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Un magistrat romain peu devenir patron d'une cité ou d'un peuple à la suite d'une mission officielle dont il a été chargé dans la province : ambassade, mission de conciliation... Il peut aussi s'agir de services rendus :
Ex. Cicéron devient patron de la Sicile en -44, pour avoir défendu les Siciliens contre Verrès.
Il peut aussi résulter d'une magistrature provinciale :
Ex. Verrès, gouverneur de Sicile, était devenu patron de la cité de Syracuse, qui s'abstint d'intervenir lors du procès.
En Gaule, César pratique largement cette politique de patronat, de romanisation et d'intégration en accordant soutien, promotion et privilèges aux principes gaulois qui se rallient à lui. On en identifie les bénéficiaires car ils reçoivent la citoyenneté romaine, prennent les <em>tria nomina</em> romain en adoptant le <em>praenomen</em> de César, Caius, et en étant intégrés dans sa <em>gens</em>, la gens <em>Iulia</em>, ainsi que dans la <em>tribu Voltinia</em>.
La plupart de ces liens de clientèle, vecteur de romanisation, s'établissent lorsque César lance un appel aux nobles gaulois en -49 pour venir combattre dans ses rangs. Trois milles y répondent en Celtique et Belgique ce qui traduit un puissant réseau de clientèle en Gaule, dont hérite Auguste. En -44, ils participent aux guerres civiles en Orient.
Les clients de Rome tranquillisent l'autorité impériale qui se déchargeait sur eux de la plus grande partie de l'administration. Ils restent maitres chez eux dans une relative autonomie.
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Le statut civique est déterminé par la naissance. L'affranchissement crée la citoyenneté quand on est de naissance ou de statut servile : <em>tria nomina</em> + intégré dans la <em>gens</em> de son maitre. Il reste souvent son client. Par la volonté de son ancien maitre, il accède à la citoyenneté et aux droits politiques.
Les restrictions : A la 1ère génération, il est exclu de la carrière des honneurs et du Sénat.
A titre personnel et individuel, dans les cités de droit latin, l'exercice des charges municipales y donne accès de plein droit (<em>optima iure</em>) ce qui permet d'assimiler les élites locales et donc d'être attractif. Elle peut être l'objet d'une récompense individuelle décernée par un général (gouverneur puis emp) lors de la conquête. Seuls les magistrats romains en poste sur place peuvent la décerner (...)
[...] C'est un marqueur de la romanité. Dans les villes importantes, il y a des indicateurs routiers pour indiquer la distance par rapport à Rome (parfois) et aux grandes villes provinciales. La route peut porter d'autres marqueurs de la romanité. Ex. Une statue de Mercure de 30m de haut sur la route du Puy de Dôme ; Un temple de Jupiter et de Poenimus au col du Grand-Saint-Bernard. En Gaule Chevelue, le réseau routier est centré sur Lyon. Auguste en confie l'organisation à Agrippa entre -27 et -25. [...]
[...] On joue sur la complémentarité entre la route et le fleuve. Leur importance en termes de romanisation fait débat. Une vrai révolution ? On s'est demandé si la construction des routes avait précédé l'installation des Romains et la conquête. Dans le monde celte il y avait des pistes et points de passage qu'ils ont utilisés pendant la guerre des Gaules. Cf. Commentaires de César : 2 rythmes d'avancée, selon qu'elles préexistent ou pas. En Rhétie, le réseau routier ne se développe qu'après la conquête (Bertrandy). [...]
[...] La guerre et la défaite révèlent la force de ces liens personnels. Fidélité qui procède de la mentalité guerrière des celtes, comme du modèle romain de la clientèle. Le pacte d'hospitalité est conclu entre deux familles sur un pied d'égalité, quels que soient leurs statuts. Il est matérialisé par des tessères (sorte de tablettes, brisées en chacune des 2 familles en conservant une partie reconnaissance mutuelle). Cela favorise la circulation des personnes et la romanisation car elle unit deux familles qui se reconnaissent une culture/valeurs en communs. [...]
[...] Cela développe une conscience identitaire collective, et renforce la dimension religieuse de l'imperium, l'inviolabilité. Il fait intervenir toutes les catégories de population et intègre la communauté locale dans un monde plus vaste. On rend hommage à l'empereur régnant plus qu'à la fonction (sa santé et son salut). Ce culte diffuse une idéologie de paix et de concorde et créer des institutions représentatives. Ce n'est pas une simple manifestation de loyalisme politique. On possède des témoignages de piété réelle, notamment des petites gens. [...]
[...] Dans le cas des promotions collectives, la citoyenneté romaine sanctionne une évolution parvenue à son terme. Par les avantages qu'elle procure, elle pousse les provinciaux à s'intégrer jusqu'à l'assimilation. Mais l'abandon de la langue maternelle est très lent. Ex. Le poète Martial est l'exemple du rêve romain des provinciaux. Né à Bilbillis, Tarraconaise, il profite d'une éducation soignée, puis monte à Rome en 64. Il développe dans ses épigrammes l'idéal romain du paysan soldat. De retour à Bibillis, il ne cesse de rêver de Rome, de la vie culturelle et déplore la solitude de la province. [...]
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