A l'été 338, Philippe II de Macédoine fait subir à Athènes une défaite des plus difficiles et des plus lourdes de conséquences. Les hommes politiques de la cité, malgré leurs divergences d'opinion, se comportent de façon réfléchie et agissent dans l'intérêt de la cité. A l'habileté des hommes politiques de l'époque, il faut ajouter que le centre de gravité des événements s'est déplacé et Athènes bénéficie donc pendant une quinzaine d'années d'une certaine tranquillité pour s'occuper de ses affaires internes grâce à l'expédition d'Alexandre. En effet, après le désastre de Chéronée il semble à la cité que son avenir peut encore lui être favorable. Les Athéniens se mettent alors à l'oeuvre pour reconstituer les forces de la cité et réparer la défaite. Lycurgue, en sa qualité de trésorier, joue le rôle d'un véritable ministre des finances qui contrôle tous les revenus et les dépenses et qui crée des ressources nouvelles et il est à l'initiative de nombreux projets allant dans le sens d'une restauration de la puissance d'Athènes. Nous montrerons donc qu'au lendemain de la défaite à Chéronée, Athènes met tout en oeuvre pour se relever et pour retrouver de sa puissance et de son prestige d'antan dans tous les domaines. Pour cela, nous étudierons dans un premier temps la situation d'Athènes au lendemain de la défaite. Nous nous intéresserons ensuite à la restauration financière et morale et enfin nous verrons dans quelle mesure Athènes se redresse dans le domaine de la défense.
En 338, un millier d'Athéniens sont morts à Chéronée et deux mille sont tombés aux mains de Philippe. Ces pertes sont extrêmement lourdes pour Athènes qui comptait au plus trente mille citoyens mâles adultes. Philippe qui ne souhaite pas poursuivre les hostilités, cherche à établir la paix avec Athènes. Démade qui a participé à la bataille et qui a été fait prisonnier, sert de médiateur. Dans le cadre de cette paix, le roi laisse à Athènes son autonomie dans les affaires intérieures. En revanche Athènes se voit dans l'obligation de dissoudre la Ligue maritime et d'entrer dans la Ligue hellénique conçue par Philippe II. Athènes reste en possession des îles de Salamine, Délos, Samos, Lemnos, Imbros et Skyros. De plus, tous les prisonniers athéniens furent libérés sans rançon. Dans l'année qui suit la mort de Philippe, Thèbes se révolte mais cette révolte est immédiatement réprimée en 335 et Thèbes est rasée (...)
[...] Il s'agit de crédits assez considérables. De plus, il faut noter qu'à cette époque de nouvelles mines sont ouvertes et on remet en fonction des galeries abandonnées ce qui apporte des recettes accrues à la cité. L'administrateur des finances met également en place tout un système de taxes commerciales. Enfin, l'accroissement des recettes correspond à une diminution des dépenses. En effet, les allocations de spectacle, les théôrika, sont supprimées. Lycurgue remplit donc de nouveau un trésor public resté presque vide avant lui. [...]
[...] Pourtant, elle bénéficie de suffisamment de liberté pour gérer ses affaire intérieures durant environ quinze ans. Au cours de ces années, grâce aux talents et au dévouement de ces hommes politiques et en particulier de Lycurgue, Athènes réussit à rétablir sa puissance dans tous les domaines, aussi bien financiers, militaires que religieux. Pourtant, le retour d'Alexandre des Indes met fin à l'ère de tranquillité dont Athènes a jouit pendant les années de son expédition en Asie. Même s'il apparaît aujourd'hui facilement que Chéronée sonnait la fin d'Athènes, à l'époque les Athéniens pensaient sincèrement qu'il leur était possible de se redresser et de battre Alexandre et même si ce but n'a pas été atteint, cette période est une période de prospérité et de nombreuses entreprises qui resteront importantes pour l'Athènes hellénistique. [...]
[...] Ces pertes sont extrêmement lourdes pour Athènes qui comptait au plus trente mille citoyens mâles adultes. Philippe qui ne souhaite pas poursuivre les hostilités, cherche à établir la paix avec Athènes. Démade qui a participé à la bataille et qui a été fait prisonnier, sert de médiateur. Dans le cadre de cette paix, le roi laisse à Athènes son autonomie dans les affaires intérieures. En revanche Athènes se voit dans l'obligation de dissoudre la Ligue maritime et d'entrer dans la Ligue hellénique conçue par Philippe II. [...]
[...] En été 330, le stade construit par Lycurgue, est inauguré à l'occasion de la fête des Grandes Panathénées. Le concours, avec ses épreuves gymniques, hippiques et musicales, qui, jusqu'alors avaient eu lieu sur l'Agora, trouve là désormais un cadre à la fois mieux adapté et plus prestigieux. Le vénérable théâtre de Dionysos au pied de l'Acropole est pourvu par Lycurgue d'un nouveau dispositif de gradins de pierre. Il reçoit également une proédrie de marbre richement décorée, c'est-à-dire une série de sièges honorifiques destinés aux dignitaires de l'Etat. [...]
[...] La construction de la skeuothèque est, non pas entreprise, mais achevée par Lycurgue. Un aspect important du redressement militaire d'Athènes est la réforme de l'éphebie. En effet, la jeunesse athénienne est préparée au service militaire avec plus de sérieux et d'intensité que jamais depuis que la loi d'Epikratès sur l'éphébie est entrée en vigueur, sûrement à l'année 336. Cette loi transforme l'éphébie, institution déjà ancienne, en un service de recrues, d'une durée de deux ans, destiné à tous les citoyens valides ayant atteint l'âge de dix-huit ans. [...]
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