La divination à Rome est une divination basée sur l'interprétation des signes et qui cherche très peu à prédire l'avenir mais plutôt à s'assurer du maintien de la paix entre les hommes et les dieux et de l'accord de ceux-ci pour les décisions importantes. Elle correspond à des rites et obéit à des règles rigides et ce même si la simple parole de l'augure peut transformer un auspice défavorable en auspice favorable. Malgré la grande présence de la divination dans la vie publique, le Romain veille à conserver sa part de liberté personnelle en gardant la possibilité de réfuter un présage ou même de le transformer. Quant à la divination privée, avec en particulier l'astrologie qui s'oriente bien plus vers une prédiction du futur, elle s'étend peu à peu mais on s'en méfie beaucoup et elle reste très contrôlée par l'Etat et sévèrement punie à plusieurs reprises.
Les pouvoirs des collèges de devins tels que les augures et les quindécemvirs sont importants et on utilise souvent la divination comme une arme politique, pour se légitimer ou légitimer les décisions prises, pour discréditer son adversaire en s'appuyant sur la croyance du peuple, pour retarder, ajourner des comices ou des décisions importantes.
Néanmoins, la divination et son utilisation montre, dans l'ensemble, le respect des Romains pour la religion et leur souci d'agir avec les dieux.
[...] Dans sa discussion avec Jupiter, Numa s'entend réclamer pour son dieu des têtes puis des vies Il détourne alors la menace en rajoutant d'ail et de petits poissons Enfin, les prodiges peuvent également être utilisés comme des armes politiques contre ses adversaires. En 121 avant J.C., les Optimates, dans leur combat contre les Gracques, répandent le bruit que des prodiges condamnent l'œuvre de leur ennemi, et suscitent ainsi l'émoi de la foule. Le prodige va continuer à servir d'arme de choix dans les luttes politiques. Les prêtres consultés entrent ouvertement dans la lice, généralement du point de vue des dirigeants, sauf lorsqu'il s'agit d'haruspices qui sont, eux, bien plus indépendants du pouvoir. [...]
[...] Néanmoins, la divination et son utilisation montre, dans l'ensemble, le respect des Romains pour la religion et leur souci d'agir avec les dieux. Bibliographie R.Bloch, Les Prodiges dans l'Antiquité classique Jean Bayet, La religion romaine, Payot R.Bloch, La divination, essai sur l'avenir et son imaginaire, Bayard Danielle Porte, Les donneurs de sacré, le prêtre à Rome, Les Belles Lettres Robin Lane Fox, Païens et chrétiens, la religion et la vie religieuse dans l'empire romain de la mort de la Commode au Concile de Nicée, PU du Mirail La Divination, études recueillies par André Caquot et Marcel Leibovici, PUF, Paris Jacquelin Champeaux, La religion des Romains John Scheid, La religion des Romains, Armand Colin Mots Auguria impetratiua Auguria oblatiua. [...]
[...] Pour inaugurer un espace, il se sert d'une petite crosse, le lituus, qui est leur emblème. Les signes divinatoires et les prodiges Les signes divinatoires peuvent être divisés en deux catégories : les signes qui sont demandés aux dieux : auguria impetratiua, et les signes qui se déclarent d'eux-mêmes, qu'on appelle auspices oblatifs, ou auguria oblatiua. Les signes qui sont demandés aux dieux correspondent généralement à l'observation du vol des oiseaux (auspice : avis, oiseaux, spicere, observer). Pour savoir si une action a la faveur des dieux, on se rend sur un templum, un espace consacré aux dieux, où l'augure va délimiter un espace dans le ciel et annoncer les espèces qu'il veut y voir. [...]
[...] En 152 avant J.C., une colonne portant une statue dorée au temple de Jupiter est abattue par la tempête, prodige qui a donc trait à la fois aux objets sacrés et au ciel, très important pour les Romains, et le sénat va demander conseil aux haruspices. Enfin, la divination privée se développe petit à petit, même si elle reste très contrôlée. A l'occasion de cérémonies privées, on a recours à l'haruspicine pour savoir si le sacrifice est accepté ou non. [...]
[...] Cette pratique reste néanmoins très contrôlée par l'Etat. Utilisations de la divination Comme on l'a vu, on prend les auspices avant toute décision importante, aussi on peut supposer que la prise d'auspices, si elle est incontestable, est un instrument politique très puissant. En réalité, un auspice peut être contesté par un magistrat de rang égal ou supérieur à celui qui l'a pris, sur un vice de forme par exemple ou un signe oblatif défavorable. Néanmoins, c'est le plus souvent le magistrat agissant qui l'emporte, puisqu'en réalité sa décision importe plus que les auspices en eux-mêmes. [...]
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