La crise de 238 et ses répercussions en Afrique romaine

Résumé du document

L'année 238 est une année charnière. C'est le dernier sursaut de l'élite sénatoriale pour intervenir dans le choix du princeps selon des voies civiles et non militaires. C'est un mouvement local mais qui génère rapidement des répercussions dans tout l'empire. En effet, les civils, Rome, les cités et les sénateurs perdent la possibilité de choisir les princes. En 262, la réforme de Gallien prive les sénateurs de tout droit militaire.
En l'état actuel de la documentation, les sources textuelles relatives à ces évènements proviennent d'Hérodien - apparitor Caesaris, membre du service impérial, écrit en grec; d'Aurelius Victor - Histoire abrégée des empereurs romains (dès 230); de l'Histoire Auguste – éléments relatifs aux biographies impériales d'Hadrien à Carin (6 auteurs ?) mais provenant d'un texte falsifié dont l'auteur serait un auteur païen, défenseur du sénat de la fin du IVe s. Quant aux sources épigraphiques, elles proviennent essentiellement des inscriptions retrouvées à Sétif.
Quel fut le véritable enjeu de cette crise ? Faut-il y voir un retour aux pratiques républicaines qui faisaient de la Proconsulaire un centre du pouvoir temporel ? Y a-t-il en action des zones d'affrontement entre pouvoir sénatorial et pouvoir militaire ?

Extraits

[...] En l'état actuel de la documentation, les sources textuelles relatives à ces évènements proviennent d'Hérodien - apparitor Caesaris, membre du service impérial, écrit en grec ; d'Aurelius Victor - Histoire abrégée des empereurs romains (dès 230) ; de l'Histoire Auguste éléments relatifs aux biographies impériales d'Hadrien à Carin auteurs mais provenant d'un texte falsifié dont l'auteur serait un auteur païen, défenseur du sénat de la fin du IVè s. Quant aux sources épigraphiques, elles proviennent essentiellement des inscriptions retrouvées à Sétif. Quel fut le véritable enjeu de cette crise ? Faut-il y voir un retour aux pratiques républicaines qui faisaient de la Pronconsulaire un centre du pouvoir temporel ? Y a-t-il en action des zones d'affrontements entre pouvoir sénatorial et pouvoir militaire ? I. La révolte de Tysdrus a. La révolte Les révoltes fiscales sont rares dans l'empire romain. [...]

[...] La Deuxième légion parthique se révolte et massacre Maximin. En avril 238, est prononcée à son égard la damnatio memoriae. Quelles ont été les causes de cet échec : le temps des empereurs soldats ne semble pas encore né selon Cosme. A la différence de Septime Sévère en 193, Maximin n'avait pas de réseau de relation : l'Italie et Rome ne sont pas encore au centre du monde. c. L'avènement de Gordien III À Rome, sous l'Empire, le gouvernement à trois est difficile et au III° siècle, ces difficultés structurelles s'accroissent : des problèmes extérieurs sur le Danube se font sentir et les Parthes s'agitent à l'est avec les visées impérialistes du nouveau roi Arsdashir ; l'effondrement du cours de la monnaie ; une agitation politique constante à Rome avec L. [...]

[...] Le règne des Gordiens et leur élimination a. Une usurpation C'est la première fois qu'un empire est créé dans une province sénatoriale. Or, les sources indiquent qu'aucune troupe militaire n'était présente pour l'acclamation, acclamation alors entreprise par la foule. En janvier 238, Gordien Ier refuse d'abord, puis accepte et choisit de mourir en empereur devant une foule très importante et à la suite d'un discours d'un juvenus. Obtenant le retour au calme, il retourne à Carthage et associe son fils au pouvoir. [...]

[...] Selon les mêmes sources, il fait une carrière militaire et prouve ses qualités de chef. Il est promu chevalier sous Septime Sévère, puis gouverneur de Trebelica. À Rome, en 235, il est choisi empereur. Choix politique avant toute chose car il a la confiance des soldats à qui il fait des donativa (dons en argent) et dont il lève la solde. Pour financer ces orientations nouvelles, il entreprend une politique fiscale sévère sur les cités parallèlement à une remise en état du réseau routier. [...]

[...] - P. Cosme, l'Empire romain et la continuité -F. Jacques, Humbles et notables, la place des humiliores dans le collège des jeunes et leur rôle dans la révolte africaine de 238 Antiquités africaines, t pp - 230. [...]