Rome, Gaule et Germanies : conquête et urbanisation

Résumé du document

Conquise par Rome dans les années 125-121, la gaule transalpine ne fut pas organisée en province avant Pompée. De cette première lex provinciae, mise en oeuvre par son premier gouverneur Fonteius sans doute en 74-72, date la reconnaissance officielle ou la définition juridique et territoriale des entités gauloises en tant qu'éléments constituants de la province, les civitates. Sur le plan urbain, avant César, la région avait connu la déduction d'une seule colonie romaine, Narbonne en 118, ainsi que des installations mais non une colonie à Aix dès 122, à St-Bertrand-de-Comminges, à Montbazin, et Forum Voconii, mais peu probablement à Toulouse qui reçut une garnison (...)

Extraits

[...] Munatius Plancus, rôle capital dans les fondations coloniales d'Augst et de Lyon en 43 (colons chassés par les Allobroges de la colonie de Vienne). En dehors de Nyon et d'Augst (en territoire de la future Germanie supérieure), Lyon représente donc la seule colonie romaine de déduction du périmètre gaulois et la politique d'Octave-Auguste s'inscrira davantage dans une volonté d'intégration des notables que de domination extérieure. Dépendant d'Antoine puis d'Octave, la Gaule sera gouvernée par des légats dont le plus important pour l'administration et l'urbanisation sera M. [...]

[...] Antoninius Saturninus en 89 qui entraîna la dissolution de la XXIe Rapax et dont profitèrent les Chattes récemment conquis pour se révolter. Dans ce bref intervalle des années 95-97, la frontière méridionale semble avoir connu d'autres troubles ou des poussées germaniques. Les légions furent ramenées à deux par province. Le cas de Mayence mérite une attention particulière : née du vicus civil qui s'était développé dès l'époque julio- claudienne au bord du fleuve, à côté des canabae légionnaires, la ville de Mogontiacum fut ensuite le chef-lieu de la province, était divisée en quartiers, comptait un collège d'haruspices, devrait avoir reçu un statut municipal. [...]

[...] Cette dynastie représenta en Gaule une période d'intense activité édilitaire : reconstruction, urbanisme. Grande prospérité, en particulier sous les Antonins, marquée sur le plan institutionnel par un certain nombre d'élévations au statut de colonie latine, par ex les Vellaves. À partir du dernier tiers du IIe siècle cependant des traces apparaissent d'un processus de rétractation de la superficie bâtie dans certaines villes comme Tours ou Angers. La pax romana fut à peine entamée au cours du IIe siècle, dans les zones septentrionales, par les incursions des Chauques que repoussa vers 175 le légat de Belgique Didius Julianus ; enfin la lutte pour le trône de Septime Sévère atteignit nos régions : Clodius Albinus fit sécession en Bretagne qu'il gouvernait et porta la guerre en Gaule ; en 196 il assiégea Trêves qui fut libérée par le légion venue de Mayence et fut finalement défait à Lyon en février III. [...]

[...] Les villes qui portent une dénomination romaine sont à notre connaissance des villes neuves. Un nombre non négligeable d'agglomérations secondaires peuvent aussi être rattachées à ce mouvement d'urbanisme augustéen dans l'ensemble des Gaules, notamment celles qui constituent des relais sur les voies principales comme Saverne. On perçoit donc dans les Gaules augustéennes le démarrage d'un processus général d'urbanisation qui connaîtra un développement maximum au IIe siècle dans la plupart des régions, quoique certaines cités de la province de Lyonnaise (par ex. [...]

[...] Une seule colonie romaine installée dans l'une des zones qui relèveront ensuite de la Germanie remonte peut-être à César lui-même : Nyon, établie vers 50-49. Sur le territoire qui sera celui des Trois Gaules, César ne procéda à aucune fondation, sans doute à cause de l'arrêt brutal de son séjour, infligé par Pompée te le Sénat, et la vie des indigènes reprendra sur une base traditionnelle plus ou moins perturbée, selon les régions, en fonction de l'importance des destructions et/ou des pertes. [...]