La vie d'Alcibiade coïncide à la fin du Ve , à Athènes, avec une période de transformations profondes, où l'esprit civique et les traditions cèdent devant les progrès de l'individualisme et de la critique.
Alcibiade est un héros au sens moderne du terme. L'ambiguïté de son comportement, l'obscurité de ses intentions, les divergences des historiens sur ses actes et sur leur interprétation, le rendent difficile à juger. L'ambition seule semble avoir été son guide ; il lui a sacrifié son honneur et les intérêts de l'Etat. Aurait- il pu sauver Athènes ? En fait il a contribué à l'affaiblir. La guerre du Péloponnèse dans laquelle il joue un rôle décisif fut un des tournants majeurs de l'histoire grecque. Commencée alors qu'Athènes est au faîte de sa puissance et de son rayonnement, elle s'achève par un écrasement complet et perd son empire et sa flotte. Alcibiade ayant présidé à toutes les décisions importantes porte donc une responsabilité indéniable (ce n'est pas de le juger qui nous importe tant ici mais de comprendre son itinéraire).
[...] Cela lui permet de bénéficier d'une brillante éducation. De plus il se marie plus tard avec la fille d'Hipponicos réputée pour sa richesse. La politique athénienne avait longtemps été baignée dans un milieu élevé et aristocratique bien qu'on ait étendu les droits démocratiques et développé un enseignement minimum. Des atouts personnels Supériorité intellectuelle : Habitué très tôt à entendre parler de politique donc il a l'esprit aiguisé et des talents de persuasion incontestable : il a appris la rhétorique. Son coup d'œil politique, la rapidité et l'ampleur de ses vues n'ont été contestées par personne. [...]
[...] Seulement Alcibiade se trouve doublement compromis. Les affaires de sacrilège Au moment même où sa flotte quittait le Pirée, on apprend que les Hermès, statues que l'on trouve devant les temples et certaines maisons privées, ont été décapités et mutilés. Beaucoup de suppositions sont établies : un groupe de jeunes en état d'ivresse aurait pu être à l'origine de cette profanation ; mais on émet aussi l'hypothèse que cela peut venir d'un groupuscule aux idées opposées au régime, d'où une réaction vive et immédiate. [...]
[...] Elle commande son élégance raffinée, son luxe, la préciosité de son langage. Ainsi ses défauts et ses extravagances séduisent au lieu d'irriter. Partout il est l'objet d'engouement et de flatteries : en 416, il participe aux Jo et plusieurs cités lui offrent une tente, paient ses frais de séjours, fournissent sa nourriture, celle de ses chevaux et les bêtes pour le sacrifice. Jeunesse : Il a su garder l'image de la jeunesse, brillant, audacieux, un peu irresponsable. En s'opposant à Nicias, il se fait traiter de jeune et il revendique le droit pour les jeunes de parler pour donner des conseils utiles. [...]
[...] Dans cette conjoncture, Alcibiade se montre très actif. Il conseille à Sparte d'accepter les offres des satrapes de Lydie et de Phrygie, Tissapherne et Pharnabaze. L'envoi d'une escadre de 40 vaisseaux en Ionie est décidé, mais Alcibiade ne reçoit que 5 navires. De plus, il ne peut exercer son commandement : accusé d'avoir séduit la femme d'Agis, le roi de Sparte, il est condamné à mort malgré ses importants succès remportés à Chios, Milet, Érythrée et Clazomène. L'exil en Perse Il quitte Milet, s'installe auprès de Tissapherne et le persuade de suivre son plan : user Sparte et Athènes l'1 contre l'autre pour mieux triompher des deux. [...]
[...] Mais celui-ci le fait emprisonner. Il s'évade et retourne auprès des démocrates de Samos : il rouvre la route du blé en rétablissant la situation d'Athènes dans la Propontide et les Détroits, après la victoire de Cyzique qui anéantit la flotte péloponnésienne. Aussi, en 407, élu stratège, il peut rentrer à Athènes où la foule lui fait un tel triomphe qu'on lui donne les pleins pouvoirs. Mais ces succès sont sans lendemain : reparti pour l'Ionie, il se trouve face au spartiate Lysandre, fin diplomate, qu'il sous estime au point de laisser le commandement de sa flotte à son ami Antiochos, qui se fait écraser. [...]
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