Orthagoras d'araxa, asie mineure hellénistique, confédération de lycie, Rome
Le présent document est un long décret de nature épigraphique émanant du peuple de la cité d'Araxa, découvert par le professeur britannique George. E. Bean (1903-1977) à Oren (Turquie) en 1946, à l'époque où il assurait des cours en Histoire Classique a l'Université d'Istanbul. Un document honorifique, coutumier pour l'époque hellénistique en Asie Mineure, qui fait marbre des services civiques d'un citoyen distingué du nom d'Orthagoras.
Comme le souligna Pierre Briant dans son « Antigone le Borgne », vers le Sud-Ouest il est difficile de dresser une carte précise, dans cette région de la Kabalia ou s'enchevêtraient les frontières de la Carie, de la Phrygie, de la Pisidie et de la Lycie.
Mais désormais nous disposons de quelques repères, dont Araxa même en Lycie. Quoiqu'elle fût bel et bien notée par les géographes antiques, rien ne sera connu d'Araxa jusqu'à sa mise en évidence par G. Bean. La cité d'Araxa est localisée par l'actuel village d'Oren (latitude 29 22 55 ; longitude 36 45 20) situé en hauteur au nord de la vallée Xanthus, près des montagnes.
[...] Finalement, il ne fait nul doute, vue les efforts dont fit preuve la Confédération de Lycie pour ce rapprocher de Rome, comme organiser et financer l'envoi d'émissaires (« [Orthagoras d'Araxa] envoyé ensuite en mission auprès ( ) de Rome » l ; « frais de voyage » l. de l'importance, l'implication et même l'influence de Rome pour ces cités d'Asie Mineure. D'ailleurs, l'empreinte romaine en la région et dans le fonctionnement même de la Confédération en sera telle que certaines des cités mentionnées dans le décret, comme Boubôn (« les Boubôniens » l. seront mis en évidence par les archéologues grâce aux traces laissées par les romains : G. [...]
[...] Discret puisque le mystérieux de certains passages peut prêter a confusion, mais inestimable puisque grâce a ce décret les historiens ont put parfaire leur peu de connaissances sur la Lycie septentrionale. La section s'évertua à commenter le vocabulaire, les institutions de la cité, sa participation a la confédération, l'étendue de son territoire qui devait venir au contact de Kadyanda et de Tlôs. L'activité militaire et diplomatique d'Orthagoras a amené à visiter les cités voisines : fut ainsi visité Bonbon et son épigraphie, commentant la lettre de Commode, retracé l'histoire de Kibyra, de la tétrapole de Kibyratide et des différents Moagétès, évoqué l'histoire de Tlôs et les témoignages sur sa sécurité (TAM II et 589). [...]
[...] - Des guerres entre Rhodes / Lyciens qui mettent a bas la prétention Rhodienne sur la Lycie : - Première guerre entre Lyciens / Rhodes en 181-180 av J-C : La résistance armée de Lyciens amena une modification officielle par Rome de leur statut en 178-177 av J-C. - Seconde guerre entre Lyciens / Rhodes (date non précisément identifiée) : Une guerre provisoirement gagnée par Rhodes, mais qui ruina son autorité morale. - L'intervention obligée de Rome qui va accélérer le processus de conventions d'assistance : En 167-166 av Rome rendit aux cités Lyciennes et Cariennes leur liberté : On vit dès lors celles-ci nouer une série de conventions, au gré des circonstances nées du recul Rhodien. [...]
[...] Mais peut-être plus profondes encore furent ses influences sur le cadre de vie de ces cités, à savoir leur quotidien au travers notamment l'avènement du culte romain. En effet, la fin du décret, à savoir des lignes 46 à 52 (le reste étant perdu), on apprend qu'Orthagoras d'Araxa « fut envoyé comme théore » (l. 48) aux deux « panégyrie quinquennale en l'honneur de Rome » (l. 47) alors célébrées par la confédération de Lycie. Interrogeons nous d'abord sur le titre de « théore » (l. 48). [...]
[...] Il s'illustrera notamment dans le corps de cavalerie (l. 19) pour finir « commandant en second » (l. 26) au moment ou la confédération doit défendre Xanthos. Il sera même « envoyé à la tête du corps des jeunes soldats » (l. jeunes soldats dont nous verrons l'interprétation ultérieurement. Mais plus qu'un militaire, c est un ardent défenseur de sa communauté qui nous est dépeint tout au long du document, servant « dans la cavalerie en refusant toute solde » (l. [...]
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