C'est en 509 avant JC que Rome établit la République, une République d'hommes libres, après avoir chassé ses rois. C'est le changement politique qui permet la conquête de la liberté et l'apparition de la notion de citoyenneté.
« …Il y a quelque chose qui, décidément, mérite autant d'attention et d'admiration que tout le reste : je veux dire votre généreuse et magnifique citoyenneté, Romains, avec sa grandiose conception, car il n'y a rien d'équivalent dans toute l'histoire de l'humanité. » : c'est en ces termes que s'exprime le grec Aelius Aristide pour témoigner de la valeur quasi-affective du titre de citoyen dans la Rome Républicaine. Une telle déclaration peut paraître surprenante, surtout venant d'un grec, et amène à s'interroger sur les raisons expliquant cette « sorte d'attraction universelle » (Claude Nicolet) que suscite la civis Romanus. Il convient pour cela de s'interroger sur les caractéristiques qui font de celle-ci un principe si particulier. En effet, d'après l'appréciation de Claude Nicolet, nous pourrions parler de « métier » de citoyen alors que le citoyen ne reçoit pour son exercice aucune forme de rémunération, contrairement misthos grec.
C'est ainsi qu'il s'agit de s'interroger sur les différentes formes que revêt la citoyenneté romaine, autant du point de vu juridique (en fonction de la loi), existentielle (le quotidien) et différentielle (caractère inégalitaire). En quoi le statut de citoyen est il original, polysémique et excluant? Dans quelle mesure l'existence d'une citoyenneté romaine témoigne de l'interaction qui existe entre l'institution qu'est la République et l'individu à statut particulier qu'est le citoyen ?
...
[...] La participation à la vie militaire revêt également une dimension honorifique : elle permet au citoyen d'exhiber son courage et son dévouement, récompensés, et reste le passage obligé pour tout accès aux fonctions prestigieuses. ( Aerarium : le citoyen contribuable (assidui). Mais le citoyen Romain est également soumis à des responsabilités bien moins exaltantes : les devoirs fiscaux. Tout particulièrement d'ailleurs sous la forme du tributum, contribution directe du citoyen aux frais de guerre proportionnellement à son cens (pro habitu pecuniarum) : le census sert de base à l'assiette du tribut et peut même en dispenser les moins riches (capite censi). [...]
[...] Le statut (nomen) du citoyen ne dépend donc pas seulement de critères objectifs, mais aussi de l'assentiment qu'apporte la collectivité sous la forme du consensus. Le census est ainsi une opération fondamentale qui enserre ensuite dans un réseau de privilèges et d'obligations extrêmement précis, et qui déterminera la place de chacun dans la vie civique, lors de la confection des listes par les censeurs. Le total des capita civium (citoyens) est donc divisé en différentes classes et en différents ordres les plus prestigieux étant les ordres équestres, sénatoriaux et les magistratures - auxquels correspondent des droits et des devoirs civiques (munera) différents. [...]
[...] Cette hiérarchisation est cependant considérée comme légitime et ses fondements idéologiques reconnus. Le census fait tout d'abord écho aux théories Platoniciennes et Aristotéliciennes selon lesquelles les meilleures constitutions sont celles résultant du cens. Mais au-delà, le régime censitaire tel qu'il fonctionnait à Rome sous la République contribuait à créer une égalité dite géométrique considérée comme plus avantageuse et plus élaborée que l'égalité simple ou arithmétique : Ainsi, plus on s'élève dans la hiérarchie des citoyens plus on bénéficie d'honneurs (ce qui peut se traduire par de meilleures places aux comices, un poids plus important dans les décisions, un accès plus faciles aux magistratures), mais plus il y a de devoirs et de contributions. [...]
[...] La citoyenneté en Rome Antique Introduction : C'est en 509 avant JC que Rome établit la République, une République d'hommes libres, après avoir chassé ses rois. C'est le changement politique qui permet la conquête de la liberté et l'apparition de la notion de citoyenneté. Il y a quelque chose qui, décidément, mérite autant d'attention et d'admiration que tout le reste : je veux dire votre généreuse et magnifique citoyenneté, Romains, avec sa grandiose conception, car il n'y a rien d'équivalent dans toute l'histoire de l'humanité. [...]
[...] C'est une des grandes différences entre Rome et les autres cités du monde antique, comme Athènes et Sparte. Alors qu'à Athènes les esclaves sont considérés comme des objets animés et sont confinés dans leur statut d'esclave, à Rome ils peuvent acquérir un autre statut s'ils bénéficient de l'affranchissement ; ils deviennent donc des citoyens. Ils acquièrent alors les mêmes droits que n'importe quel autre citoyen, obtiennent le droit de voter les lois, de participer aux élections. Ils connaissent néanmoins certaines limites politiques qui ne seront totalement effacées qu'avec la génération suivante. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture