La propagation du municipe comme forme communale justifie qu'on emploie l'adjectif "municipal" pour qualifier la civilisation urbaine qui caractérise la première moitié du IIe siècle en Hispanie. Les inscriptions montrent que le terme qui tend à désigner les centres urbains chefs-lieux de cité a partir du IIe, fut res publica. Ces "républiques" se présentaient comme des entités autonomes, capables de se gouverner à l'image du peuple romaine la cité républicaine. La gestion financière tendait à prendre le pas sur toute autre considération, témoignage qu'une cité était toujours susceptible de connaître des problèmes d'argent (...)
[...] Les documents semblent indiquer que la diversité tenait davantage à la chronologie des promotions et à la nature du statut qu'à une originalité ou une privation locale. Il est remarquable que le chef lieu de la Celtibérie, Segobriga, mentionne un quattuorvir, ce qui pourrait refléter un statut latin précoce. La présence de décemvir, quinquévir ou d'octovirs ne peut se comprendre seulement par un statut particulier de ville libre, elles traduisent une étape du développement urbain et de l'autonomie locale, en liaison avec la présence de citoyens italiques originaires de ces régions. [...]
[...] La loi d'Urso fixait les dépenses obligatoires d'un magistrat à sesterces minimum. La véritable générosité, celle qui mérité le nom d'évergétisme, commençait avec les dépenses librement consenties (jeux, fêtes, spectacles, banquets, offrande de monuments et embellissement). Des limites étaient cependant imposées et l'excès était à priori objet de réprobation. L'idéal était d'être le 1er dans sa petite patrie et non de la ruiner. L'anecdote évoquant Pline le jeune, recommandant son condisciple Voconius Romanus, chevalier sagontin, à son ami, Lucius Neratius Priscus, au flaminiat provincial, rappelle le poids des recommandations comme instrument de sélection des élites hispaniques. [...]
[...] Une civilisation urbaine La politique locale avait pour finalité la gloire et la prospérité de sa patrie. La cité elle-même remerciait ses évergètes par l'érection de statues de Bronze ou de marbre, équestres ou en pied, qui ornaient le forum ou les lieux publics. L'honneur d'une statue n'était pas automatique et dépendait de l'importance des contributions. Les inscriptions montrent que les investissements pour la construction des bâtiments les plus importants incombaient aux évergètes qui offraient temples, portiques, forums, aqueducs, théâtres et remparts. Ils procédaient aussi à des embellissements et à des améliorations. [...]
[...] La petite ville de Baelo, municipe claudien, est à même de proposer une bonne idée de ce qu'était un centre romanisé , tout en sauvegardant une part d'originalité locale due à la géographie et à l'histoire. Ville ordinaire d'une surface intra muros de 70 à 80 ha, elle se trouve au fond d'une baie, juste en face de Tanger, et accordait donc une place primordiale à l'élément marin et aux relations portuaires. A Baelo aussi, la propriété foncière servait de base à l'établissement d'une liste de notable. [...]
[...] La politique locale Le rang et l'importance de la cité conféraient une coloration particulière à la vie politique locale. Les ambitions et s espoirs d'ascension sociale ne pouvaient s'exprimer de la même manière à Tarragone, Cordoue, Sagonte, Lisbonne ou Tolède. Le contexte provincial, l'influence régionale de familles sénatoriales ou équestres, présence d'un flamine provincial, modifiaient le jeu ordinaire des relations et des pouvoirs. Cependant, à l'intérieur de chaque cité, les ressorts de la politique et des comportements individuels et collectifs étaient les mêmes et procédaient d'un même idéal civique, d'une même culture au sens le plus large du terme. [...]
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