En vertu du droit de conquête, le sol conquis est propriété de l'Empire romain et c'est cette propriété qui constitue l'ager publicus. Première exception, les 7 cités qui avaient soutenu Rome pendant la seconde guerre punique n'étaient pas concernées par ces considérations territoriales, comme par exemple la cité d'Utique. Rappelons que l'emprise de Rome se manifestait par une cadastration précise, à savoir en effet que toute la Proconsulaire, entre autre, était divisée par les arpenteurs en centuries rectangulaires d'environ 50 ha. Ces arpenteurs étaient généralement des militaires, appelés gromaticus car leur instrument d'arpentage était dit groma ou agrimensor. Au début d'une campagne de mesures, certaines régions étaient parfois laissées de côté, « en friche », « subcessives », mais parfois aussi avec centuriation, ou remembrement. Les limites de parcelles prenaient la forme de chemins. L'évaluation systématique de la valeur d'un territoire était alors entreprise par l'établissement de l'impôt foncier (tributum soli), perçu par le questeur d'Afrique. Une partie de l'ager publicus était ensuite vendue aux Romains dans une optique de formation de grands domaines.
[...] Rappelons que les honestiores sont exilés, mais non battus ni crucifiés et ni condamnés à mort. Conclusion La postérité des lois Manciana et Hadriana est mesurable par la poursuite d'applications, et cela pendant longtemps. Sous les Vandales, certaines Africaines sont encore appelées manciennes d'après les tablettes Albertini de la fin du siècle. Les grands colons peuvent effectivement demander à être exemptés de charges. C'est avant tout la loi de 332, loi qui impose aux colons de résider en permanence sur leur tenure qui entraîne la dégradation de leur statut juridique. [...]
[...] Sources Inscription d'Henchir-Mettich (loi Manciana sous Trajan) Inscription d'Aïn-el-Djemala (loi Hadriana) Inscription de Souk-el-Khemis (pétition des colons du salus Burunitanus en 180-3) composée d'un libellus (requête adressée à la chancellerie impériale à Rome) et d'un rescriptus (réponse de l'empereur) Bibliographie Hugoniot C : Rome en Afrique. De la chute de Carthage aux débuts de la conquête arabe, Paris, Flammarion, coll. Champs. Lepelley C : " L'Afrique in Lepelley C. : Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C. - 260 ap. J.-C.) Approches régionales du Haut-Empire romain, Paris, PUF, coll. Decret Fr., Fantar M : L'Afrique du Nord dans l'Antiquité. [...]
[...] Quelles en sont les conséquences majeures ? Les colons deviennent dépendants de la terre dès le siècle. Mais il fat cependant bien insister sur le fait que l'Afrique n'est pas totalement composée de grands domaines, tel que le document l'album municipal de Timgad. On peut se retrouver face à une interpénétration villes-campagnes qui invite à plus de nuances. Dans les territoires agricoles de taille réduite, les échanges sont nombreux et les marchés ainsi que le commerce itinérant lié au nomadisme persistent comme cela est le cas avec le territoire des Musulmans dont le territoire est bordé sous Trajan. [...]
[...] Poicard G.-Ch : La civilisation de l'Afrique romaine, Paris, Études augustiniennes, 2e éd. I / Le développement des grands domaines impériaux A / la diffusion des cadastres et le prélèvement fiscal En vertu du droit de conquête, le sol conquis est propriété de l'Empire romain et c'est cette propriété qui constitue l'ager publicus. Première exception, les 7 cités qui avaient soutenu Rome pendant la seconde guerre punique n'étaient pas concernées par ces considérations territoriales, comme par exemple la cité d'Utique. [...]
[...] Mais celui-ci n'est pas forcément citoyen romain. Quant aux defensores, ce sont des sortes d'avocat des colons qui interviennent en cas de litige. Les colons ont donc un statut de paysans libres avec droit d'usage. L'inscription de Souk-el-Khemis est justement bien révélatrice de l'importance de l'acquisition du statut de paysan libre dans l'étude du colonat car il y aurait de nombreux jalons dans évolution de ce même statut. Il s'agirait donc d'un document à interpréter comme une première étape de dégradation de ce statut. [...]
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