Que ce soit à l'époque archaïque, c'est-à-dire au VIIIème siècle avant JC, ou à l'époque classique, la guerre est omniprésente dans les cités grecques. Chaque cité constitue une organisation politique, un système juridique, un ensemble de rites religieux, une mémoire collective, et ce, pour un territoire délimité pouvant être parcouru à pied.
De cette façon, pendant des siècles, se sont déroulés en Grèce de nombreux conflits opposant diverses cités, bien souvent très différentes.
[...] En effet, des rites ont lieu avant, pendant, ainsi qu'après le combat, à savoir des sacrifices, des consultations d'oracles et des promesses d'offrandes aux dieux en cas de soutien dans la bataille avant la guerre, des sacrifices tous les jours pour lire dans les entrailles s'il est préférable ou non de livrer bataille et des péans (chants) pendant les combats, tandis que les grands sacrifices et l'érection d'immenses trophées ont lieu suite aux combats, en même temps que sont rendus les derniers hommages aux morts. Ainsi, que ce soit par la révolution hoplitique ou par la modification des motivations de guerre qui relèvent progressivement plus du domaine de la cohésion et du problème de sténochoria que de l'intérêt économique, on constate qu'une évolution a eu lieu entre l'époque archaïque et l'époque classique. Voyons maintenant les éléments les plus marquants de cette évolution. [...]
[...] Précisons aussi que la guerre entre cités ne vise pas à l'anéantissement, à la destruction ou à la mort des soldats, et se base ainsi nettement plus sur la stratégie, la ruse, que sur la violence, tant et si bien que chaque cité organise ses combats sous les conseils d'un magistrat (et notamment celui au rôle de stratège), élu et chargé de diriger les manœuvres de combat. De cette façon, les modalités de la guerre sont les mêmes pour toutes les cités, globalement. [...]
[...] En effet, seuls les citoyens et fils de citoyens peuvent participer à la guerre, les non-citoyens, soit les femmes, les étrangers et les non libres, en étant formellement exclus. Le corps d'armée n'était donc pas nécessairement nombreux, les citoyens athéniens ne représentant que 10% de la population totale, et les citoyens spartiates seulement 1%. Toutefois, l'acquisition des connaissances de la guerre et de ses techniques n'est pas innée : elle est dispensée au cours de l'éducation à la citoyenneté, montrant ainsi l'étroit lien qui persiste entre la citoyenneté et la guerre. [...]
[...] Ces guerres médiques marquent ainsi une rupture puisque les cités doivent coopérer et qu'elles comprennent la nécessité qu'il y a à s'unir, en créant en 478 la ligue de Délos, une symmachie, c'est-à-dire un accord militaire aboutissant à la création d'une armée commune. Il y a ainsi une évolution quant à la représentation de la guerre. Par la suite, Athènes prend, en plus du commandement de la ligue, de multiples privilèges : elle fait transférer le trésor de Délos (l'ensemble des phonoï, contributions économiques et cités alliées) en son sein en 454, elle fait juger toutes les affaires judiciaires dans son tribunal et pratique l'ingérence, devenant ainsi une cité impérialiste vis-à-vis des autres cités, placées sous son joug. [...]
[...] La guerre a ensuite évolué vers une quête de terres, dans le but de pallier les problèmes concomitants de sténochoria et de surcharge démographique poussant les cités à acquérir de nouvelles fertiles où étendre sa population. Ainsi, c'est avant tout par nécessité qu'ont lieu les guerres de l'époque classique, tant de nécessité territoriale que de nécessité de cohésion. En effet, les guerres permettent de mettre en sourdine les conflits internes, les débats qui divisent la cité, en la faisant combattre contre un seul et même ennemi. [...]
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