Cet extrait du chapitre XIV des Annales de Tacite nous décrit la situation en Bretagne juste après la révolte de Boudicca, reine des Icéniens. Tard venue dans la série des conquêtes occidentales, la Bretagne est une portion de l'Empire qui a posé aux Romains les plus graves soucis, non seulement sur la conquête elle-même mais aussi sur le régime à lui appliquer. Appartenant à la catégorie impériale par le type de province à réaliser, elle a comme détenteur de l'autorité un représentant direct de l'empereur, un légat de haut rang, chef à la fois de l'armée et du territoire à administrer qui a comme collaborateur, pour les finances et l'économie, un procurateur.
[...] Rome et l'empereur choisissent la voie de la paix par l'intermédiaire de personnes qui tendent au pacifisme telle que Classicianus et les deux gouverneurs qui se succèdent l'un après l'autre à Suetonius Paulinius : Petronius Turpilianus juqu'en 63 et Trebellius Maximus jusqu'en 69 qui ne sont pas des conquérants, mais des administrateurs qui s'attachent à mériter la confiance des habitants. La conquête et la soumission doit donc passer désormais par la confiance. L'action des procurateurs sera déterminante dans le contrôle des gouverneurs pour une meilleur acculturation des populations. On peut se demander si au cours des années, les problèmes d'administration liés aux provinces seront réglés. [...]
[...] C'est sans doute dans cet aspect qu'intervient le procurateur, agent de l'administration développé par le régime impérial Le rôle des procurateurs. On note à la ligne 1 Iulius Classicianus, envoyé comme successeur à Catus et à la ligne 10 la référence au propréteur En effet, le recours à l'écrit qui s'avère généralement trop lent pour agir sur les événements, l'empereur doit s'appuyer sur d'autres agents de l'administration développés par le régime impérial. Certains historiens, comme par exemple Hans Georg Pflaum soutiennent, en s'appuyant notamment sur ce passage, que les empereurs mettent en place ce système (légat et procurateurs) pour que les procurateurs exercent une surveillance sur les légats. [...]
[...] Mais son rôle est nul en cours de campagne. Sous Auguste, en transférant la direction de la guerre d'un conseil, le Sénat, à un homme, l'empereur, c'est donner plus de poids au pouvoir central et affirmer une volonté de contrôle plus strict sur les généraux en campagne. On le remarque dans ce texte, au moment du conflit entre Suetonius et Classicianus, Classicianus fait appel à Rome et donc à l'empereur afin de régler le litige. En théorie, c'est l'empereur qui décide de la marche à suivre pour toutes les opérations. [...]
[...] Je crois que cet extrait comporte beaucoup d'informations. D'une part, bien que Polyclitus arrive de manière terrible, il n'impressionne que les généraux et les soldats Romains, car il est affranchi et que les Gaulois ne prennent pas en compte sa puissance. En envoyant une personne qui reflète l'image de l'affranchi, une personne neutre, ni vraiment romain, ni vraiment gaulois, c'est peut être un moyen pour Caton de calmer les ardeurs des combattants. D'un autre coté, on voit à la ligne 14 . [...]
[...] BONDOT Etienne Conflit entre le légat et le procurateur de Bretagne. Plan : I. Un système administratif complexe Le contrôle des gouverneurs Le rôle des procurateurs. II. Le chemin de la paix Une réconciliation impossible par les armes Polyclitus, agent de la concorde. Bibliographie : Patrick Le Roux, Le Haut-Empire en Occident d'Auguste aux Sévères, Seuil Malesherbes. Marie-Pierre Arnaud-Lindet, Histoire et politique à Rome, les historiens romains (IIIe av J.-C Ve ap. J.-C) Bréal. [...]
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