Salluste, "La conjuration de Catilina" : commentaire

Résumé du document

La conjuration de Catilina est une des trois oeuvres littéraires de Salluste, auteur romain du Ier siècle avant JC. Né à Amiterne en Sabine en 86 avant JC, il est décédé à Rome en 36 ou 35 avant JC. Salluste était issu d'une famille libre de souche plébéienne. Il reçut une solide éducation et mena une carrière politique à Rome : tribun en -52, il s'opposa au parti aristocratique et à son chef Pompée, puis, fut ensuite exclu du sénat pour immoralité. Lorsque la guerre civile éclata, il rejoignit César en Gaule, ce qui lui permit d'être réhabilité dans la vie politique romaine et de poursuivre son cursus honorum (...)

Extraits

[...] Le sénat décide également d'envoyer Antoine, un des deux consuls à la poursuite de Catilina et de confier la ville à Cicéron. Salluste ne s'attarde pas sur le personnage d'Antoine, considéré cependant par certains comme l'un des plus sinistres pillards de la république romaine. Avant d'obtenir le consulat avec Cicéron en il avait acheté des voix pour se faire nommer tribun de la plèbe en -71 et avait été chassé du sénat par les censeurs. Le choix d'envoyer Antoine à la recherche de Catilina, paraît d'autant plus surprenant, que ce dernier était soupçonné de tractations suspectes avec Catilina. [...]

[...] Il diffusait l'idée selon laquelle, l'égalité avait été rompue par l'égoïsme et la cupidité de certains privilégiés au détriment des petits nobles ruinés et criblés de dettes. Cette dimension égalitaire attira la plèbe qui se sentait délaissée par le pouvoir en place. Salluste porte un regard péjoratif sur cette plèbe, en suivant Catilina, elle ne faisait que suivre son habitude (l. 33). Il reprend ici l'idée que la plèbe est une entité hétérogène qui n'a pas de place clairement définie dans la société et qui tend toujours vers un bouleversement de la cité qu'elle espère bénéfique. L'auteur oppose cette plèbe aux bons citoyens (l. [...]

[...] Bibliographie Sources - Salluste, La conjuration de Catilina, La guerre de Jugurtha, Fragments des Histoires, Texte et Traduction, Les Belles Lettres, Paris II- Ouvrages généraux - J.-M. David, La République romaine, Paris - M. Le Glay, Y. Le Bohec, J-L. Voisin, Histoire romaine, PUF - Y. Le Bohec, Histoire romaine, Textes et documents, PUF - M. Christol, D. Nony, Rome et son empire, Hachette Supérieur, Paris - G. Walter, Historiens romains, historiens de la République, Bibliothèque de la Pléiade III- Ouvrages spécialisés - G. Boissier, La conjuration de Catilina, Hachette, Paris, 1905. [...]

[...] En un tribun de la plèbe partisan de Pompée, A. Gabianus, proposa une loi qui donnait à Pompée un imperium consulaire d'une durée minimum de trois ans, s'étendant sur toute la Méditerranée et sur une bande côtière de 65 km environ (l. 86-87). La plupart des sénateurs étaient hostiles à ces dispositions exceptionnelles qui donnaient trop de pouvoir et d'importance à un homme qu'ils ne souhaitaient pas voir grandir à ce point. À la fin de l'année la piraterie était éradiquée, Pompée reçut alors le titre d'imperator. [...]

[...] L'auteur précise d'ailleurs, que nombre de citoyens étrangers à la conjuration partirent au début pour rejoindre Catilina (l. 102-104). On peut se demander quelles ont été les motivations de cet engouement autour de Catilina? On a déjà évoqué sa personnalité, son charisme, sa volonté de changer l'ordre des choses dans la cité . C'est peut-être cette dernière idée qui est ici à retenir? La conjuration se met en place dans un climat de conflits et de décadence dans la cité romaine; les conjurés espèrent à travers celle-ci changer la cité et rétablir des valeurs qui leurs paraissent plus justes. [...]