Thucydide est né en 471 et est mort en 400 (environ). Dans ce texte, extrait de l'Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre II, chapitre LXV, il s'attache à Périclès, homme d'Etat, né quant à lui en 494 (environ) et mort en 429. Thucydide, historien Athénien, est donc un contemporain de Périclès. L'œuvre de Thucydide, nommée Histoire de la guerre du Péloponnèse de par la première phrase de l'œuvre : « Thucydide l'Athénien a raconté les différentes péripéties de la guerre des Péloponnésiens et des Athéniens. ». Issu d'une famille aisée, Thucydide a la possibilité de se consacrer intégralement à son œuvre, il analyse ainsi la guerre du Péloponnèse dès son début, en 431. Nous ne savons si son récit fut arrêté par sa propre mort ou si cet arrêt fut volontaire, toujours est-il que son œuvre reste inachevée et s'arrête en 411, soit 7 ans avant la fin de la guerre. Plus encore qu'un simple récit des faits et des évènements, Thucydide procède à de réelles interrogations au sujet de la guerre du Péloponnèse, il se demande pourquoi, comment, cette guerre est arrivée.
Dans l'extrait étudié, Thucydide s'attache à la « présidence » de Périclès, dont il est contemporain. Lorsque la guerre éclate, en 431, Thucydide a environ 40 ans et Périclès est encore stratège. L'extrait étudié est situé dans le livre II, au chapitre LXV. Il intervient à la suite d'un discours de Périclès, retransmit par Thucydide dans les chapitres LX à LXIV, dans lequel le chef d'Etat veut rassurer les athéniens, qui commencent à élever la voix contre lui. L'extrait étudié est donc une sorte de constat, une conclusion au long discours de Périclès, fait par Thucydide et détaillant d'une part, les qualités de Périclès et d'autre part, les erreurs de ses successeurs. Ces deux grands thèmes seront les deux parties de notre commentaire. Nous pouvons ainsi nous questionner sur la neutralité de Thucydide face à Périclès, mais aussi sur le règne même de Périclès, élu 15 fois stratège.
[...] Thucydide explique que, à cause de cet échec en Sicile, l'armée Péloponnésienne augmente. Mais il faut aussi ajouter que Cyrus fournissait de l'argent aux péloponnésiens pour leur flotte cette remarque n'est pas anodine, un des plus grand avantage des Athéniens était l'aisance financière. Face au peu de revenu du Péloponnèse (Thucydide, CXLII, Athènes dispose d'un revenu annuel d'au moins 1000 talents. Or, avec cette aide de Cyrus, cet avantage se trouve nettement réduit. Cet extrait de l'œuvre de Thucydide nous montre bien la richesse de l'œuvre de l'historien. [...]
[...] De plus, ce passage, comme nous l'avons déjà dit, fait suite au discours de Périclès dans l'œuvre de Thucydide. Or, dans ce discours, Périclès s'oppose justement aux sceptiques et tient un discours dynamique dans lequel il ne ménage pas les auditeurs. Ainsi, peut-être cette déclaration est-elle exagérée, tout du moins, elle apparaît au juste moment pour le lecteur qui a lu le discours. Dans le texte, Thucydide lie cette qualité au fait que Périclès soit le Premier citoyen idée que nous retrouvons aussi dans la constitution d'Athènes (XXVII, : après cela, Périclès ayant pris la tête du parti populaire ( le régime devint encore plus favorable au peuple. [...]
[...] Ainsi, il connaissait la domination maritime d'Athènes dans la guerre du Péloponnèse qui, alliée à Chios, Lesbos et Corcyre détenait une flotte d'environ 450 trières. Mais il savait aussi que les Péloponnésiens pouvaient réunir environ hoplites. De plus, même si les péloponnésiens construisaient une flotte, celle-ci ne pourrait rivaliser avec Athènes qui bénéficie d'une expérience dans l'art de la guerre maritime beaucoup plus importante que la leur. L'autre avantage de la flotte Athénienne, pour Périclès, était la possibilité de pouvoir exercer des représailles en ravageant le Péloponnèse mais aussi de pouvoir couper les communications entre le Péloponnèse et la Grèce d'occident. [...]
[...] Voulant décourager les athéniens, il ne fait qu'augmenter l'ampleur de l'expédition. Alcibiade, Nicias et Lamachos partent donc avec 134 trières et près de hommes. Mais la première critique au sujet de l'expédition, adressée par Thucydide, touche à une erreur de jugement par rapport aux peuples attaqués En effet, même si l'armée Athénienne est importante et bien préparée, les chefs de l'expédition sous-estiment le territoire Sicilien, très vaste et séparé du continent une distance maritime très courte. Mais le plus important, ce sur quoi Thucydide insiste le plus, est l'attitude de ceux qui l'avaient ordonnée En effet, la réelle erreur fut d'envoyer trois chefs ayant chacun une stratégie différente. [...]
[...] Ainsi, Cléon se sert de son sens patriotique, Nicias, de sa prudence et Alcibiade, quant à lui, hérite de Périclès une intelligence particulière. En fait, Thucydide, dans son récit, n'apprécie guère Cléon, ce qui explique son dédain pour les successeurs de périclès. Mais Cléon dirige Athènes depuis 425 et Thucydide reconnaît même qu'il était le plus écouté par le peuple (III, XXXVI, 6). C'est après la mort de Cléon qu'Athènes n'est plus dirigée, du fait notamment du conflit qui oppose Nicias à Alcibiade. Nicias a une politique prudente, à l'image de celle de Périclès alors que Alcibiade est beaucoup plus aventuriste. [...]
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