Démocratie aristocratie athènes révolutions Vème siècle Grèce antique histoire régime limites
Au Ve siècle av. J.-C., Athènes voit naître une confrontation entre deux idéologies distinctes et profondément antagonistes : l'idéologie démocratique et l'idéologie aristocratique. L'idéologie aristocratique est ici, conçue comme l'ensemble des idées et des représentations permettant de reconnaître certains hommes comme les « meilleurs » et de justifier ainsi le pouvoir à ces citoyens privilégiés. En effet, le concept d'aristocratie en tant que forme de gouvernement où le pouvoir souverain appartient à un petit nombre de personnes et à une classe héréditaire particulièrement, s'oppose à la situation présente d'Athènes, qui évolue progressivement vers l'établissement d'un régime démocratique, dès le début du Ve siècle av. J.-C.. La démocratie est quant à elle, la forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple, le pouvoir étant alors dépendant de la majorité par conséquent. Dès les années 510, les formes armées lacédémoniennes et les émigrés athéniens renversent le tyran Hippias, mettant fin au régime tyrannique qui persistait depuis le VIIIe siècle, et instaurent ainsi un tout nouveau régime démocratique, orchestré et mis en forme par le législateur athénien Clisthène.
Pour traiter ce sujet, nous délimiterons donc le Ve siècle aux premières réformes de ce « partisan du peuple », datant de 508-507 jusqu'au rétablissement de la démocratie en 404-403, auparavant usurpé par le régime oligarchique et tyrannique des « Trente ». La démocratie, qui n'est d'abord qu'une pratique politique, développe progressivement sa propre idéologie à travers les formulaires de décrets populaires, les discours visant à justifier le pouvoir démocratique, ainsi que les oraisons funèbres proclamées en l'honneur des soldats décédés pour la patrie, notamment lors de la guerre du Péloponnèse qui opposait Athènes aux spartiates.
Ainsi, face à cette présence imposante de l'aristocratie dans un régime se voulant démocratique, peut-on parler d'une réelle démocratie ? En effet, que devient l'idéologie aristocratique dans cette démocratie athénienne ? Comment la démocratie reconnaît-elle les « meilleurs » et que deviennent alors ces hommes illégitimement privilégiés ?
[...] En cela donc, Athènes est une cité inégalitaire et hétérogène qui respecte la démocratie et se veut démocratique malgré tout. Au Ve siècle, la cité d'Athènes impose un régime majoritairement démocratique. En effet, on ne peut contredire la volonté de cette cité hégémonique à instaurer un régime populaire, dirigé par les citoyens de la cité par le biais de réformes majeures que sont le Conseil des Cinq cents, la création de l'Ecclésia et de l'Héliée, ou encore la devise d'isonomie . [...]
[...] En cela même, la citoyenneté restreinte conteste l'idée d'un régime démocratique, puisque le pouvoir est délégué à une mineure partie du peuple. D'autant plus que la citoyenneté n'est pas gagnée d'avance: elle est à obtenir au prix de nombreuses conditions. A la citoyenneté restreinte et écimée s'ajoutent des règles strictes et draconiennes afin de trier encore une fois, les hommes pouvant être citoyens de ceux qui ne le méritent pas Ainsi, pour être citoyen, il faut être né de père athénien dans un premier temps, et de mère athénienne, depuis la loi de Périclès édictée en 451. [...]
[...] Ainsi, la présence marquée, mais pas écrasante pour autant de l'aristocratie au sein de la cité d'Athènes au Ve siècle av. J.-C. nous permet de parler de démocratie à tendance aristocratique pour désigner ce régime athénien, fondateur de nombreuses réformes démocratiques qui se retrouvent dans nos sociétés actuelles. Bibliographie Le monde grec antique, M-C Amouretti La Grèce au Ve siècle, E. Lévy Aristocratie et démocratie, idéologies et sociétés en Grèce Ancienne, A. Fouchard Histoire politique du monde grec antique, Baslez Introduction à l'histoire de l'Antiquité, P. [...]
[...] Lorsque tous les orateurs ont terminé leurs remarques, démonstrations et plaidoyers en tout genre, le vote peut alors s'effectuer. Bien que les fonctions de l'Ecclésia soient centrales dans l'organisation de la société démocratique, elle délègue de nombreuses tâches administratives au Conseil des Cinq cents, comportant 500 membres entièrement consacrés à leurs fonctions et siégeant de permanente durant toute une année. Les fonctions principales de cette institution dont nous avons déjà parlé ultérieurement (cf page sont de contrôler la politique étrangère, l'administration intérieure, la défense de la cité et les finances. [...]
[...] En parlant de la démocratie athénienne, nous parlerions donc d'une démocratie inégalitaire, fondée sur la fortune et les classes censitaires. En effet, bien que la démocratie ait été mise en place, Clisthène a préféré conserver la maintenance des classes censitaires, classes qui occupent une place centrale au sein même de la société dite démocratique Les pentakosiomédimnes, citoyens appartenant à la première classe censitaire, soit la classe la plus prospère où le revenu annuel du citoyen est d'au moins 500 médimnes de céréales, servent les fonctions les plus honorifiques et les plus influentes. [...]
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