Donner une définition précise et unique du banquet dans l'antiquité grecque serait chose difficile car il regroupe des caractéristiques différentes selon les lieux et les moments. Selon Pierre Brulé, le banquet « qu'il soit entièrement privé ou entièrement public, ou organisé à l'intérieur des cercles intermédiaires de sociabilité comme la phratrie […] désigne un repas au caractère rituel pris en commun par des égaux ». On voit donc deux sortes de banquets, les banquets publics à l'initiative de la cité ou d'un évergète se déroulant souvent dans un jardin avec des invités sélectionnés selon des critères bien particuliers à l'occasion d'une fête religieuse, d'une victoire militaire…
Et les banquets privés qui sont organisés par un particulier pour ses amis pour diverses raisons (victoire sportive, naissance…) et se déroulant au sein de l'oikos en deux temps. Un premier temps appelé deîpnon où les convives se restaurent et un second temps appelé symposion que l'on peut traduire par « réunion de buveurs » et suivant un rituel bien précis.
[...] Mais la plupart du temps, il s'agit en fait d'un banquet mixte entre hommes et femmes plus que des banquets exclusivement féminins. Nous l'avons vu le banquet public est discriminant envers les citoyens les plus pauvres, les étrangers et dans une certaine mesure les femmes. Il intègre plus qu'il n'éduque, en effet les différentes inscriptions dans les cercles de sociabilité vont contribuer par la suite à l'éducation des jeunes hommes et des jeunes femmes en leur reconnaissant une place en tant que fille ou fils de citoyen et donc en tant que futur citoyen. [...]
[...] Les étrangers de passage, les EPIDEMOUNTES sont en toute logique invités de manière plus rare aux banquets, car au contraire des KATOIKOUNTES ils ne sont pas stables et ne participent pas à la vie économique de la cité. Il arrive cependant que les étrangers de passage soient conviés aux banquets dans la cité où ils arrivent. Ils peuvent être les messagers pour des grandes compétitions comme les Jeux Olympique par exemple, des ambassadeurs ou tout simplement des personnalités éminentes politiquement, économiquement ou intellectuellement. On les invite pour assurer la renommée de la cité, mais aussi pour montrer sa richesse et sa puissance. [...]
[...] On trouve aussi quelques exemples de banquets organisés par les femmes. Par exemple, à AKRAIPHIA la femme d'EPAMINONDAS invite au banquet les femmes, les jeunes filles et les esclaves. Il existe également des femmes évergètes qui offrent des repas, souvent dans le cadre d'une prêtrise même si nous avons quelques exemples assez rares de femmes bienfaitrices offrant des repas, comme ACHIPE en 130 av. J.-C. à KYME qui offre deux banquets à l'occasion de la dédicace de la salle du conseil et des statues du bâtiment qu'elle avait financées. [...]
[...] On pourrait alors se demander quelles sont les causes qui font du banquet, à la fois un lieu d'intégration et de discrimination ? Le banquet public, une manifestation de sa citoyenneté Le banquet permet à l'homme, et dans une moindre mesure à la femme de s'intégrer socialement et civiquement à sa cité au travers des grands banquets organisés par la cité pour différentes occasions. Mais être convié à un banquet public est également un facteur d'exclusion selon son statut ou sa richesse Le banquet, une intégration sociale et civique Intégration aux différents cercles de sociabilité (exemple de la Crète Selon l'expression de RAOUL LONIS A Athènes, on vote avec sa tribu, on se bat avec sa tribu, on mange avec sa tribu On note des banquets qui vont intégrer les garçons comme les filles à la citoyenneté dans les différents cercles de sociabilité, que se soit au sein de la famille avec les AMPHIDROMIES ou la DEKATEE mais également lors de l'intégration à la PHRATRIE pendant les APATOURIES (APELLAI à Delphes) ou dans son dème. [...]
[...] Par exemple, le roi AGIS revenait d'une expédition où il avait vaincu les Athéniens et voulant souper avec sa femme, il demanda des portions qu'on lui refusa. Nous avons bien ici la preuve que le banquet chez les spartiates est masculin et surtout commun et que personne, pas même un roi ne peut y déroger. De plus, chaque spartiate doit participer aux frais du repas. S'il est trop pauvre pour payer, il en est exclu et peut même perdre sa citoyenneté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture