Athènes a dominé le monde grec dans la seconde moitié du Vè siècle et l'on désigne parfois cette période sous le nom de siècle de Périclès. Celui-ci proclame d'ailleurs que sa patrie est l' « école de la Grèce ». Cette puissance repose sur la formation d'un véritable empire qui prend ses contours à la fin des guerres médiques. Une question se pose alors tout naturellement : comment la démocratie et l'impérialisme sont-ils compatibles dans l'esprit des Athéniens ? Remarquons d'abord que la conception que les Grecs se font de la liberté est très différente de celle que nous a imposée l'idéologie de la révolution française. Pour eux, la liberté ne s'exerce qu'en agissant et en asservissant autrui.
[...] Ils exigeaient un serment de fidélité et d'obéissance ainsi qu'un tribut et une participation obligatoire aux Panathénées. En face d'une telle transformation de la ligue de Délos, les alliés ont le choix entre la révolte et la soumission, loyale ou forcée. - Deux grandes révoltes marquèrent la période, celle de l'Eubée en 446 et celle de Samos en 440. Athènes, qui traite séparément chaque ville ; confisque à Eubée, notamment, les terre des aristocrates. La répression beaucoup plus dure que celle de Thasos, a frappé les contemporains. [...]
[...] L'empire assurait enfin à la cité une position stratégique de première importance dans un monde grec en proie à des guerres continuelles. Quand impérialisme et démocratie ne sont pas antagonistes Athènes facteur de progrès économique - Athènes imposa l'unification des poids, des mesures et de la monnaie d'argent, ce qui était d'un grand intérêt pratique mais qui portait atteinte à la souveraineté des Etats membres en établissant le cours forcé de la monnaie athénienne, ce qui était en vérité déjà amorcée dans les faits. [...]
[...] Désormais, Athènes fonda l'alliance sur la coercition et non plus sur l'adhésion volontaire ; transfert du trésor, ressenti comme actualisation d'un athénocentrisme nouveau tandis que le lien fédéral s'en trouvait dénaturé. - D'où cette évolution qui allait en moins d'un demi-siècle, transformer l'hégémonie librement consentie à Athènes en une arché, une domination de plus en plus mal supportée. Elle périra d'avoir outré ses prétentions à l'hégémonie maritime, qui pendant longtemps avait assuré sa grandeur et sa prospérité, de s'être montrée incapable de développer parmi ses alliés le sentiment d'appartenir à une communauté dont ils bénéficiaient eux aussi, d'avoir imaginé un système politique où la démocratie engendrait comme sa condition nécessaire l'impérialisme. [...]
[...] - La démocratie athénienne est impérialiste non par accident mais par essence. Elle vise avant tout à assurer une vie décente aux citoyens, même les plus défavorisés. Cette diffusion du bien-être n'est possible qu'avec une politique de grands travaux, subventionnés par le tribut, avec la recherche de nouveaux marchés de ravitaillement. - La misthophorie, base la plus sûre de la démocratie politique, suppose qu'Athènes dispose de revenus considérables, que seul lui assure l'Empire. L'impérialisme indispensable à la démocratie athénienne - Mais plus encore peut-être, l'empire était le corollaire indispensable au bon fonctionnement de la démocratie, dans la mesure où il assurait aux plus pauvres, avec la solde de rameurs sur la flotte, avec les distributions de terre dans les clérouquies des avantages matériels tangibles, qui favorisaient l'équilibre social de la cité, condition indispensable à son bon fonctionnement. [...]
[...] Les Athéniens sont les maîtres d'une alliance puissante - Entre Athènes et ces cités avait été formée la ligue de Délos, alliance militaire en principe mais qui donnait à Athènes une autorité quasi absolue, puisque la plupart des alliés se contentaient de verser un tribut et ne participaient pas à la défense commune. - Cette alliance avait pour but de continuer la lutte contre les Perses. Athènes était bien placée pour prendre la tête d'une expédition maritime, car, non seulement elle était la première puissance navale mais, exaltée par ses victoires, elle était disposée à accroître ses responsabilités en faveur des Ioniens. Ces raisons expliquent pourquoi, au printemps 477, à l'exception des Péloponnésiens, la plupart des alliés se mirent sous commandement athénien. [...]
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