Sept contre le tragédie de Thèbes, Eschyle, boucliers, Phéniciens, Euripide, allégorie mythique, Polynice, jeu dramatique, guerrier, tragédie
Les différences observées dans les descriptions du maniement des boucliers sont nombreuses, et ces écarts distinguent la scène des Sept contre Thèbes d'Eschyle de la séquence qui lui fait écho dans les Phéniciens d'Euripide. Bien sûr, ils reflètent la différence de leur usage dramatique, mais surtout ils révèlent la différence essentielle de statut de la parole dans les deux œuvres. Au contraire, dans le récit phénicien, le récit cache une cohérence très forte, et le symbolisme est bien présenté dans le cadre d'une allégorie mythique parfaitement organisée, qui rassemble les événements fondateurs de l'histoire de la ville de Thèbes, alors qu'un bilan des troupes présentes est dressé : face aux troupes de Thèbes, les alliances étroites qu'il a créées et les liens de parents plus anciens se sont noués autour de Polynice.
[...] Enfin, il faut souligner le « langage » sur le cheval de guerre. En particulier, la fonction identitaire du bouclier, qui comporte dans certains cas une image renvoyant à l'histoire de son porteur et suggérant que le thème acquiert par la suite une valeur narrative, dessine le récit d'épisodes passés ou à venir. Dans le cas d'images évoquant le destin futur du guerrier le discours qui en résulte est prédictif, dirigé non plus vers l'ennemi auquel le combattant est confronté, mais vers le spectateur qui assiste à la bataille. [...]
[...] Le résultat est un personnage qui semble avoir été sculpté par le ciseau d'un géant, un personnage inachevé, mais justement, affranchi de toute fioriture, à un niveau de perfection et de puissance sans précédent. Des images vivantes et des symboles qui font écho auprès du public De plus, le langage du bouclier s'inscrit dans un réseau plus large de symboles dans les Phéniciennes. Tout d'abord, le langage ne se concentre pas que sur des images : dans certains cas, les gravures sur les blasons étaient accompagnées de l'inscription. [...]
[...] Dans quelle mesure les boucliers ont-ils une fonction symbolique et démesurément épique dans les récits d'Eschyle et d'Euripide ? Les différences observées dans les descriptions du maniement des boucliers sont nombreuses, et ces écarts distinguent la scène des Sept contre Thèbes d'Eschyle de la séquence qui lui fait écho dans les Phéniciens d'Euripide. Bien sûr, ils reflètent la différence de leur usage dramatique, mais surtout ils révèlent la différence essentielle de statut de la parole dans les deux œuvres. Au contraire, dans le récit phénicien, le récit cache une cohérence très forte, et le symbolisme est bien présenté dans le cadre d'une allégorie mythique parfaitement organisée, qui rassemble les événements fondateurs de l'histoire de la ville de Thèbes, alors qu'un bilan des troupes présentes est dressé : face aux troupes de Thèbes, les alliances étroites qu'il a créées et les liens de parents plus anciens se sont noués autour de Polynice. [...]
[...] À travers les mots des deux personnages, les images inscrites sur le bouclier sont vues par le public, et elles entrent dans le jeu dramatique. Il y a une grande innovation dans cette tragédie : un personnage avec le poète lui a donné un tel pouvoir qu'il quitte presque le royaume de la légende, comme s'il fuyait l'homme qui l'a créé. Les Sept contre Thèbes n'est rien d'autre que le portrait le plus saisissant d'un guerrier héroïque de toutes les pièces grecques. [...]
[...] Les affiches de l'exposition montrent une armure sans occupants, une carapace de métal sans chair : des figures en relief sculptées sur la cuirasse tiennent lieu de visages. Le spectacle nous parle de « la capacité qu'ont certains hommes à supporter l'horreur du regard », la distance qu'apporte la relecture de textes remontant aux origines théâtrales nous permet d'ouvrir les yeux sur notre monde. [...]
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