lors de la conquête romaine. Elles ont bien sûr évolué rapidement et changé du fait d'une acculturation progressive, la religion celtique étant limitée, tout particulièrement dans les sanctuaires gallo-romains. [...]
[...] C'est pourquoi, une confusion fréquente s'est développée entre la religion d'une période celtique et celle de l'époque gallo-romaine. Selon un vieux concept nationaliste mis en valeur notamment par Jean-Jacques Hatt les noms de divinités indigènes se retrouvent dans les théonymes, qui seraient des épiclèses ou des épithètes, accolés au nom des divinités d'aspects romaines. Charles Sanders Peirce disait : La réalité est l'opinion sur laquelle il est fatal que tous les chercheurs finissent par s'accorder Cependant, en se basant sur ces anciens travaux historiques très importants, nous constatons aujourd'hui que certaines données n'ont pas assez été prises en compte à l'époque suivant une méthode de réflexion propre à l'histoire des mentalités. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture