"La constitution des Athéniens", Aristote (330-332 avant J.-C.) - chapitre III

Résumé du document

Aristote, philosophe grec, disciple de Platon et précepteur d'Alexandre le Grand, évoque dans La Constitution des Athéniens les diverses institutions politiques d'Athènes. Cet ouvrage aurait été rédigé entre le milieu des années 330 et la fin de l'année 322 av. J.-C. et décrit le régime politique d'Athènes antique, ainsi que les différentes évolutions qu'a connues la Constitution des Athéniens.

« Une constitution est l'ordre des diverses magistratures d'un État, et spécialement de celle qui a la suprême autorité sur toutes les affaires », voilà la définition qu'Aristote donne au mot constitution dans son ouvrage politique. Dans le chapitre III, plus particulièrement, il étudie la fonction d'archonte et son évolution, et termine le texte en évoquant le conseil de l'Aréopage, qui était « en vigueur avant Dracon ».

Ainsi, quelles étaient les différentes fonctions des archontes et des membres de l'Aréopage, et comment a évolué leur place dans cette société athénienne, où la démocratie se met en place petit à petit ?

Extraits

[...] Ainsi, Aristote nous fait dans cet extrait de la Constitution des Athéniens une sorte d'état des lieux des neuf archontats et du conseil de l'Aréopage. Nous apprenons ici l'existence de neuf archontes avec des fonctions bien précises et distinctes, ainsi que celle de l'Aréopage, qui étaient en vigueur avant Dracon Mais toutes ces institutions ont évolué dans le temps, jusqu'à parfois perdre toute importance dans la vie politique, militaire ou juridique dans la vie de la cité athénienne. C'est le cas notamment du conseil de l'Aréopage qui, après l'époque d'Ephialte, était dépouillé de toute son influence et avait même perdu sa fonction de base : la conservation des lois. [...]

[...] Ainsi, l'archonte roi, institué en premier, a été complété de deux archontats supplémentaires : tout d'abord le polémarque, puis l'archonte éponyme. Le texte montre bien l'apparition de ces trois archontes dans cet ordre : la première fut celle du roi, qui existait à l'origine ; la polémarchie fut instituée en second lieu. [ ] La dernière de ces magistratures fut l'archontat. Lignes 5 à 8. Athènes est dès lors une république oligarchique, gouvernée depuis au moins le début du VIIe siècle av. [...]

[...] Enfin, le conseil de l'aréopage avait le droit souverain d'infliger des châtiments ou des amendes aux auteurs de tout désordre (ligne 35) et était chargé de veiller à la conservation des lois (ligne 33). D'autres diverses fonctions De plus, les neuf archontes possédaient dans la société athénienne des rôles qui géraient la vie associative et communautaire d'Athènes. L'archonte éponyme s'occupait des théâtres et était le tuteur des veuves et des orphelins de la cité. Ensuite, ces neuf magistrats avaient aussi un rôle religieux dans la cité. [...]

[...] Pour le reste, bien que, dans la pratique du régime politique, on n'observât pas les lois avec autant de respect que par le passé, on n'avait pourtant pas touché à l'élection des neuf archontes : ce n'est que cinq ans après la mort d'Ephialte que l'on décida que les zeugites, eux aussi, pourraient être désignés par une élection préalable pour tirer au sort les charges des neuf archontes. Le premier zeugite qui fut archonte fut Mnésitheidès. Ce passage est extrait de la Constitution des Athéniens d'Aristote, chapitre XXVI. Et il nous montre une ouverture aux charges des archontes. Le fait que l'archontat soit réservé à des couches de sources nobles va entraîner des tensions, et les premières tensions entre les aristocrates et le démos vont apparaître. Et Ephialte, un législateur athénien en 465 av. [...]

[...] Ainsi, les citoyens ont même accès à certaines magistratures, dont l'archontat. Le polémarque va lui aussi perdre une de ses principales fonctions, celle de commander l'armée. En effet, la mise en place de dix stratèges fait que le polémarque perd sa fonction militaire et se consacre assez vite à la seule police administrative. Enfin, Clisthène ajouta aux neuf archontes un secrétaire chargé de rédiger tous les avis des archontes. Le fait qu'ils étaient dix montre que l'archontat était probablement lié aux dix tribus d'Athènes, avec un archonte par tribu. [...]