En 1896, le baron de Coubertin crée lors des premiers jeux olympiques modernes une épreuve d'endurance reliant Marathon à Athènes, que remporte un berger grec de 24 ans, Spiridon Louys. Cette compétition fut instituée en l'honneur de l'hoplite Philippidès qui aurait selon la légende, au terme de la bataille de Marathon, parcouru la distance séparant Marathon d'Athènes (soit environ quarante kilomètres) en courant et se serait exclamé « Nénikèkamen » (Victoire !) avant d'expirer. Cette légende et la bataille de Marathon constituent aujourd'hui l'un des épisodes militaires les plus célèbres de l'Antiquité. Elles symbolisent la résistance des Grecs face à l'expansion perse. Cet affrontement nous est relaté au livre VI (portant le nom de la muse Erato) des Enquêtes d'Hérodote et qui concerne la première guerre médique, plus particulièrement la réaction des Grecs et cette victoire de Marathon. Hérodote conçoit l'histoire au présent. L'histoire comme genre littéraire est en effet une invention des Grecs qui s'explique sans doute par la généralisation de l'écriture à la fin de l'époque archaïque ; elle est apparue au VIe siècle en Asie Mineure dans ce qu'on appelle l'école de Milet dont le principal représentant est Hécatée auquel se réfère Hérodote. L'histoire s'affirme dans l'Athènes classique avec ce dernier, considéré comme le père de l'histoire. Ses Enquêtes, (sens de son titre en grec Historiai, au pluriel), ont certainement été lues et composées dans l'Athènes de Périclès où il arriva après une série de voyages et qu'il quitta pour suivre les colons, lesquels à l'instigation de Périclès partirent fonder Thourioi. C'est à cet endroit qu'il mourut aux alentours de 420. Hérodote défend la cause du panhellénisme. Ouvert en effet par l'éloge de la liberté, le livre se clôt sur l'affirmation d'une identité panhéllenique, fondée sur la langue et sur les cultes qui s'est construite durant les guerres médiques.
Le récit de l'historien permet ainsi de défendre et justifier l'empire athénien au moment où il commence à être remis en cause par des sécessions d'alliés : vainqueur des perses à Marathon et à Salamine, Athènes apparaît à l'historien comme le garant de la liberté des Grecs. Il s'agit donc plus d'une histoire idéologique que d'une histoire militaire.
Cette narration est l'œuvre d'un individu originaire d'une des cités tributaires, puisque Halicarnasse, patrie de l'historien est entrée dans la ligue de Délos. De même il faut noter que ses récits sont souvent entrecoupés de belles histoires et que parfois la fiabilité de ses propos est à prendre avec précaution. Ainsi, dès l'Antiquité, Plutarque le qualifiait de « menteur ». En dépit des longs récits, il ne s'intéresse pas aux batailles pour elles-mêmes. Il est d'ailleurs difficile de les reconstituer ; pour l'historien et pour une partie de l'opinion publique elles avaient pris une valeur symbolique : ainsi le récit de Marathon exalte l'autochtonie et la supériorité du soldat qui se bat sur son sol. Cependant, Hérodote ne fut pas le témoin ni un acteur des guerres médiques puisqu'il est né vers 485 avant Jésus-Christ mais il en a vu les répercussions dans les cités d'Asie Mineure où des crises et la guerre civile ont provoqué l'exil de sa famille loin d'Halicarnasse. Dès le début de son œuvre il écrit « Hérodote d'Halicarnasse présente ici les résultats de son enquête afin que le temps n'efface pas le souvenir des actions humaines et que les grands et merveilleux exploits accomplis tant par les Grecs que par les Barbares ne tombent dans l'oubli, avec, en particulier, la raison du conflit qui mit les uns et les autres aux prises » (I, 1). Relater la bataille de Marathon s'inscrit dans cette volonté de l'auteur. Cet extrait nous présente le déroulement de cette dernière, la contextualise tout en mettant l'accent sur l'organisation des troupes, la mise en application des différentes stratégies mais aussi en faisant l'éloge du courage et de la victoire des Grecs. Trois étapes sont ici présentées par l'auteur lui-même à savoir l'ordre de bataille, la victoire de Marathon et le sauvetage d'Athènes Cela nous amène alors à nous intéresser à différentes facettes de cette bataille : tout d'abord les enjeux et les forces en présence. Cela permettra dans un second temps d'expliquer les raisons d'une victoire surprenante ainsi que les différentes conséquences.
[...] La victoire de Marathon allait devenir dans l'imaginaire athénien le symbole de la grandeur de la cité mais aussi de la prééminence de la guerre hoplitique alors que prévalaient jusque là les exploits individuels. De nombreuses célébrations vont avoir lieu en l'honneur de cette victoire. Hérodote parle en effet de fêtes qu'ils célèbrent tous les cinq ans et lors desquelles le héraut comprend aussi les Platéens dans les vœux qu'ils fait aux Athéniens en réponse à l'aide qu'ils ont fournie à ces derniers. [...]
[...] Bien qu'appartenant à cette aristocratie dont se méfiait Pisistrate et ses fils, il s'est vu confier le commandement de la colonie athénienne de Chersonèse de Thrace. Il y régna en maître pendant environ trente ans ; à son retour à Athènes en 493, il fut accusé d'y avoir établi la tyrannie mais parvint à échapper à la condamnation. Il fut élu stratège en 490. Miltiade connaît bien les faiblesses de l'armée perse pour avoir accompagné Darius Ier dans sa compagne contre les Scythes en 514. Miltiade est aidé de Callimaque, général athénien, troisième archonte d'Athènes en 490 av. [...]
[...] Divers éléments les contraindront à donner l'ordre de la retraite par la suite. Une bataille voulue et préparée minutieusement par les Perses Cela ne va pas décourager Darius ; toute l'année 491 est consacrée aux préparatifs militaires et diplomatiques d'une nouvelle offensive. De nombreuses cités grecques reçoivent des ambassadeurs demandant leur soumission. Certaines s'exécutent, mais selon Hérodote, d'autres comme Athènes ou Sparte refusent et mettent à mort les ambassadeurs perses sans toutefois prendre de véritables mesures pour devancer la future offensive. [...]
[...] La place occupée par le polémarque, par les stratèges ou par les tribus est sujette à des lois. Rien n'est laissé au hasard dans cette organisation. Au premier signal, les Athéniens franchirent en courant cet espace (l. 12) Les Grecs qui attendent sur deux hauteurs, à savoir le Pentélique et le Parnès comprennent qu'il ne leur reste qu'une seule option : battre les Perses à Marathon et atteindre Athènes avant la flotte ennemie dirigée par Datis. La stratégie proposée par Miltiade va porter ses fruits ; au petit matin, les Grecs avancent en marchant vite, puis au trot et dans les 150 derniers mètres au pas de course afin d'éviter le plus gros des flèches ennemies. [...]
[...] La bataille de Marathon : le combat : Hérodote, Enquête 102-117, François-Dominique Fournier éd. (texte de la première moitié du Vème siècle) Commentaire En 1896, le baron de Coubertin crée, lors des premiers jeux olympiques modernes, une épreuve d'endurance reliant Marathon à Athènes, que remporte un berger grec de 24 ans, Spiridon Louys. Cette compétition fut instituée en l'honneur de l'hoplite Philippidès qui aurait, selon la légende, au terme de la bataille de Marathon, parcouru la distance séparant Marathon d'Athènes (soit environ quarante kilomètres) en courant et se serait exclamé Nénikèkamen (Victoire avant d'expirer. [...]
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