Les statues-menhirs symbolisent la préhistoire de la Corse, elles forment, par rapport à la statuaire néolithique du Midi de la France et d'Europe occidentale, un ensemble indépendant, leur nombre est proche de la centaine. Elles constituent un aspect particulier et spectaculaire du mégalithisme de l'île et connaissent leur plein développement pendant l'Age du Bronze. Parmi les vestiges préhistoriques, ce sont des éléments très mal connus, mal datés et mal interprétés.
Qu'est ce qui rend la recherche dans ce domaine autant laborieuse ? Pourquoi cette période de l'histoire de Corse présente encore de nombreuses interrogations sans réponses ?
[...] A ce sujet, pratiquement tous les archéologues supposent que la totalité des statues-menhirs de Corse sont masculines. Dans le dos, la figuration est souvent limitée à la nuque bombée, à la colonne vertébrale et aux omoplates en relief. C'est dans ce sens, que la présence de ces traits significatifs permet de déterminer des groupes régionaux dans lesquels les monolithes se rangent en fonction de leurs attributs. La répartition des statues-menhirs Les statues menhirs septentrionales : la zone septentrionale a été définie par Roger Grosjean comme étant la région située au Nord d'une ligne théorique Ajaccio- Solenzara, il s'agit de la majeure partie de l'île. [...]
[...] Seules des figurations anatomiques apparaissent avec certitude sur les statues-menhirs du Nord de l'île, ce qui avec l'absence d'armes, les distingue encore d'avantage de celles du Sud. En définitive, les statues-menhirs septentrionales offrent une certaine homogénéité, même si quelques particularités doivent être notées pour quelque unes d'entre elles. Les statues-menhirs méridionales : l'aire géographique concernée se situe, toujours en se référant à Roger Grosjean, au Sud de la ligne théorique entre Ajaccio- Solenzara. L'ensemble de ces statues appelées i palatini, a la particularité de porter des armes. [...]
[...] L'exemple de Sagone est à cet égard le plus probant, car on y a trouvé deux statues-menhirs à l'entrée de la cathédrale Sant'Appianu. Les statues-menhirs ont également fait l'objet de pierres de construction incorporées dans des bâtiments. A Filitosa, par exemple, une ancienne cabane est truffée de statues-menhirs, malheureusement, elles n'occupent pas la position normale d'un vestige à l'intérieur d'une couche, ce qui permettrait sa datation et son interprétation. La plupart des statues- menhirs de Corse ont été trouvées hors contexte. La première statue-menhir découverte dans l'île est celle de Sagone appelée aussi statue-menhir d'Apricciani. [...]
[...] Roger Grosjean a effectué des travaux sur les statues-menhirs de Corse et a élaboré une théorie appelée théorie des Shardanes, qu'il convient de rappeler. Les statues-menhirs de Corse seraient le témoignage d'un conflit entre deux groupes humains. Les armes, épées et poignards, et les équipements guerriers, casques à cornes et cuirasses, portés par les statues-menhirs de l'île pourraient être comparées à des représentations connues sur le bas- relief du temple égyptien Medinet Abu à Karnak, représentant la bataille navale entre Ramsès III et les peuples de la mer. [...]
[...] Doit-on voir dans ces monuments un reflet de l'organisation sociale du groupe ? Faut-il voir dans les modèles armés et vêtus une représentation de l'élite de la société ? Etant donné que tout n'a pas encore été découvert dans le domaine des monuments mégalithiques, l'espoir de comprendre encore mieux et d'avantage ces véritables œuvres d'art reste permis. Bibliographie Encyclopédie CORSICAE. Volume IV : Préhistoire à Gènes. Editions Dumane. France REY A. Dictionnaire : Le petit Robert. Editions Dictionnaire Le Robert. [...]
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