Conception du pouvoir, Francs, Clovis, Empire romain d’Occident, Mérovingiens, Carolingiens, monarchie franque
« Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis ». C'est ce que dira Charles de Gaulle sur Clovis. Celui-ci est considéré comme le fondateur du royaume franc, qui unifie la Gaule et dessine la future France. La monarchie franque, dans laquelle régneront les dynasties mérovingienne puis carolingienne, s'étend de 476 à 987.
Elle constitue une période cruciale en ce qu'elle va non seulement va créer les futures frontières de la France, mais aussi instaurer une nouvelle vision de l'exercice du pouvoir.
C'est à la faveur de la chute de l'Empire romain d'Occident, en 476, que la monarchie franque doit son ascension. En effet, l'Empire n'a pas résisté aux invasions barbares du Ve siècle du fait de l'aggravation de la crise économique qui a engendré une forte instabilité politique et la fragilisation de la sécurité frontalière. La Gaule est divisée entre plusieurs peuples barbares, dont les Wisigoths, les Alamans, les Burgondes et les Francs. Il ne reste de l'Empire romain d'Occident que le royaume de Syagrius.
[...] En Austrasie, l'un des royaumes résultant du partage du territoire, Pépin de Herstal rend sa fonction héréditaire pour créer une dynastie. Son fils Charles Martel lui succède et consolide sa place en vainquant les Sarrasins en 732. La dynastie carolingienne s'ancre avec Pépin le Bref. En 752, il s'empare de la couronne avec l'assentiment du pape et exile le dernier roi mérovingien Childéric dans un monastère. Leur exercice archaïque du pouvoir a eu raison des Mérovingiens. La conception trop personnelle et patrimoniale du pouvoir a mis fin à la dynastie mérovingienne, au profit de celle des Carolingiens. [...]
[...] La tradition romaine, en totale opposition, n'influe que très peu. Les rois mérovingiens conservent en effet la même administration locale que sous l'Empire puisque le tracé des pagis est maintenu. Toutefois, ils nomment à leur tête des comtes, une institution purement germanique. Enfin, les rois allient symboles germaniques et romains : le roi a des cheveux longs (signe de force chez les Germaniques) et porte un manteau pourpre (signe distinctif de l'empereur). Cette appréhension primitive du pouvoir par les Mérovingiens affaiblit la monarchie. [...]
[...] Il ne reste de l'Empire romain d'Occident que le royaume de Syagrius. La seule force intacte est l'Église chrétienne, devenue religion d'État en 380 dans l'Empire romain. C'est sous son impulsion que l'avenir de la Gaule se décide. Les Francs étant les seuls païens parmi les tribus, l'Église s'allie à Clovis (481-511), roi des Francs saliens, qui se fait baptiser après la bataille de Tolbiac en 498. Clovis, tout en s'assurant le soutien des Gallo-Romains, est désormais diffuseur du christianisme et conquérant. [...]
[...] La théocratie royale comme base du pouvoir Les Carolingiens, qui sont des Francs ripuaires, veulent une monarchie plus forte. Pour ce faire, ils instaurent une étroite collaboration avec l'Église et légitiment leur pouvoir par la doctrine de la théocratie (le gouvernement par Dieu et pour Dieu). Le roi fait ainsi de son autorité une situation de droit et pas que des faits. Il est présenté comme étant le représentant de Dieu sur Terre, chargé de rendre sa justice. La théocratie est profitable aux Carolingiens, car elle consolide leur pouvoir, mais leur confère également le charisme. [...]
[...] Un retour manqué aux institutions romaines Les rois carolingiens adoptent une conception du pouvoir plus élaborée. Voulant se renforcer davantage, ils tentent également, sous Charlemagne, un retour à l'Empire romain. C'est donc en l'an 800 que Charlemagne se fait couronner empereur. Dans une logique de restauration de l'Empire, il multiplie les conquêtes et devient maître en Italie, en Espagne du Nord et en Germanie. Mais Charlemagne n'entend pas restaurer l'Empire romain d'Occident que par la conquête. En effet, il veut aussi réinstaurer les institutions romaines, que les barbares n'ont pas comprises. [...]
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