Proche-Orient, civilisation antique, dieu tutélaire, maladie, démon, enfer, magie, architecture, temple, religion, génie, mythologie
Les différentes civilisations établies durant l'Antiquité dans ce que l'on appelle le Croissant fertile vivaient dans un univers magique, fait de croyances, de rites, de lectures du ciel étoilé. Si les différentes cités-États avaient leurs dieux tutélaires, les principaux grands peuples (Sumériens, Akkadiens, Élamites, Babyloniens, Assyriens) ont partagé un panthéon commun, évoluant certes au gré des ascensions et des déclins, depuis l'Uruk récent jusqu'à la conquête d'Alexandre le Grand. La principale divinité était Ishtar, connue aussi sous le nom d'Inanna, et associée à la guerre autant qu'à la fertilité. À cet égard, l'une des plus imposantes réalisations architecturales est la Porte d'Ishtar, construite à Babylone par le roi Nabuchodonosor II à la fin du VIe siècle avant notre ère.
[...] Dans la Descente, ce sont eux qui vont saisir le frère-époux d'Ishtar, Dumuzi, dieu des saisons. Celui-ci va occuper la place d'Ishtar aux Enfers la moitié de l'année, et c'est ce qui explique qu'avec sa descente aux Enfers, l'été meurt et viennent pour six mois les rigueurs de l'hiver. On voit donc que les démons sont aussi bien présents dans la vie quotidienne que dans les représentations mythologiques plus générales qui servent d'explication du monde. Si les Mésopotamiens entendent se prémunir de leur action néfaste par le rite de guérisseurs spécifiques, des entités divines positives diverses sont également partout présentes pour lutter contre ces démons. [...]
[...] Il porte l'habit (tunique courte couverte d'un long manteau), la coiffure et la barbe assyriens, deux paires de grandes ailes (il est donc tétraptère) finement détaillées dans son dos. Sur sa tête la tiare à trois rangs de cornes indique sa nature divine. D'autres génies sont aptères (sans ailes), ou ont parfois une tête d'aigle. Cet oiseau les accompagne parfois, ce qui renforce leurs pouvoirs. Ils sont généralement représentés de profil et situés dans les angles de murs et autour des passages, qu'ils protègent. Ces différentes entités constituent donc une sorte de "quadrillage" protecteur inscrit dans l'architecture profane. [...]
[...] L'atmosphère de magie qui baigne les conceptions mésopotamiennes trouve un écho dans les mythes. À cet égard, on peut s'intéresser à ce que contient l'Épopée de Gilgamesh, la "plus vieille histoire du monde", dont les premières versions rédigées datent du II[e] millénaire av. J.-C. Le roi d'Uruk Gilgamesh y traverse toutes sortes d'épreuves et combat notamment, avec l'aide de son frère d'armes Enkidu, le démon Humbaba, gardien de la forêt des Cèdres, où vivent les dieux. Après le Déluge qu'il affronte, sa quête d'immortalité mène Gilgamesh au bout du monde, et il finit par trouver une plante garantissant la vie éternelle auprès d'Uta-napishtî. [...]
[...] Le dieu Enki (connu aussi sous le nom d'Éa), dieux des eaux souterraines, la déesse-mère Nammu et la déesse Ninmah ont dans la mythologie sumérienne créé les hommes pour qu'ils travaillent à la place des dieux, ceux-ci s'étant plaints d'avoir à travailler sur terre. Le Mythe d'Enki et Ninmah raconte cet épisode. Cependant, que le mal ronge le corps des hommes ne saurait leur être attribué. C'est donc à ces entités secondaires que sont les démons qu'échoit le rôle de porteurs de maladie et contre eux que se développe la pratique d'une magie structurée pour les faire battre en retraite. [...]
[...] S'en retournant en Uruk, il se délasse un instant dans une rivière et la plante magique lui est ravie par un serpent. On a beaucoup glosé sur le rôle joué par cet animal, et la similarité avec l'épisode de la Genèse qui voit Adam et Ève être chassés du Paradis. Le lien entre ces deux textes fondateurs qu'est ce serpent ne permet-il pas de comprendre la différence des conceptions entre le monde antique, où des forces démoniaques agissent, si l'on peut dire, sans méchanceté, et l'univers biblique, où le serpent tentateur est devenu l'agent du Mal, avec un grand M ? [...]
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