A partir du IVe siècle avant J.C, et plus précisément depuis la mort d'Alexandre le Grand en 323, le monde politique est profondément transformé par l'établissement de monarchies hellénistiques, comme celle des Séleucides où les souverains font l'objet d'un véritable culte.
Les textes étudiés sont deux des trois copies découvertes d'un édit, acte législatif émanant d'Antiochos III, roi Séleucide de 223 à 187, datant de mars-avril 193 av. JC, instituant le culte de la reine Laodiké. Ces deux copies de l'édit proviennent d'une source épigraphique, puisqu'elles ont été retrouvées gravées sur des stèles de pierre et épistolaire car ce sont des lettres royales destinées à la publication.
Après sa grande expédition à travers les satrapies orientales, appelée l'Anabase qui lui valut son surnom de Mégas, Antiochos III entreprit la quatrième guerre de Syrie en 222 av. JC, mais est vaincu à Raphia en 217, par Ptolémée IV qui annexa une partie importante de la Syrie. Allié à Philippe V de Macédoine, le roi Séleucide déclencha la cinquième guerre de Syrie de 201 à 195, après la mort de Ptolémée IV et l'accession au trône de Ptolémée V, alors âgé de cinq ans. La grande victoire de Paneion lui permit de reconquérir la Palestine, la Coelé-Syrie qu'il convoitait, puis s'empara d'Ephèse en 197 et des territoires égyptiens d'Asie Mineure. Quand à l'Egypte, par le mariage de la fille d'Antiochos avec Ptolémée V, elle devient un quasi protectorat séleucide. L'Empire séleucide connaît alors son apogée et c'est au retour de son expédition d'Orient qu'Antiochos III décide de créer un culte divin en l'honneur de sa femme, la reine Laodiké.
[...] Le roi dit vouloir récompenser la reine de ses vertus conjugales et de sa piété envers les dieux, mais on peut supposer qu'en réalité, il veut l'honorer sans doute pour le rôle politique qu'elle a pu jouer pendant qu'il était en expédition en Orient, car si les rois et les reines hellénistiques avaient droits aux honneurs divins, c'était généralement en raison de leurs exploits et de leurs bienfaits qui les faisaient ressembler aux dieux immortels dans le soin qu'ils prenaient aux humains ; ils méritaient de recevoir des témoignages de reconnaissance identiques, les isothéoi timai, honneurs égaux accordés aux dieux. Laodiké réunit donc la condition nécessaire pour recevoir un culte royal en son honneur. [...]
[...] Allié à Philippe V de Macédoine, le roi Séleucide déclencha la cinquième guerre de Syrie de 201 à 195, après la mort de Ptolémée IV et l'accession au trône de Ptolémée alors âgé de cinq ans. La grande victoire de Paneion lui permit de reconquérir la Palestine, la Coelé-Syrie qu'il convoitait, puis s'empara d'Ephèse en 197 et des territoires égyptiens d'Asie Mineure. Quant à l'Egypte, par le mariage de la fille d'Antiochos avec Ptolémée elle devient un quasi-protectorat séleucide. L'Empire séleucide connaît alors son apogée et c'est au retour de son expédition d'Orient qu'Antiochos III décide de créer un culte divin en l'honneur de sa femme, la reine Laodiké. [...]
[...] C'est donc à partir de données grecques que se développèrent la divination et le culte des souverains hellénistiques d'Orient .Cependant, il faut avant toutes autres choses, distinguer l'instauration de la vénération d'un roi ou d'une reine vivante par un poli et l'établissement d'un culte par l'administration royale. Dans notre cas, c'est la seconde procédure qui nous concerne, elle comporte deux aspects différents, soit le roi exhorte à l'adoration d'un membre défunt de sa famille, ce qui est une procédure habituelle chez les Séleucides depuis la mort d'Antiochos I en 261, soit le souverain lance son culte personnel. Le premier roi séleucide qui établit son propre culte de son vivant fut Antiochos III en 209. [...]
[...] Un autre élément de base du culte royal est sa diffusion à travers l'empire. En effet, ces lettres étaient destinées à être diffusées dans tout l'empire séleucide afin que tous les sujets soient informés de l'honneur que le roi Antiochos III faisait à la reine.(ligne 16 et 17 de la version de Nehavend) Pour cela, le responsable du lieu de gouvernement, soit Anaximbrotos pour sa satrapie et Menedemos, connu pour avoir été le stratège des Hautes satrapies gouvernant l'ensemble des provinces orientales, doivent transcrire leur copie sur une stèle de pierre et faire passer l'ordre à travers l'empire royal, pour la pérennité de l'édit et donc l'honneur qu'était l'instauration d'un culte royal. [...]
[...] Bibliographie . Chamoux F. La civilisation hellénistique, Les grandes civilisations, Arthaud Préaux C. Le Monde hellénistique, tome 2 : La Grèce et l'Orient, 323-146 av. J.-C, Nouvelle Clio, PUF, Paris, 2002. [...]
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