Les grands procès des années 60 montrent les profondes rivalités entre différents clans de nobiles ; ceux-ci attaquèrent souvent des amis de Pompée alors qu'il était absent. Les accusations de corruption électorale, de ambitu, sont nombreuses et portées après des élections par des rivaux désireux de s'emparer de la fonction de leur adversaire après la condamnation. Lucius Licinius Murena, préteur en 65, proconsul en Gaule Transalpine, fut élu consul en 63 pour 62. Son concurrent malheureux, Servius Sulpicius Rufus, l'accusa de ambitu. Il n'y avait pas, semble-t-il, d'inimitié antérieure entre les deux hommes, et Cicéron, ami de Servius Sulpicius Rufus et de Murena, avait été actif dans la campagne électorale de Servius Sulpicius Rufus. Il défendit néanmoins Murena en tentant de montrer à son ami Servius que la carrière de jurisconsulte, qui avait été la sienne, n'était pas la meilleure façon de se faire des amis pour remporter une élection et que celle de Murena avait été, en quelque sorte, gagnée par des services rendus à l'Etat.
Nous avons ici un extrait du plaidoyer de Cicéron en faveur de Murena, ce plaidoyer comporte trois parties : la première porte sur la vie privée de Murena et ses voyages en Asie, l'autre sur ses titres au consulat, et la dernière sur les brigues qu'il a employées. Il est question dans cet extrait de cette dernière accusation que défend Cicéron.
Le procès de Murena a lieu en novembre 63, Cicéron est alors consul mais il se heurte aux projets de Catilina qui en 64 a réunit dans une conjuration tous les mécontents et il veut s'emparer du gouvernement par l'émeute et la force. Cicéron apparaît comme le seul homme capable de sauver la légalité : il combat pour éviter la guerre civile et devient le sauveur de Rome, déjouant la conjuration et faisant exécuter plusieurs des complices de Catilina. Rome est alors en crise de la République.
A l'issu de ce texte, nous pouvons nous poser la question suivante : En quoi le clientélisme est un véritable système de cohésion sociale à Rome ?
Pour répondre à cette problématique nous verrons dans un premier temps la bienveillance qu'il existe entre les patrons et les clients, puis dans un second temps que le clientélisme est un mode de cohésion sociale induit par l'inégalité.
[...] Cette pratique ne peut être attaquée car sinon c'est la remise en question du régime politique, c'est-à-dire de la République, qui de plus est déjà en crise. A l'issu du procès, Murena est acquitté et peut ainsi remplir sa fonction de consul pour l'année 62. Dans son plaidoyer Cicéron fait un portrait assez idéalisé de son client et de la pratique du cortège clientélaire. En effet, dans les faits les cortèges sont souvent payés, ce qui est prouvé par les nombreuses lois votées punissant la corruption électorale. Bibliographie Source CICERON, Pour Murena, trad. [...]
[...] Si elles sont unanimes, cas le plus fréquent, les autres centuries ne sont pas appelées à voter. En effet, les comices centuriates est une assemblée censitaire donc dans les mains des plus riches. B : Des relations d'intérêts On remarque, qu'il existe dans la société romaine une véritable cohésion sociale. En effet, il y a un véritable échange de services entre les riches et les pauvres : les patrons offrent une aide judiciaire et économique à leurs clients, qui, en retour, leur doivent respect et dévouement. [...]
[...] A. Boulanger, Paris CUF Dictionnaire FREDOUILLE Jean-Claude, Dictionnaire de la civilisation romaine, Paris Larousse, Histoire Ouvrages généraux CICERON, De l'Orateur, trad. E. Courbaud et H. Bornecque, Paris Les Belles Lettres, CUF DENYS d'HALICARNASSE, Antiquités Romaines, trad. V. Fromentin et J. [...]
[...] Amis et clients sont sollicités, ainsi que tous ceux qui ont reçu un bienfait du candidat. La reconnaissance pour services rendus est exposée dans une sorte de rituel collectif, celui du cortège qui réunit les bénéficiaires d'une faveur du candidat même les plus modestes. Les petites gens n'ont, à l'égard de notre ordre, d'autres moyens de s'attirer des bienfaits ou de les reconnaître, que de nous rendre cet office et de nous escorter lorsque nous sommes candidats. Ces marques d'honneurs consacrées par un antique usage sont évidemment requises des autres catégories sociales, mais seuls des amis d'humble condition sont capables de cette assiduité et de cette affluence La structure du cortège est d'ailleurs personnalisée. [...]
[...] Il est exceptionnel qu'un homme se reconnaisse client de quelqu'un ; il est rare que Cicéron désigne un individu comme son client. Il est vrai que le terme amicus, souvent utilisé, est beaucoup plus valorisant pour le client. Le langage de la subordination sociale aurait pu sembler arrogant dans la bouche d'un patron qui aurait manifesté ainsi sa supériorité et la faiblesse de son client. La rareté de l'occurrence des mots patron et client en dehors du cadre judiciaire, n'est donc pas une indication de l'affaiblissement des liens interpersonnels qui structurent la société romaine. [...]
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