Au IIIè millénaire, la culture cananéenne renaquit, sous la forme d'une civilisation brillante que l'on appelle traditionnellement la “Phénicie”. Ce nom de Phéniciens leur a été donné par les Grecs qui faisaient allusion ainsi à leur faculté à produire de la pourpre. Au sein du monde oriental, le peuple phénicien se distingue par une profonde originalité. C'est un peuple de commerçants et de marins, Homère a d'ailleurs chanté leur qualité de marins et ce caractère fondamental, il le conservera toujours. Malheureusement pour notre connaissance de ce peuple, les sites archéologiques phéniciens intacts sont très rares. La Phénicie couvrait une région qui correspond au Liban moderne auquel il faudrait ajouter certaines portions de la Syrie et de l'Israël actuels. La côte méditerranéenne, qui constituera la Phénicie classique, est une région longue et étroite. Les Phéniciens semblent s'être établis vers 3000 av. J.-C. Ils vivaient sur la côte entre le golfe d'Issos au nord et le mont Carmel au sud. Les intéressés se disaient eux-mêmes Cananéens, mais surtout habitants de Sidon, Tyr, Byblos et Arvad. Nous verrons quel rôle a joué la mer sur les cités phéniciennes et comment les Phéniciens ont-ils pu la surmonter et la dominer.
[...] Un pays naturellement tourné vers la mer Les premières cités phéniciennes ont été fondées dès la plus haute antiquité. Ainsi, Tyr et Sidon sont connues dès le IIe millénaire av. J.-C. et Byblos est mentionnée dans les sources égyptiennes dès le IVe millénaire. La Phénicie de l'antiquité correspond, à peu près, au territoire de l'actuel Liban, une mince bande de terre s'étendant de la Syrie au nord jusqu'au Carmel au sud, coincée entre la montagne du Liban à l'est et la mer Méditerranée à l'ouest. Les villes phéniciennes sont donc des cités côtières. [...]
[...] Tout ceci explique que les cités phéniciennes se soient naturellement tournées vers la mer et que s'y soit ainsi développée une tradition maritime. En outre, la présence du bois de cèdre du Liban offre sur place la matière première pour la construction des bateaux. Enfin, la situation géographique place la Phénicie dans une situation de carrefour entre l'Asie et la Méditerranée, entre l'Orient et l'Occident. Un deuxième facteur a conditionné l'essor commercial des cités phéniciennes, un facteur politique. En effet, vers 1180 av. J.-C., l'invasion des Peuples de la mer déstabilise la région, l'empire hittite s'effondre, l'Égypte entame un repli et s'affaiblit. [...]
[...] Fayard (1965) M. Gras et alii, L'Univers phéniciens, Edition Arthaud Fernand Braudel, La Méditerranée l'Espace et L'Histoire, coll. Flammarion 1985 (1977) André Parrot, Les Phéniciens: l'expansion phénicienne Carthage, coll. L'univers des formes, Edit Gallimard André Parrot et alii, Les phéniciens, coll. [...]
[...] Ainsi, ces navires pouvaient parcourir de longues distances et donc permettre les échanges sur une échelle vaste. Ils ont été l'instrument technique de la mondialisation phénicienne.Les Phéniciens usaient aussi de plus petites embarcations pour le cabotage, des chaloupes et des barques de pêche. Elles avaient aussi des coques rondes et possédaient soit un petit mât soit une petite rame. Une rame-gouvernail à gauche de la poupe permettait de les diriger. Comment s'organisait le commerce phénicien ? Les routes des échanges étaient multiples, à la fois maritimes et terrestres, et les produits échangés variés. [...]
[...] Les Phéniciens ont établi aussi des comptoirs en Italie, entrant ainsi au contact des Étrusques. Ils trouvaient dans cette région des ressources agricoles abondantes comme le vin, l'huile et les céréales, ainsi que des métaux, fer et argent. Au retour, les Phéniciens fondent aussi de nombreuses colonies, qui ne devaient être au départ que de simples escales. Notamment en Afrique du Nord, on trouve Linx, Tingis, Hippone, Utique, Hadrumète, Sabrata, Leptis Mais l'une d'elles a connu une grande fortune, c'est la célèbre Carthage, fondée en 814. [...]
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