Femmes histoire grecque orateurs plaidoyers attiques économie
Les discours des orateurs attiques permettent d'entrevoir les femmes en relation avec des transactions. Ce phénomène incite à se pencher sur leur activité économique c'est-à-dire les relations qu'elles pouvaient entretenir avec le concept de propriété mais aussi leur capacité à posséder un bien ou encore à en faire commerce .
Sur le plan législatif, la société athénienne présente deux axiomes apparemment en concurrence. D'une part, la propriété relève de l'oikos mais son seul contrôle appartient en propre au kyrios. Aucune source ne permet de remettre ce principe en cause, ce droit n'a jamais été le fait d'une femme dépourvue de kyrios . Néanmoins, dans certaines situations, la femme est mise en relation avec la propriété tels que la dot ou encore l'état d'un homme décédé qui ne laissait que des filles. Peut-on tout de même parler réellement de propriété ?
[...] Il constitua à sa fille une dot de deux talents et la promit en mariage à l'un de ses amis : Démophon. Dans le même temps, il confia une fortune de quatre vingt mines à sa femme ainsi que l'usufruit de la maison et du mobilier jusqu'à ce que son fils Démosthène ait atteint l'âge de la majorité. Derrière ces dispositions se trouve la volonté de Démosthène de voir Cléoboulé épouser un autre parent : Aphobos. Il y a là un autre moyen employé par les Athéniens pour permettre la subsistance de leurs femmes après leur décès. [...]
[...] Archippè, la femme du banquier Pasion, est riche. A sa mort, elle laissa deux mille drachmes aux enfants de Phormion, son second époux, sans compter les trois mille drachmes qui revinrent à Apollodore, le fils de Pasion. Plus encore, Spoudias est décrit comme ayant emprunté de l'argent à la femme de Polyeucte, c'est-à-dire à sa belle-mère : « il y a des écrits que cette femme a laissé en mourant ». Ces quelques illustrations permettent d'entrevoir des femmes manipuler de l'argent et parfois des sommes relativement importantes. [...]
[...] Plus en avant dans le discours, l'orateur mentionne encore deux autres noms Xennis et Drosis. Il est possible que cette relative indépendance que l'on observe soit à mettre en relation avec la faible extraction sociale tant de Nicarèté que de Nééra. Selon toute probabilité, les esclaves en question étaient rattachés à la maison, au kyrios, et non à la maîtresse qu'ils étaient amenés à servir comme le laisse entendre Théophraste lorsqu'il décrit, dans les Caractères, l'attitude du parcimonieux : « Bien que sa femme lui ait apporté une dot, il refusa de lui acheter une servante et se borne à lui louer une fillette pour l'accompagner en ville ». [...]
[...] Il est possible de conclure en évoquant le fait que la propriété d'où une femme, dans la cité d'Athènes à l'époque classique, tire sa subsistance et qu'elle est capable de diriger elle-même ne peut être comprise comme lui appartenant en propre. Il s'agit là d'un bien qui relève de la famille, de l'oikos. Néanmoins, la loi considère sa propre personne comme privée ainsi que ses effets personnels. L'accès des femmes à la propriété Il semble, au vu de la capacité à posséder concédée aux athéniennes, que l'indépendance sur le plan financier ne soit pas une condition normale ou commune. [...]
[...] Perrot, Mon histoire des femmes, Paris S. Pomeroy, Goddesses, Whores, Wives and Slaves: Women in Classical Antiquity, New York S. Pomeroy, Women's history and ancient history, New York E.D. Reeder, Pandora, Women in classical Greece, Baltimore-Princeton J. de Romilly, Précis de littérature grecque, Paris L. Rubstein, Adoption in fourth century Athens, Copenhague S. Saïd, M. Trédé, A. Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris D. M. Schaps, Economic Rights of women in Ancient Greece, Edinburgh P. [...]
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