« Le siècle de Périclès » a longtemps, historiographiquement, éclipsé le IVe siècle dans l'étude et l'intérêt porté sur l'Athènes antique. La défaite d'Athènes face à Sparte dans la guerre du Péloponnèse et la fin de l'hégémonie athénienne sur le monde égéen en 405 av. J.-C. marquent en effet le début de ce siècle. Le IVe siècle est généralement considéré comme une période de déclin pour la cité de l'Attique, tant politique qu'économique et social, et qui verra la fin de la période dite classique avec l'accession au trône de Philippe II de Macédoine.
Toutefois, si l'on se penche sur la période allant de 404 à 363 av. J.-C., l'aspect le plus saillant semble être la résilience de la puissance athénienne. Une résilience toute relative, mais qui portait toutefois en elle les conditions de l'instauration d'une certaine stabilité entre les cités du monde grec antique. Athènes se libère d'abord de l'emprise de Sparte, avant de lui contester son hégémonie. Cette contestation débouche sur une forme de compétition, et finalement de partage (contracté et/ou imposé) entre Athènes, Sparte et Thèbes.
[...] Cette dernière, devant l'invasion thébaine, fait appel à Athènes. Et, en -363, une alliance entre les deux cités se traduit par un partage de la direction des opérations militaires, représentation sur le terrain le partage effectif de l'hégémonie (par ailleurs tout autant désirée par Thèbes). Malgré la victoire de Leuctres, Thèbes ne parvient pas à s'imposer en Laconie, et tente sans succès d'obtenir la paix en 367 366. Cet échec fera écrire à Pierre Calier que le Roi ne fait plus peur, Thèbes non plus D'ailleurs Athènes s'empare de Samos, sur laquelle on connaissait ses vues depuis la guerre de Corinthe, et en expulse la garnison perse. [...]
[...] En -376, Sparte tente d'affamer Athènes de la même manière qu'en 405 et 386, mais le blocus est brisé par Chabrias. Les échecs s'accumulent pour Sparte jusqu'en -375 (et notamment à Alyzeia) tandis que les ralliements à la coalition antispartiate, et à la confédération se multiplient (notamment dans les Cyclades). S'il est vrai qu'Athènes demande sa contribution au fonds maritime à Thèbes en -375, il n'en reste pas moins qu'il ne s'agit pas d'un retour à l'hégémonie athénienne du siècle précèdent. [...]
[...] Il apparaît donc, à l'issue de cette étude, que la période allant de 404 à 363 av. J.-C. se caractérise par la libération d'Athènes de l'emprise de Sparte ; la contestation de l'hégémonie de cette dernière ; et enfin, l'instauration d'une forme de partage. Si Artaxerxés apparaît très clairement comme un véritable faiseur de roi dans le monde égéen sur la période, jaloux de ses possessions grecques d'Asie, il n'en reste pas moins que la résilience de la puissance athénienne apparaît comme centrale malgré son incapacité à restaurer son hégémonie du Vème siècle. [...]
[...] Athènes et l'hégémonie lacédémonienne En 405 av. J.-C., Athènes a définitivement perdu la guerre du Péloponnèse avec la destruction de sa flotte à la bataille d'Aigos-Potamos. La ligue de Délos est alors dissoute et Athènes se retrouve sous la domination spartiate, alors qu'une nouvelle hégémonie, lacédémonienne cette fois, se met en place. Le contrôle direct de Sparte sur Athènes se dissipe cependant rapidement, la cité bénéficiant tant des jeux de pouvoir de la cité de Laconie, que d'une attitude tout à la fois prudente et revancharde, malgré des dissensions internes. [...]
[...] Toutefois, la Grèce antique est désormais clairement multipolaire. Thèbes a ainsi soumis toute la Béotie ce qui inquiète Athènes, alors que la Béotie est aux portes de l'Attique. En -372, Isocrate publie le Plataique, y dénonçant Thèbes, et les spartiates ne manquent pas d'instiller la discorde entre les deux anciens coalisés. Dans le même temps, les moyens financiers athéniens s'épuisent. Le discours de Callias, rapporté par Xénophon, signe le renversement des alliances : Thèbes est devenue l'ennemi commun de Sparte et Athènes. [...]
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