Ce territoire présente une grande diversité géographique qui génère une variabilité continuelle des paysages et par là des modes de vie et de production. Une constante essentielle fait l'unité entre les hommes : les migrations celtes, richesse naturelle des terroirs agricoles. Cadre propice au développement qui ne prit son véritable essor qu'à la faveur de la pacification. Rome étendit son emprise sur les peuples gaulois et germaniques en plusieurs phases, et rencontra divers degrés d'évolution (...)
[...] On a proposé de définir le vicus comme une agglomération fondée par l'autorité romaine comme vecteur de romanisation. On rappellera qu'un vicus c'est d'abord, à Rome, un quartier de ville ayant reçu du pouvoir central des attributions spécifiques : ce sens pourrait avoir été transposé en province dans l'organisation des cités. C'est un statut communal de base pour toute agglomération ne disposant pas de titre spécial, cela permet de comprendre que ce terme soit appliqué dans nos sources aussi bien pour de petits bourgs, pour des villes importantes et même parfois pour des chef- lieux de civitas. [...]
[...] Aussi se limite-t-on souvent à moderniser des sites existants, notamment des oppida, sièges de garnisons romaines et relais privilégiés de la première romanisation. Lors de son second séjour, Agrippa continue la mise en œuvre des grands projets qu'il a lancés vingt ans plus tôt et les complète, notamment par un réseau routier plus diversifié qui tient compte des nouvelles orientations de la politique d'urbanisme, comme l'installation dans les plaines et les vallées d'agglomérations destinées à remplacer la plupart des anciens oppida ou du moins à assumer le transfert de leurs fonction politique : exemple de Bibracte-Autun, dans le cadre de l'établissement systématique des chefs- lieux. [...]
[...] Les Alpes quant à elles sont équestres. L'organisation du culte impérial (expression de la loyauté de l'Empire vis- à-vis du pouvoir central) s'exerçait précisément au niveau provincial, conjointement avec la réunion de l'Assemblée provinciale. La 1e organisation du culte impérial en Occident fut la fondation puis l'inauguration de l'Ara Romae et Augusti au confluent de la Saône et du Rhône, la réunion du premier concilium Galliarum rassemblant les délégués des différentes cités des Trois Gaules et l'élection du premier sacerdos en le personne de l'Eduen C. [...]
[...] Plus on descend dans la pyramide sociale, moins nous disposons de documentation. Les artisans, ouvriers des chantiers, des ateliers, de l'agriculture sont davantage connus par l'archéologie, leurs habitats, leurs produits et leurs tombes, que par les textes et leur caractère plus ou moins important de dépendance ou de liberté est difficile à déterminer. Les possibilités réelles de réussite individuelle relative variaient sans doute de secteur à secteur, davantage à la ville ou dans les bourgades qu'à la campagne. Population servile non impériale encore moins saisissable sinon par les métiers de la domesticité urbaine ; son rôle dans l'agri paraît restreint, peut-être en raison de la dimension des domaines. [...]
[...] La mesure régionale de municipalisation institutionnelle et d'urbanisation matérielle doit être revue à la hausse au fur et à mesure des progrès archéo et épigraphique : des bourgades anciennement considérées comme retardées et peu riches se révèlent parfois une ville romaine au sens plein du terme, ex de Tongres. Vallée de la Lys caractère rural marqué mais développement du nord ne peut être sous-estimé, ex d'Arras. Adoption des institutions de la ville romaine largement répandue. L'interprétation du nombre des chevaliers ou des sénateurs pose pb, sans doute faussée par une documentation épigraphique différente. Autre élément souvent considéré comme témoin de cette étrangeté gauloise, la religion, bien que la part d'intégration et de romanisation qu'elle recèle en fait soit largement méconnue. [...]
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