Notre étude aujourd'hui va s'effectuer grâce à l'analyse de deux textes datant du IVe siècle apr. J-C, écrits par deux évêques : Eusèbe de Césarée et Optat de Milev. Comme vous l'avez certainement compris en regardant l'intitulé des documents, nous allons aborder ici un thème central dans l'histoire de l'empire romain : celui de la religion et plus précisément de la chrétienté au sein d'une région majeure de l'empire, l'Afrique.
En ce début de IVe siècle, tout comme l'ensemble de l'empire, les provinces africaines voient de grands bouleversements politiques mais aussi religieux s'effectuer. Le christianisme, déjà présent depuis 2 siècles dans cette région de l'empire, va connaître en quelques décennies des changements et des perturbations majeurs, entraînant avec eux un panel d'acteurs et d'enjeux dépassant le simple cadre religieux, allant du politique au social.
Les deux documents, ici présents et mis en relation, vont nous permettre d'étudier et d'expliquer ces grands bouleversements aussi bien que l'évolution de la situation au sein de l'Afrique romaine au cours du IVe siècle.
Le 1er est un extrait de l'Histoire ecclésiastique écrit par l'évêque de Césarée en Palestine, Eusèbe. Prélat, né en 265, il fut un théologien actif et un historien très partial, en faveur de la grande Eglise catholique et de son ami l'empereur Constantin. Son extrait n'est autre que la retranscription d'une lettre de Constantin (empereur de 306 à 337) adressée en 313 à Anulinus, le gouverneur de l'Afrique proconsulaire.
Le 2ème document est un texte plus tardif, datant environ de 366, extrait de Contre Parmenien œuvre écrite par l'évêque de Milève en Numidie, Optat. Ici, il s'agit d'un discours adressé à ce Parmenien mettant à l'index les pensées et les actions de ce dernier effectuées au cours des années 345 – actions que nous verrons au cours de cette étude –. Là encore, un texte très partial, pro catholique.
Ces deux extraits sont donc écartés dans le temps, près de 30 ans. Certes cela va nécessiter un élargissement de l'étude grâce à des rappels de faits importants antérieurs ou intermédiaires pour mieux comprendre le contexte de chacun des documents, mais l'intérêt de cette mise en relation réside dans la possibilité à analyser l'ensemble de l'évolution de la chrétienté africaine au cours de cette période. Ces deux extraits sont aussi partiaux. Il faudra ainsi faire attention à ce caractère subjectif. Néanmoins, ils restent de très bonne base d'étude historique relatant avec précision des faits majeurs, dont la véracité a été prouvée par d'autres documents historiques.
Ainsi, les deux documents étant situés temporellement et thématiquement, nous pouvons maintenant nous lancer plus en avant dans l'analyse de ces derniers en suivant la problématique suivante : De quelle manière, ces deux documents, tout en mettant en exergue le rôle central du pouvoir impérial, nous éclairent-ils sur la situation et les difficultés de la chrétienté en Afrique au cours du IVe siècle ?
[...] Les difficultés et les évolutions qui découlèrent de ces évènements sont plus que jamais au cœur de ces extraits. Le renouveau de Constantin, la guerre de positions entre catholiques et donatistes, la révolte sociale des circoncellions sont autant de conséquences qui émaillèrent l'Afrique en ce IVème siècle. Au centre, dans le rôle d'arbitre se situa le pouvoir impérial. En effet, les différents empereurs que sont Constantin, Constant ou Julien l'Apostat n'eurent, nous l'avons vu, qu'une seule ambition : essayer de pacifier leur empire et de mettre fin aux dissensions. [...]
[...] Les difficultés de l'application de l'édit de tolérance en Afrique Constantin Ier (306-337) Introduction Notre étude aujourd'hui va s'effectuer grâce à l'analyse de deux textes datant du IVe siècle apr. écrits par deux évêques : Eusèbe de Césarée et Optat de Milev. Comme vous l'avez certainement compris en regardant l'intitulé des documents, nous allons aborder ici un thème central dans l'histoire de l'empire romain : celui de la religion et plus précisément de la chrétienté au sein d'une région majeure de l'empire, l'Afrique. [...]
[...] Or la description d'Optat de Milève est très dure à leur égard. Il y voit une révolte quasi anti-impériale avec non pas des paysans mais je cite : des individus de cette espèce (ligne des hors-la-loi (ligne des forcenés (ligne 31) ou encore des hordes (ligne tout ceci associé à une terminologie de maladie telle que se répandaient (ligne 26) ou s'abattait (ligne 31). Pourquoi une telle description à charge ? Tout simplement car Optat de Milève, évèque catholique, associa ces circoncellions à leurs ennemis, les donatistes. [...]
[...] Comme d'autres, il voulut asseoir son pouvoir le plus fortement possible. Ainsi, il comprit très vite que les chrétiens, représentant une minorité mais une minorité puissante tel en Afrique, seraient de très bons alliés. La lettre retranscrite par Eusèbe de Césarée en est une preuve éclatante. Allant à l'encontre de toutes les politiques religieuses précédentes et notamment de la grande persécution Constantin instaure un renouveau. Les chrétiens sont désormais acceptés et tolérés. Mais une tolérance non pas ancrée sur la foi mais au contraire sur l'intérêt. [...]
[...] Les traditions revinrent à l'ordre du jour dans un climat de patriotisme exacerbé. Or les chrétiens constituaient le principal obstacle à cette mise en place de restauration. A partir de 303, une politique anti-chrétienne va s'abattre sur les communautés et notamment en Afrique. La plus grande répression qui ait jamais existé marque ce début de IVème siècle, la grande persécution Dans les faits, cette persécution est visible à travers la lettre de Constantin. Ainsi, il est possible de recenser les nombreuses réquisitions de biens (ligne de jardins, maisons (ligne 8). [...]
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