“Pendant mon sixième et mon septième consulat, après avoir éteint les guerres civiles, maître souverain et universel du consentement de tous, je fis passer l'État de mon pouvoir au gouvernement du Sénat et du Peuple romain. Pour ces services, le Sénat m'accorda le titre d'Auguste, l'entrée de ma maison fut revêtue de lauriers, et une couronne civique fut fixée sur ma porte. On plaça dans la Curie julienne un bouclier d'or; l'inscription proclamait qu'il m'avait été offert par le Sénat et le Peuple romain, à cause de ma vertu, de ma clémence, de ma justice et de ma piété. De ce jour, je l'emportai surtout en autorité, mais n'eus absolument pas plus de pouvoir que les autres magistrats, mes collègues». Dans ces phrases, Auguste, au terme d'une carrière de plus de cinquante ans, définit son œuvre politique. Il est l'auteur de la révolution la plus profonde qu'ait connue le monde antique après Alexandre le Grand, mais cette révolution n'a réussi que parce qu'elle semblait une restauration.
En effet, le caractère singulier de ce personnage marqua par son intelligence l'Histoire de Rome, comme surtout l'Histoire de l'Humanité.
L'étude de ce personnage nous fait pencher sur le sujet suivant à savoir Auguste et la fondation du Principat. Car entre autre, le nom d'Auguste est lié à son grand œuvre qu'est le principat, qui se révélera être un régime politique très particulier, et singulier à travers ce personnage, d'Octave Auguste. Par définition, le principat est le régime du « prince », or à Rome on appelait « princeps », le premier des citoyens, et la plus haute personnalité du Sénat ; or, Octave hérite de ce nom, qui était le plus titré des noms, avant qu'on lui attribue le nom célèbre d'Auguste.
En effet, Octave se voit attitré le nom d'Auguste, qui signifie le plus grand sachant que ce titre reste ambiguë caril n'a pas de portée juridique nette. Toutefois, cette désignation met en avant, à la fois une signification politique : en somme, son titulaire détient l'autoritas, et à la fois une signification religieuse puisque son titulaire est considéré comme protégé des dieux.
De 30 à 27, Octave prépara l'organisation définitive de son régime par une remise en ordre générale. Le Triumvirat avait expiré le 1er janvier 32; En effet, dés qu'il fut débarrassé de ses ennemis, il renonça à la cruauté dont de nombreux auteurs comme Platon blâmait son « horrible, inhumaine et cruelle conduite ».Cependant, tous passèrent rapidement sur cette période de sa vie pour louer les quarante années de grandeur et de paix qu'il assura à l'empire, après Actium.Le 13 janvier -27 après J.C ,du sénat, du sénat ,Octave se voit attribuer le pouvoir proconsulaire pour dix ans, et reçoit le titre de princeps senatus, titre assez vague qui faisait de lui le premier des sénateurs et offrait l'avantage de camoufler sous des dehors modestes la réalité de son autorité.
Octave substitua à la République un nouveau régime appelé communément “Empire” mais comprenant en réalité un mélange savant d'institutions républicaines et monarchiques. C'est la raison pour laquelle il convient mieux d'appeler cette nouvelle période politique romaine par le “Principat”. Ce régime constituait non une monarchie, mais bien plutôt une sorte de “dynarchie” : d'une part le Sénat et le Peuple romain, comme au temps de la République et de l'autre, le prince et sa maison, exerçant une fonction de régulation et de contrôle. Ces deux éléments constitutifs du pouvoir coexistèrent jusqu'au IIIème siècle ap. J.-C. dans un équilibre toujours menacé mais toujours préservé.
Quoiqu'il en fut Auguste (ou Caesar Octavius Augustus)né en -63 av.JC et mort en 14 après J.C,fils adoptif de Jules César,demeura l'un des empereurs romains les plus célèbres.De surcroît, il n'osa pas suivre la voie adoptée par son père adoptfi postume. Il instaura plutôt un nouveau régime: le Principat. Ce régime a une nature juridique complexe. Comme le régime républicain ne repose pas sur une constitution écrite, cela ne permet pas de le définir strictement. Ce qui surprend, c'est que désormais Auguste appelé Princeps n'est pas nommé roi, ni même empereur, mais il est cependant le maître réel d'un immense territoire.
Il semble donc intéressant ici de voir comment, Auguste, en créant un nouveau régime politique, tente de concilier une monarchie et une république en fondant le principat.
Comment, à travers le principat, Auguste réussit-il à créer un régime de compromis?
[...] I)une façade républicaine de l'Empire. Auguste reste prudent et va conserver les institutions républicaines en apparence,tout en les modifiant habilement (A),puis s'attribuera à cet effet les pouvoirs découlant de ces institutions républicaines, tout en les renforçant au profit de sa personne des institutions républicaines amoindries par la personne du “princeps”. 1)les Assemblées et le Sénat,des institutions dépendantes de l'imperator; Alors qu'au sein des assemblées beaucoup de lois sont votées, le pouvoir législatif des comices sera amoindri par le pouvoir de commandatio de l'empereur.On assiste également à la suppression de leur fonction judiciaire. [...]
[...] Octave est présenté comme le sauveur providentiel, celui qui, grâce à son "génie a su ramener la paix et la prospérité ; il est le "Père de la Patrie Entouré d'artistes et de lettrés, Auguste encourage l'exaltation de la fibre patriotique qui flatte l'orgueil des Romains. Les cultes religieux se multiplient comme celui adressé au "génie" (divinité protectrice des pater familias) d'Auguste ou celui rendu à la Paix (construction d'un autel l'Ara Pacis ).Les provinces ne seront pas en reste. Le culte impérial donne l'occasion aux élites de montrer leur attachement ainsi que leur fidélité à Rome. L'essence divine de l'imperator. [...]
[...] Mais, en fait, l'autorité de tous ces magistrats est ruinée par la création de fonctions parallèles, celles des représentants de l'empereur, fonctions dont les empiétements feront constamment reculer devant elles les magistratures républicaines. En fin de compte, les magistratures sont maintenues pour satisfaire l'élite romaine et maintenir l'illusion de la République. La dictature et la censure sont supprimées. Les édiles et les tribuns seront vidés de leurs fonctions puis supprimés par Alexandre Sévère. Finalement, et contre toute attente, les magistratures sont concentrées dans les mains d'Auguste. [...]
[...] Il développe à son profit la définition de lèse-majesté. Il s'octroie le droit de veto contre le sénat et les magistrats. En pratique, il n'utilisera pas cette possibilité, mais nous pouvons voir qu'avec ce véto il possède un moyen de dissuasion notable. Il dispose en plus de l'auxilium et de surcroit il se proclame le défenseur des plébéiens. Il organise des jeux et distribue du blé et construit de nombreux monuments. Il n'est pas assujetti aux limites de la ville, il l'exerce dans tout l'empire. [...]
[...] Concernant, les magistratures qui subsistent, elles sont peu à peu vidées de leurs pouvoirs et deviennent essentiellement honorifique. C'est pourquoi elles continuent à être recherchées par les grandes familles. Elles supposent que leur titulaire engage des dépenses colossales, mais elles permettent une ascension sociale et politique en conférant un grand prestige. La fonction des édiles curules est supprimée sous la dynastie des sévères. La questure subsiste, mais ils n'ont plus d'attribution financière puisque cette tâche financière revient aux agents de l'empereur. [...]
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