Scribe, Égypte, bureaucratie, pharaon, profession acienne égypte
« Être scribe est la plus grande de toutes les professions », dit un père à son fils. Le mot égyptien sech que nous traduisons par scribe signifie « celui qui écrit ». En Égypte, le scribe est avant tout le bureaucrate et dans un État aussi paperassier que celui des pharaons, le bureaucrate est roi.
« C'est le scribe qui impose les taxes à la Haute et à la Basse Égypte et c'est lui qui les perçoit; c'est lui qui fait les comptes pour tout ce qui existe. Toutes les armées dépendent de lui. C'est lui qui conduit les magistrats devant le pharaon et fixe à chaque homme son pas. C'est lui qui commande le pays tout entier; toute affaire est sous son contrôle », peut-on lire à longueur de papyrus. Sa profession est bien « la première de toutes les professions ».
Cette organisation étatique à l'échelle d'un aussi vaste territoire est la plus ancienne.
[...] Le papyrus étant cher, les apprentis travaillent avec des tablettes de bois ou des ostraca = éclats de calcaire au pied des roches ou tessons de terre cuite récupérés dans les tas d'ordures = constituent le papyrus du pauvre, sert à la vie courante et aux affaires, aux exercices scolaires ou à l'art spontané d'artistes. L'enseignement est donc fondé sur la mémoire, la dictée et une approche résolument littéraire. Nous avons retrouvé de nombreuses copies de textes littéraires, des devoirs ou des exercices d'écriture dictés aux enfants par un maître. Il n'y a donc pas d'approche grammaticale théorique. [...]
[...] La formation repose également sur un enrichissement systématique du vocabulaire, à travers des listes de mots. Celles-ci comprennent des mots compliqués qui désignent les éléments de l'univers. Ces listes de mots conduisent aisni à un savoir encyclopédique et une vision plus large du monde et de la société. Cette encyclopédie pharaonique recence l'univers physique (eau, terre, ciel), la forme des terrains, les êtres vivants, les types d'humanité, la liste de cités et de villages, les formes d'édifices et les types de terrains et de cultures. [...]
[...] Les exemples de promotion par le mérite ne sont pas rares. Exemple : Amenhotep fils de Hapou était le fils d'un modeste scribe d'Athribis ; remarqué par le roi, il devint scribe royal et finit par devenir le favori d'Amenhotep III et eut droit à un temple funéraire et à une riche sépulture. Il finit même par être divinisé, tout comme Imhotep (patron des scribes), chancelier et architecte de Djeser. On retrouve cette idée de méritocratie sur les papyrus : J'ai vu beaucoup d'hommes au sort desquels tu t'es interessé ; les voilà parmi les dignitaires, puissants et riches grâce à ton oeuvre Enfin, l'écrit et l'instruction ont beaucoup de valeur aux yeux des Egyptiens. [...]
[...] Le métier de scribe permet de conjuguer ambition et vision d'un avenir brillant. Les maîtres scribes opposent aux tentataions des mauvais élèves souhaitant revenir à la terre ou s'engager dans l'armée des arguments de choc : Sois un scribe, si tu veux garder un corps élégant et une main soignée ; si tu ne veux pas te consumer comme une lampe tels ces hommes dont le corps est devenu sans force, comme privé d'ossature c'est un beau métier, digne de toi ! [...]
[...] L'apprentissage du métier de scribe Être scribe est la plus grande de toutes les professions dit un père à son fils. Le mot égyptien sech que nous traduisons par scribe signifie celui qui écrit En Égypte, le scribe est avant tout le bureaucrate et dans un État aussi paperassier que celui des pharaons le bureaucrate est roi. C'est le scribe qui impose les taxes à la Haute et à la Basse Égypte et c'est lui qui les perçoit ; c'est lui qui fait les comptes pour tout ce qui existe. [...]
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