Sparte à l'époque classique

Résumé du document

Dans le cadre de la cité de Sparte, se pose le problème des limites de la documentation ; d'une part, il s'agit de sources fragmentaires, souvent écrites par des ennemis de Sparte qui critiquent le régime oligarchique, d'autre part, les Spartiates cultivent volontiers le goût du secret, alors que d'autres Grecs forgent le mirage spartiate, c'est-à-dire l'image de ses vertus guerrières et politiques. Les sources sont donc biaisées. Les caractéristiques principales du monde lacédémonien sont la formation active des citoyens dans un idéal égalitaire et guerrier, l'importance numérique et économique remarquable des non-citoyens, le régime politique extrêmement figé dont il sera question ici. Le régime politique spartiate est original, rattaché par tradition au législateur Lycurgue.

Extraits

[...] Le grand pouvoir des éphores est néanmoins limité par des facteurs politiques et sociaux et par l'opposition éventuelle des rois. Les facteurs politiques : ils sont cinq, leur magistrature ne dure qu'un an, ils ne sont pas rééligibles et peuvent être condamnés à leur sortie de charge. Les facteurs sociaux : ils sont souvent issus des grandes familles, mais cela n'empêche pas les conflits avec les rois. Les rois. C'est une situation exceptionnelle dans le monde grec, puisque l'institution monarchique est occupée par deux rois héréditaires, issus de deux familles distantes, les Agiades et les Eurypontides. [...]

[...] Dans le cadre de la ligue hellénique contre la Perse, les Spartiates participent à la Deuxième Guerre médique et dirigent les opérations militaires sur terre, ils se retirent finalement de la nouvelle ligue se formant contre les Perses (la ligue de Délos), les cités grecques membres de cette ligue confient l'hégémonie à Athènes, mais puisque les Athéniens parviennent à instituer un véritable empire grâce à la ligue de Délos, ils provoquent le mécontentement de Sparte et de ses alliés. Sparte rentre donc en guerre contre la domination athénienne dans le cadre de la guerre du Péloponnèse. La société spartiate. [...]

[...] La royauté est collégiale, les deux rois s'opposent souvent, ils sont issus de familles rivales, les éphores et la Gérousie surveillent et contrôlent les rois, qui peuvent être démis. L'histoire de Sparte montre que la puissance d'un roi dépend surtout de sa personnalité et de son prestige. La Gérousie (Conseil des Anciens). Ce Conseil des Anciens comprend 28 membres auxquels s'ajoutent les deux rois pour former un collège de 30 personnes, ce sont les gérontes (membre de la Gérousie). Ces gérontes doivent être âgés d'au moins 60 ans à leur élection, ils sont élus à vie par acclamation, c'est une élection particulièrement honorifique. [...]

[...] Sparte à l'époque classique Le mirage spartiate. Dans le cadre de la cité de Sparte se pose le problème des limites de la documentation ; d'une part, il s'agit de sources fragmentaires, souvent écrites par des ennemis de Sparte qui critiquent le régime oligarchique, d'autre part, les Spartiates cultivent volontiers le goût du secret, alors que d'autres Grecs forgent le mirage spartiate, c'est-à-dire l'image de ses vertus guerrières et politiques. Les sources sont donc biaisées. Les caractéristiques principales du monde lacédémonien sont la formation active des citoyens dans un idéal égalitaire et guerrier, l'importance numérique et économique remarquable des non-citoyens, le régime politique extrêmement figé dont il sera question dans ce cours. [...]

[...] Ce sont les éphores qui convoquent et président l'Assemblée des citoyens, ils forment une sorte de directoire, et ce collège de cinq magistrats décide à la majorité. Leur principale fonction est la surveillance de la cité, d'ordre public, et la sécurité de l'État. Le pouvoir de coercition est très important, c'est à la fois un pouvoir de police et un pouvoir judiciaire. Ils peuvent donner des amendes, emprisonner tout le monde, et ont le droit de vie et de mort sur les hilotes. Leur pouvoir de contrôle s'exerce même sur les rois. [...]