À l'aube du Ve siècle, Athènes abandonne la tyrannie pour instaurer un système inédit; système où le démos rassemblé dans le corps des citoyens régit la politique de la cité : c'est la démocratie initiée entre autres par Clisthène. Athènes conservera un gouvernement démocratique toit au long de l'époque classique, de 508/507 à 322. Dès lors, la Cité se trouvera isolée dans un monde où le peuple est souvent gouverné par les plus puissants. Dès lors Athènes va s'atteler à défendre son système contre les étrangers et contre les ennemis intérieurs à la démocratie, souvent aristocrate ayant perdu leurs pouvoirs acquis sous la tyrannie où riches partisans de l'oligarchie. De plus, l'idée de démocratie chez les Grecs est intimement liée au concept de liberté si cher aux Athéniens.
Pour être libre, il ne faut n'être soumis à personne et avoir la capacité de soumettre ses ennemis s'ils sont menaçants pour la liberté. Athènes doit donc se donner la puissance de son indépendance politique et pour cela avoir la capacité de se défendre, mais aussi de s'imposer en tant que puissance autonome dans le monde grec. Ainsi se pose la question de savoir quels sont précisément les ennemis et obstacles de la démocratie et par quels moyens Athènes s'est elle protégée de ces menaces.
[...] Elle va de plus chasser les Perses et les pirates de la mer Égée, rendant le commerce bien plus sûr et engendrant ainsi la prospérité du port du Pirée, la démocratie athénienne est donc consolidée par la base, les deux dernières classes censitaires et les métèques sont les plus gros bénéficiaires de cet essor. Athènes profite de cette prospérité pour installer des colons en Thrace sur la route des mines d'or et s'assurer du libre accès aux ressources de construction navale : bois, poix et chanvre. La thalassocratie assure à la démocratie athénienne son bon développement ainsi que des ressources et la sécurité. [...]
[...] Les citoyens les plus pauvres, les thètes qui appartiennent à la quatrième classe censitaire, servent en tant que rameurs sur les trières. Les hoplites et les thètes sont les sauveurs de la démocratie athénienne à Marathon en 490 et à Salamine en 480. L'idée est que chacun participe financièrement et physiquement à la défense de la liberté d'Athènes. La démocratie met donc tout en œuvre au niveau humain et financier pour assurer sa défense ainsi que celle de son territoire. [...]
[...] Les ennemis d'Athènes sont donc dangereux pour le régime démocratique et c'est pour cela que la démocratie athénienne consacre dès le début du Vème siècle beaucoup de son temps et de sa fortune à mettre en œuvre la défense de son territoire. La démocratie se défend par elle-même, elle met en place plusieurs systèmes de contributions afin de lever des fonds et de mettre en œuvre sa défense. Dès 490 Thémistocle entame la construction des Longs-Murs et du port du Pirée qui va assurer à Athènes sa future puissance navale. [...]
[...] Dans une moindre mesure on peut aussi noter que l'empire a permis l'essor du modèle démocratique au sein de l'alliance dirigée par Athènes. On ne pense pas aujourd'hui qu'Athènes n'ait jamais eu pour but d'établir des démocraties chez ses alliés. Cependant elle soutient dès qu'elle le peut les mouvements démocratiques, les démocraties lui étant généralement plus fidèles. Ainsi on note que si Milet et Érythrée sont des oligarchies en 454/453, on y retrouvera plus tard des régimes démocratiques partiellement calqués sur celui d'Athènes ; il en va de même pour Chalcis en 446. [...]
[...] Utilisé pour la première fois en 488/487, il sera cependant utilisé par la suite pour éloigner des adversaires politiques de certains orateurs plus que pour sauvegarder la démocratie. L'ostracisme reste cependant un rempart contre une personnalité dangereuse pour les institutions démocratiques d'Athènes. Les crises étant le berceau des révoltes antidémocratiques, Athènes va aussi s'attacher à juguler les tensions sociales. Ainsi les grandes fêtes religieuses et autres évènements culturels vont rythmer la vie du citoyen athénien, lui donnant le sentiment d'appartenance à un groupe soudé. [...]
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