La plupart des sources contemporaines concordent sur les activités spirituelles exercées par l'évêque au sein des communautés chrétiennes d'Afrique. A Carthage, comme dans d'autres cités, l'évêque célèbre le culte de l'assemblée religieuse, préside les réunions de la communauté et détient tous les pouvoirs sacerdotaux. Concernant son élection, bien que la procédure soit assez mal connue, l'évêque serait élu par le peuple chrétien. Il y donc une communauté chrétienne à Carthage au IIIe siècle. Pour l'étudier, nous rechercherons autour de quels lieux et personnes cette communauté s'organise. Ensuite, nous la replacerons dans un contexte historique plus large, en analysant sa relation à l'autorité romaine en place.
[...] Refuser de reconnaître les dieux de Rome entraîne des conséquences désastreuses pour la cité. De ce fait, les chrétiens rompent la pax deorum, à savoir les bonnes relations entre les dieux et les hommes, ce qui constitue un risque de catastrophe pour l'Empire. Il s'agit donc là d'une opération de maintien de l'ordre public envers une action subversive. Le vocabulaire utilisé (en latin) est celui utilisé pour dénoncer les factions, les complots. L'objectif des empereurs est donc de réintégrer les chrétiens dans la communauté, en les amenant à respecter les rites et en assurant l'unité de l'Empire. [...]
[...] Pour certaines communautés chrétiennes carthaginoises, des démons se seraient emparés de l'Etat romain. Au final, au nom de l'objectivité historique, il reste particulièrement difficile et ambigu de s'interroger sur le fait de savoir pourquoi les chrétiens ont dû dire non à l'Etat, sans aller contre le pouvoir en soi de l'empereur Le proconsul dans ses fonctions de juge Frédéric Hurlet, à travers ses recherches sur la fonction judiciaire du proconsul d'Afrique, est revenu sur la fonction même de ce personnage. [...]
[...] D'abord, les membres du clergé (évêques et prêtres) furent inquiétés et visés par les recherches (cf. je ne puis identifier et dénoncer les hommes dont tu me parles, mais on les trouvera chez eux. la traduction devrait plutôt se rapprocher de : dans leur cité Cette glose laisse à penser qu'il existait des églises, proches de Carthage ou qui en dépendaient. Ensuite, ce fut la prononciation officielle de l'interdiction faite aux assemblées chrétiennes. Cela dit, on ne connaît pas autrement cette mesure qu'en négatif, mesure qui semble considérer cette association (collegium = collège) comme illicite. [...]
[...] En effet, la rareté d'attestation du terme area martyrum, terme peu répandu, voire expression étonnement rarissime, permettrait-elle d'affirmer qu'il n'y a pas eu de regroupement de tombes de martyrs ? II. Les chrétiens de carthage face au pouvoir romain 1. La question des procès et l'affirmation du monothéisme La multiplication des procès et des martyrs au début du siècle et la pression croissante de l'affirmation du monothéisme (cf. Je ne reconnais qu'un Dieu unique et vrai, qui a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'elle contient. constituent les premières lignes de fractures entre la communauté des chrétiens et les institutions religieuses et juridiques romaines traditionnelles. [...]
[...] De même, lors de sa deuxième convocation, Cyprien avait été convoqué à Utique mais il avait refusé de s'y rendre (cf. lettre 81 de Cyprien, sa dernière lettre), car il ne souhaitait pas être exécuté et martyrisé à Carthage même, considérant que l'évêque devait confesser le Seigneur à l'endroit où se trouvait sa propre communauté Les édits impériaux et leurs conséquences sur les communautés chrétiennes Il faudra retenir deux édits différents, mais promulgués sous les mêmes empereurs Valérien et Gallien. La première mesure de 257 semble avoir eu deux conséquences majeures sur les communautés chrétiennes. [...]
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