L'aristocratie et l’éthique de la guerre dans le monde archaïque

Thèmes abordés

aristocratie, éthique, guerre, monde archaïque, Hoplite, société Héllénique

Résumé du document

La Grèce archaïque du VIe siècle est le théâtre d'une grande effervescence.
La Polis (cité), nouvelle forme d'organisation politique, se répand en Hellade. Rassemblant une communauté de citoyens qui se veulent « égaux », elle supplante progressivement la forme primitive des « Koina » regroupant des peuplades « ethnos ». Cette émergence de la cité s'accompagne d'une colonisation grecque sur tout le pourtour méditerranéen. Motivées par des besoins fonciers, des centaines de cités furent fondées : Mégara, Hyblaia en Sicile ou Métompe en Italie du Sud .
C'est une grande période d'expansion de la culture hellénique. Aussi, ces changements dans l'organisation du territoire, est le vecteur d'un nouvel art guerrier.
Vers 650, une réforme militaire s'amorce. Elle consiste en un nouveau genre de soldat : l'Hoplite. Ce fantassin à l'équipement révolutionnaire, combat au sein d'une formation nouvellement appelée phalange. Son succès réside dans le nombre d'hommes employé. La guerre, traditionnellement réservée à une aristocratie, englobe dorénavant une plus grande majorité de citoyens.

Extraits

[...] La place centrale de l'Hoplite dans la société Héllénique b. L'Hoplite, symbole d'un art de vivre, régit par un code de valeur. La force de l'hoplite réside en grande partie dans son nouvel équipement, qui implique de fait à un changement dans le mode de combat. L'objet de cet exposé est l'hoplite dans sa forme finale. Mais il serait malaisé de présenter ce dernier comme le résultat soudain d'une réforme dans l'art de la guerre. Nous dirons plutôt, qu'il est l'aboutissement d'une succession de découvertes majeurs. [...]

[...] La phalange remet en question la place de ce citoyen-soldat dans la cité. Participant à l'effort de guerre tout comme l'aristocrate, il traite sur un pied d'égalité avec celui-ci. De fait, il en justifie le droit d'être un acteur politique. Ce qui amènera des historiens tels Detienne ou encore Alain Fouchard, à considérer le réforme hoplitique, comme un pas certain vers la démocratie. C'est ce que met en exergue ce corpus documentaire, composé pour l'essentiel de sources narratives, des fragments d'élégie (poème), d'epopées (poesie epique). [...]

[...] Ce qui nous amenera à voir : En quoi l'hoplite, citoyen-soldat, a-t-il fait transformé l'art de la guerre puis les traditions politiques des cités ? Pour répondre à cette question, nous commencerons par montrer que l'Hoplite est un nouveau type de soldat. Et dans une deuxième partie, nous étudierons toute la symbolique et l'impact de la réforme hoplitique sur les cités. I. L'Hoplite, un nouveau type de Soldat a. L'equipement de l'Hoplite, l'aboutissement de découvertes majeures b. Se battre dans une phalange Hoplitique II. La symbolique et l'impact de la reforme Hoplitique sur les cités a. [...]

[...] Aussi, riches paysans, aristocrates, tout ceux qui ont eu les moyens financiers de participer à la guerre, viennent à se confondre. La valeur de l'hoplite réside non plus dans son origine sociale, mais dans la noblesse de son action, et sa bravoure au combat. Evincés auparavant des affaires politiques de la cité, ces citoyens ont clamé leur légitimité d'obtenir un rôle politique. Ce qui constitue une nette avancée vers la démocratie, qui prendra réellement place un siècle plus tard avec Clisthène. [...]

[...] Sa structure en bois recouverte de feuilles de bronze mesure un mètre de diamètre (environ 90cm). Il surclasse les autres boucliers par son système d'attache plus maniable et dans la protection qu'il offre à son porteur. Au lieu d'être fixé sur l'épaule, il se tient à l'aide d'un brassard (porpax), parfois richement décoré, dans lequel le guerrier glisse son avant-bras gauche. Sa main quant à elle, vient se refermer sur une poignée (antilabé) à l'extrémité du bouclier. De fait, il offre une grande liberté de mouvement pour le bras de l'hoplite. [...]