Jules César, frontières de l'Empire romain, Pompée, Cassius, Crassus, Socrate, Plutarque, République romaine, peuple helvète, Belgique, Hispanie, pax romana, guerre des Gaules, Suétone, Cicéron
"Alexandre, César, Pompée, que sont-ils auprès de Diogène, Héraclite, Socrate ? Ceux-ci ont vu les choses, leurs causes et leur matière, et leurs guides intérieurs étaient autonomes. Ceux-là, combien de choses ils ignoraient, de combien ils étaient les esclaves !" Ainsi écrit Marc-Aurèle vers 180 après Jésus-Christ, héritier de César en sa qualité d'empereur. Mais le regard critique de l'empereur-philosophe, par-delà la comparaison avec de grands philosophes grecs, invite à considérer l'amplitude considérable que ses contemporains prêtent aux trois illustres hommes d'État cités : Alexandre, César, Pompée.
[...] Crassus meurt en 53 av. J.-C., tué au cours de l'expansion de Rome à l'Est contre les Parthes dans des circonstances que relate Dion Cassius : Telle fut la fin de Crassus : les Parthes, du moins à ce qu'on rapporte, versèrent dans sa bouche de l'or fondu, en l'insultant par des sarcasmes ; car, malgré ses immenses richesses, il avait une telle soif d'en amasser de nouvelles qu'il plaignait et regardait comme pauvres ceux qui ne pouvaient, avec leurs revenus, nourrir une légion . [...]
[...] À l'Ouest, les frontières de la République romaine comprennent, entre 58 et 44 av. J.-C., les Gaules cisalpine et transalpine, la Belgique actuelle et l'Hispanie qui agrandissent encore un territoire étendu. À l'Est, le contrôle de la bande illyrienne (actuelle partie occidentale des Balkans), de la Macédoine et de la Syrie était déjà assuré ; au Sud enfin, une partie de l'Afrique du Nord, dans la région carthaginoise, jusqu'aux portes de la Judée, achève de maîtriser la mer Méditerranée et d'en faire ce que les Romains appellent déjà la mare nostrum . [...]
[...] J.-C., il veut comme lui y [mériter], par vingt exploits mémorables, la réputation d'un grand capitaine aux yeux de ses concitoyens ; aux yeux de ses amis, celle du plus grand homme de guerre de son temps ; et celle du plus heureux des généraux aux yeux de ses ennemis mêmes . C'est donc dans ce contexte qu'est déclenchée la guerre des Gaules. Orgétorix, le chef des Helvètes, le premier par sa naissance et par ses richesses selon César, prend la tête d'une coalition gauloise pour soumettre cette dernière aisément toute entière à leur empire : c'est le point de départ de la guerre pour résister aux dynamiques romaines, notamment depuis la Gaule cisalpine soumise quelques années plus tôt par les Romains. [...]
[...] Lorsque César franchit le Rubicon en 49 av. J.-C., le général défie vertement la République et formule le projet explicite de marcher sur Rome afin de prendre le pouvoir. La guerre civile est déclenchée et Pompée abandonne Rome et l'Italie pour se réfugier en Grèce avec le Sénat ; un an plus tard, en 48 av. J.-C., Pompée est enfin défait par César qui possède désormais un imperium sans conteste sur la République romaine, ce que magnifie Corneille au XVII[e] siècle par ces quelques vers demeurés célèbres : Rome, tu serviras ; et ces rois que tu braves,/ Et que ton insolence ose traiter d'esclaves,/ Adoreront César avec moins de douleur,/ Puisqu'il sera ton maître aussi bien que le leur . [...]
[...] César, par son action considérable sur les frontières de l'empire, construit sa légende et sa gloire au regard de l'histoire. Commentaires sur la guerre des Gaules Tout entier à l'avenir, il formait des desseins plus vastes que jamais ; et le désir d'acquérir une gloire nouvelle flétrissait, pour ainsi dire, à ses yeux, la gloire qu'il avait acquise . La gloire, en effet, est le lot de César et en premier lieu, pour ses contemporains. César écrit sa légende de manière factuelle et textuelle : les Commentaires sur la guerre des Gaules sont à la fois un ouvrage pour la postérité, ainsi que le relate son contemporain Cicéron, mais également un témoignage de ses propres succès. [...]
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