Le texte est extrait de la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile. Diodore, né vers 90 av JC et mort à la fin du premier siècle avant J.C, était grec et s'est attaché à un travail de compilation historique, remontant jusqu'à la conquête de la Gaule par César. Son ambition est de rassembler en un seul ouvrage, des extraits d'auteurs le précédant
[...] Aussi Appius Claudius se servait de sa magistrature à des fins personnelles, ce qui a été assez rare dans le cas de la censure. Est-ce pour autant que le Sénat était ouvert aux idées démocratiques ? Il semble évident que l'oligarchie refusait de partager le pouvoir, comme le montre son opposition à donner le choix de la tribu aux citoyens, ce qui aurait bouleversé les instances du pouvoir. C'est pour cela que l'oligarchie refuse d'appliquer les réformes d'Appius Claudius : Cit l 30 L'oligarchie paraît donc camper sur son quasi monopole de la vie politique. [...]
[...] D'autant plus qu'avec la loi Liciniae-Sextiae la plébe a accès au Sénat par ses anciens magistrats curules, et on parle désormais de noblesse (nobilitas), regroupant sans différence dans le même imaginaire collectif les sénateurs, et leur proche descendance, issus des gens patriciennes et de l'ancienne plèbe. Nous verrons comment ce texte rend compte des difficultés rencontrées à la constitution d'une oligarchie nobiliaire unie, qui subsistent en 312, à travers , tout d'abord les réformes d'Appius Claudius, puis la réaction de la nobilitas, enfin la stratégie politique d'Appius Claudius. I. La censure d'Appius Claudius est marquée par les nombreuses réformes qu'il entreprend. [...]
[...] On peut penser que le décalage vis-à-vis de la réalité provient en fait de sa méthode de travail historique: Diodore se borne à accumuler et à transcrire les auteurs qui le précèdent, qu'il utilise comme source en s'abstenant de toute critique. La valeur historique de son œuvre varie en fonction de ses sources. On peut donc penser que c'est l'auteur dont il s'est servi pour ce texte qui avait la volonté de présenter Appius Claudius comme un ami de la petite plèbe ouvert aux idées démocratiques. [...]
[...] Et c'est encore un élément de la politique d'Appius Claudius pour se construire une carrière politique. Ainsi, il se concilie les organes du pouvoir, d'un côté il fait entrer ses clients au Sénat, de l'autre il se rend populaire auprès de la plèbe urbaine en réformant la répartition des citoyens dans les tribus , ce qui, pour Tite Live, a directement permis l'élection de Cnaeus Flavius. Enfin, on sait également qu'Appius Claudius s'opposa en 300 à la lex Ogulnii, loi partageant entre patriciens et plébéiens les charges de pontifes et d'augures. [...]
[...] L'apparence démocratique des réformes d'Appius Claudius ne doit pas cacher sa stratégie politique d'ensemble. Tout d'abord Appius Claudius évite de poursuivre trop avant ses réformes, et préfère se concilier certains amis: Cit l 24 C'est tout d'abord les chevaliers qu'il essaie de se concilier: Cit l 26 Les chevaliers correspondent aux citoyens les plus riches à qui on confie un cheval pour qu'ils constituent la cavalerie de l'armée, cheval qui représente en même temps un insigne honneur. C'est également le milieu sénatorial qu'il ménage: Cit l 28 En effet le censeur avait la responsabilité de corriger l'album sénatorial, en nommant de nouveaux sénateurs en cas de défection, mais également en rayant ceux qu'il jugeait indignes de la charge. [...]
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