Ce texte, qui évoque sa dictature (83-79 av. JC) d'un ton très partial qui lui est défavorable, a été rédigé au IIè siècle après JC par Appien d'Alexandrie (90-160 ap. JC), historien formé en Egypte, avocat à Rome et procurateur impérial à Rome vers 150 sous Antonin le Pieux. Celui-ci le charge d'écrire une Histoire Romaine, qui se composait originellement de vingt-quatre livres. Il n'en reste aujourd'hui que sept dont cinq forment les Guerres civiles (livres 13 à 17). Il s'appuie sur des sources latines aujourd'hui disparues. Son écriture introduit une nouveauté puisqu'il ne suit pas un ordre chronologique dans son récit mais envisage les différents peuples dans leur aire géographique par rapport à la conquête romaine.
Dès lors, on peut se demander en quoi ce texte permet de saisir l'image qu'a laissée la dictature syllanienne dans la mémoire romaine. Nous verrons donc en premier lieu la volonté de Sylla de conserver une apparence de légalité avant de mettre en évidence son importante œuvre réformatrice, entre tradition et premier pas vers le pouvoir personnel.
[...] Le cursus honorum est donc fixé avec un ordre d'exercice des magistratures et des âges minimums pour les exercer : il faut d'abord être questeur (à partir de 30 ans), l'édilité (36 ans) est facultative, puis préteur (40 ans) et enfin consul (43 ans). La censure est supprimée. De plus, comme on le voit aux lignes 37-38, Sylla “défendit que l'on put rentrer dans la même magistrature avant dix pour éviter l'accaparement des charges, peut être parce qu'il avait encore en mémoire les cinq consulats successifs de Marius entre 104 et 100. [...]
[...] Appien fait ici allusion aux guerres que Sylla a menées en Orient à partir de 87 av. JC, lorsque le roi du Pont (un royaume au Nord de l'Asie Mineure), Mithridate IV Eupator, profitant que Rome était empêtrée dans la guerre sociale, attaque la province d'Asie puis le port de Délos, et massacre tous les Italiens. La situation devient réellement préoccupante lorsque les Grecs se rallient à lui contre Rome. En réaction, Sylla est envoyé comme proconsul en Orient, chargé de cette guerre. [...]
[...] Une nouvelle vision du pouvoir : le retour à la royauté ? Le principe de cette grande œuvre de réforme, l'oscillation entre nouveauté nécessaire pour s'adapter à l'extension de l'Empire et conservatisme, se retrouve également dans la conception du pouvoir qu'a Sylla. En effet, certains traits sont comparables à ceux de la monarchie comme le fait qu'on “portait devant lui [ ] vingt-quatre haches, le même nombre qu'on portait anciennement devant les rois” (lignes 34-35). Appien fait ici référence aux licteurs qui précèdent un magistrat détenant un pouvoir souverain (imperium) et certains prêtres. [...]
[...] Il s'appuie sur des sources latines aujourd'hui disparues. Son écriture introduit une nouveauté puisqu'il ne suit pas un ordre chronologique dans son récit mais envisage les différents peuples dans leur aire géographique par rapport à la conquête romaine. Dès lors, on peut se demander en quoi ce texte permet de saisir l'image qu'a laissée la dictature syllanienne dans la mémoire romaine. Nous verrons donc en premier lieu la volonté de Sylla de conserver une apparence de légalité avant de mettre en évidence son importante œuvre réformatrice, entre tradition et premier pas vers le pouvoir personnel. [...]
[...] Beaucoup d'athlètes avaient préféré se rendre aux ludi victoriae. Ce texte d'Appien, bien que très défavorable à Sylla, met en évidence la double orientation de sa dictature, à la fois composée de restauration d'éléments anciens et d'innovation qui laissent parfois entrevoir une mutation du pouvoir vers un régime personnel. Sylla abdique en 79 et redevient un simple citoyen, certes très intéressé aux affaires de Rome, mais sans aucun rôle de premier plan. Il se retire à Cumes et se consacre à la rédaction de ses Mémoires. [...]
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