L'Agora est la place publique où se trouvait à l'origine l'Ecclésia ou l'assemblée du peuple, la diversité des formes architecturales et des plans répondait à la multiplicité des fonctions en vigueur à l'époque. En plus d'être une forme architecturale, l'agora est une idée, une notion, un élément essentiel de la cité, de la polis ; cette valeur politique qui règle les modalités de la vie collective du monde grec. Il convient donc d'analyser l'agora en confrontant l'architecture aux conceptions et à l'histoire de la polis.
L'agora nait et se développe avec la conception de l'Etat-ville, et elle cesse d'exister en tant que notion indépendante quand la cité elle-même se désagrège, quoiqu'il en soit elle ne cesse d'occuper une place importante dans le plan urbain. A l'aube du Ve siècle, la polis prend sa forme définitive et trouve son expression la plus complète dans la cité athénienne. Ayant repoussé et vaincu le plus puissant empire de l'époque, l'empire Perse, le Grec place son idéal politique dans l'État-Ville. Dans une telle communauté, le rôle et les fonctions de l'agora se résument dans leurs traits essentiels : centre religieux, notion morale, fonction économique.
Il convient par conséquent d'étudier l'agora des cités oligarchiques, puis l'agora ionienne, et enfin l'agora de la démocratie athénienne.
[...] S'il n'est pas possible de parler d'un véritable plan cimonien qui aurait visé à transformer l'agora archaïque d'Athènes en une place régulière, à la mode ionienne, bordée de stoai enveloppant de leur colonnade un sanctuaire national, il reste vrai que Cimon a orienté l'évolution future de l'agora athénienne en fixant ses limites par un premier portique et continué la tradition en renforçant sa fonction morale et religieuse. L'on situe sur l'agora l'orchestra, qui fut le premier théâtre d'Athènes mais aussi le temple d'Arès et la Stoa Basileios au Nord Ouest de l'agora. Les réunions des tribunaux comme la perischoinisma, la Boulé et l'aréopage se tenait sur l'agora. [...]
[...] Cependant, l'agora reste le cœur vivant de ces cités. Son importance et sa valeur se manifestent aussi dans la constante préoccupation des cités aristocratiques à la protéger contre toute souillure mercantile. Tous les habitants ne sont pas citoyens au même titre et n'ont pas accès à l'agora. Pour les besoins matériels de l'agglomération et les nécessités de la vie économique, une autre agora est installée, loin de la première qui ne doit pas être troublée par cette agitation de mauvaise qualité. [...]
[...] Les assemblées y sont informelles et sans pouvoir réel. Architecturalement parlant, nombre de courants vont influencer l'agora. Malgré cette diversité, un plan uniforme se laisse reconnaître ; l'agora en Grèce antique comprend une place limitée, une esplanade en terre battue, autour d'un lieu de culte, divin ou héroïque, dont elle occupe une partie du domaine. Ce lieu de culte peut être une simple chapelle, ou même, plus fréquemment, une nécropole, un autel, un enclos sacré. La place d'assemblée comporte des sièges en pierre, un auditorium. [...]
[...] A l'Est, les limites de l'agora sont incertaines. Vers une disparition de l'agora politique et religieuse : l'agora commerciale Pendant tout le cours du IVe siècle, les orateurs exprimeront ce regret de voir l'agora en proie à la foule des petits marchands, des fainéants, des oisifs. C'était une conséquence du développement du commerce et des échanges qui en avait profondément transformé le caractère primitif ; nouvelle venue, la fonction économique de l'agora avait supplanté les autres aspects de son activité et ceux-ci s'étaient réfugiés en d'autres points de la ville. [...]
[...] Le Ve siècle n'est qu'un moment de ce long travail d'élaboration et de réalisation qui aboutira à l'urbanisme clair et précis de l'époque hellénistique. L'histoire architecturale de Milet ne commence, qu'après sa destruction, à peu près complète par les Perses en 491 qui ont tout abattu, et ont déporté les habitants. A leur retour, les Milésiens font preuve d'un état d'esprit bien différent de celui des Athéniens. Au lieu de reconstruire leur cité telle qu'elle était, sur ses ruines, ils vont l'organiser, l'aménager et la transformer au point d'en faire un modèle de l'urbanisme antique. [...]
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