A la mort d'Auguste en 14, son gendre et fils adoptif Tibère, alors âgé de 55 ans, lui succède à la tête de l'Empire. Si celui-ci a été désigné par testament, il n'en demeure pas moins un successeur « de dernier recours », pressenti en dernier lieu après Marcellus, Agrippa, et enfin Caius et Lucius César. Il lui faut alors surpasser cette hésitation initiale pour assurer la relève d'Auguste.
Il est important, pour savoir dans quelle mesure Tibère a su remplir cette mission, de confronter des sources variées et souvent très subjectives. Si un auteur tel que Velleius Patercullus, contemporain de Tibère (il naît en 19 av. J.-C.) qui fut tribun militaire puis légat dans son armée, nous dépeint dans son Histoire romaine un Tibère bienfaiteur, on constate sans difficulté la teneur critique des témoignages sur le règne par Suétone, Tacite ou Dion Cassius. Suétone, chevalier romain né vers 70 apr. J.-C., est connu pour disposer d'excellentes sources. Il nous livre une biographie sans concessions de Tibère dans son œuvre, Vie des douze Césars. Dion Cassius (né vers 160) est un aristocrate d'origine grecque, qui retrace une Histoire romaine depuis la fondation dont le passage sur l'Empire demeure un témoignage essentiel.
[...] Or, dans l'esprit du peuple, la caractéristique même d'un don est d'être superflu : ceux de Tibère ne répondent pas à ce critère. Enfin, cette liberalitas qui favorise les nécessiteux limite de fait les aides aux sénateurs (la plupart doivent fournir au Sénat un justificatif de leurs besoins nous apprend Suétone) est vivement critiquée par ces derniers. Ayant constaté en quoi Tibère se pose tout à la fois en continuité et en rupture par rapport à son illustre prédécesseur Auguste, il semble que l'on puisse dépasser ces oppositions en envisageant son règne sous un angle plus large : il ne faut pas oublier en effet que, si Tibère est le successeur d'Auguste, il doit plus globalement assurer la survie du régime impérial, qui n'est pas encore solidement établi. [...]
[...] Il est important , pour savoir dans quelle mesure Tibère a su remplir cette mission, de confronter des sources variées et souvent très subjectives. Si un auteur tel que Velleius Patercullus, contemporain de Tibère (il naît en 19 av. J.-C.) qui fut tribun militaire puis légat dans son armée, nous dépeint dans son Histoire romaine un Tibère bienfaiteur, on constate sans difficulté la teneur critique des témoignages sur le règne par Suétone, Tacite ou Dion Cassius. Suétone, chevalier romain né vers 70 apr. J.-C., est connu pour disposer d'excellentes sources. [...]
[...] Il faut à ce propos mentionner deux événements. En 27 apr. J.-C., immédiatement après l'effondrement dramatique d'un théâtre à Fidènes (source : Tacite), un incendie ravage le mont Caelius. La catastrophe se reproduit en 32 apr. J.- C. sur l'Aventin. Dans les deux cas, les régions endommagées sont très peuplées, et Tibère accorde des dédommagements à la hauteur des dégâts, en indemnisant les propriétaires d'insulae(soit des classes sociales plutôt défavorisées, et cela représente une nouveauté, nous y reviendrons) et en mettant à disposition 100 millions de sesterces, ce qui représente une somme considérable. [...]
[...] C'est à l'aune de ces enjeux qu'il faut lire l'action politique à Rome de Tibère, et son double positionnement- dans la rupture comme dans la continuité- par rapport à son prédécesseur. Annexe : Bibliographie Sources - Velleius Paterculus, Histoire Romaine, texte établi et traduit par Joseph Hellegouarc'h Paris, C.U.F - Dion Cassius, Histoire Romaine, traduction et notes M.L Freyburger et J-M Roddaz Paris, C.U.F - Suétone, Vie des Douze Césars, édition et traduction H.Ailloud, 216p, Paris, C.U.F - Tacite, Annales, texte établi par P. Wuilleumier Paris, C.U.F Ouvrages de référence - N. [...]
[...] Il nous livre une biographie sans concessions de Tibère dans son œuvre, Vie des douze Césars. Dion Cassius (né vers 160) est un aristocrate d'origine grecque, qui retrace une Histoire Romaine depuis la fondation dont le passage sur l'Empire demeure un témoignage essentiel. Enfin, Tacite, né vers 55, accomplit une carrière sénatoriale brillante, et fût un orateur et écrivain renommé.Nous avons ici un extrait des Annales, centrées sur l'Empire. Il faut prendre en compte la subjectivité des auteurs en fonction de leurs intérêts personnels : Ainsi Velleius Patercullus appartient à une classe qui bénéficie du régime impérial, tandis que les auteurs de la nobilitas sénatoriale ont tendance à se sentir écartés au profit des affranchis de l'administration impériale comme le rappelle N. [...]
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