Le royaume des Francs va devenir la formation politique la plus importante grâce à une alliance avec l'Église, sachant que l'avènement résulte d'un coup d'État légitimé par le pape.
La légitimation de la nouvelle dynastie des Carolingiens s'inscrit dans une alliance politique entre le maire du palais et le pape.
Dès le 7e siècle, le maire du palais gouvernait en fait le palais du roi des Francs (les rois fainéants). Le renforcement de l'autorité du maire du palais s'explique par une complicité tacite de l'aristocratie terrienne ; l'aristocratie locale préférait une autorité royale faible pour agir en toute liberté dans ces terres. Et cela s'explique aussi par le fait que la fonction de maire du palais était devenue héréditaire depuis la fin du 7e siècle. Cette hérédité assurait une stabilité du pouvoir aux mains d'une même famille. Enfin, la famille du maire du palais avait acquis une prestigieuse réputation sur les champs de bataille. En l'an 732, le maire du palais Charles Martel avait arrêté les invasions musulmanes à Poitiers. Il passait pour le sauveur du royaume des Francs et de la chrétienté.
[...] Le pape confirme Pépin dans ces fonctions. Il légitime le coup d'État de Pépin par le recours à la cérémonie du sacre. De son côté, Pépin s'engage à intervenir en Italie pour défendre Rome contre les Lombards. Pendant la discussion, le pape produit des documents : c'est la donation de Constantin. Il s'agit des plus célèbres faux documents du moyen âge, qui ont justifié les prétentions du pape au spirituel et au temporel. Ces textes se présentent comme un acte émanant de l'empereur Constantin. [...]
[...] La capitale de l'empire de Charlemagne sera située à Aix-la-Chapelle. Le centre politique de l'Europe avait été déplacé vers le Nord. Ces conquêtes faisaient de Charlemagne un maître de l'occident dans les faits et cela avant même son couronnement impérial. Le couronnement par le pape symbolisa la reconstruction de droit de l'empire d'occident. Le couronnement de Charlemagne eut lieu lors de la messe de Noël le 25 décembre de l'an 800 à la basilique St-Pierre de Rome. Le Pape Léon III posa la couronne impériale sur la tête de Charlemagne, puis la foule acclama le nouvel empereur. [...]
[...] Ils admettent que le pouvoir est inspiré de Dieu et de sa loi. La volonté divine est de faire respecter sa loi pour conduire tous les chrétiens vers le salut éternel. La fonction du roi est donc bien avant tout de faire respecter la loi de Dieu, la paix et la justice de Dieu. La théocratie est un régime d'exclusion pour les communautés non-chrétiennes, qui devront se convertir ou être pourchassées. Charlemagne hérite de cette conception. Section 2. L'avènement de l'empire carolingien. À partir de 768, Charlemagne règne en roi des Francs. [...]
[...] A Byzance, c'était bien de montrer que le pouvoir venait du peuple et des victoires de l'empereur. C'était l'acclamation, considérée comme une élection, qui donnait toute sa légitimité au nouvel empereur. Or, là, il y eut inversion du rituel : Charlemagne a reçu la couronne du pape avant d'être acclamé. C'était alors affirmer à tous que c'était le pape qui désignait l'empereur en occident, qui détenait le rôle créateur de l'occident. Cet acte indique le début de rapports très difficiles entre l'empire et la papauté, puisque ce rôle prépondérant du pape lors du couronnement était porteur d'une revendication : la revendication de la primauté pontificale sur les empereurs. [...]
[...] L'évolution du fondement et de la conception du pouvoir La royauté des francs prend un caractère sacré et s'enrichit de la définition du ministère royal. A. Le fondement du pouvoir légitime par le sacre Pépin le Bref a voulu légitimer son pouvoir après le coup d'état de 751. Pépin fait d'abord appel à la coutume de l'élection en raison de son absence de légitimité dynastique par le sang. Le roi réunit une assemblée des grands du royaume et se fait élire roi des francs. [...]
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